Quelle grande tristesse fut la mienne lorsque à peine 3 jours avant la sortie de ce 22ème opus, j'appris la mort soudaine de Tony Clarkin, la tête pensante et l'unique compositeur de
Magnum.
Ce groupe hors normes qui rencontra le succès en 1988 avec l'excellent et indispensable "
Wings of Heaven", même s'il rencontra une sorte de traversée du désert durant la fin des années 90, début 2000, en 2007, allait enfin retrouver son panache d'avant avec une multitude d'opus. En témoignent les admirables "
Princess Alice and the Broken Arrow", "
On the Thirteenth Day", ainsi que le triptyque "
Sacred Blood Divine Lies", "
Lost on the Road to Eternity", "
The Serpent Rings" parus entre 2016 et 2020.
Ce dernier opus, à nouveau réalisé de main de maître par son créateur et avec l'aide de ses compagnons de route, à savoir l'inégalable
Bob Catley (chant), Dennis Ward (Basse), Lee Morris (Batterie) et Rick Benton (Claviers), tient toutes ses promesses. En effet, nous y retrouvons tout ce qui fait la patte et l'originalité de
Magnum, le tout produit de main de maître par le guitariste lui-même, le mixage revenant à Sheena
Sear, réputé pour sa participation aux albums de groupes et artistes tels que :
Avantasia, Marshal Law,
Red Line, Tony Mills etc.
Un excellent manifeste de
Hard Rock, mélodieux et classieux, dans la grande tradition
Magnum, où les guitares et les claviers se payent la part du lion. Le chant rocailleux et mélodieux de
Bob Catley y est toujours aussi expressif et d'une extrême sensibilité ; "
Here Comes the Rain" ainsi que l'envoûtante ballade "Broken City" en sont les meilleurs exemples. Autant dire tout de suite que le groupe aura une fois de plus mis les petits plats dans les grands.
Si l'album n'atteint pas toujours le niveau de perfection d'un "
Lost on the Road to Eternity", voire "
The Serpent Rings", il n'en est jamais loin. Parmi les meilleurs morceaux nous retiendrons plusieurs mid tempi, à commencer par l'introductif "Run into the Shadows" aux leads de guitares inspirées et doté d'un refrain qui fait mouche, suivi de l'éponyme armé de guitares gorgées de feeling et de nappes de claviers aériens, le tout chanté admirablement par un
Bob Catley très convaincant. Une prestation vocale d’une rare finesse et justesse, que l'on retrouvera sur "The Day He Lied" aux arrangements de piano, claviers et d'éclatantes guitares gorgées de feeling de grande classe.
Dans un registre plus soutenu, on retiendra le Boogie Rock "Blue Tango", constitué d'un riff Heavy et de leads de guitares lumineuses, renforcé en son centre d'un rutilant solo de claviers façon orgue Hammond. L'entrainant "The
Seventh Darkness" se voit, lui, armé de cuivres flamboyants et d'un admirable solo de saxophone. Le dessus du panier sera atteint avec "l Wanna
Live", qui se distinguera par un riff et des leads de guitares intenses soutenues par un refrain entrainant, et un final en apothéose avec des nappes de claviers et des chœurs solennels. Mention spéciale pour "Borderline", qui sera à ranger parmi les plus belles pièces épiques aux notes orchestrales et modernes que le guitariste accompagné de son groupe aura composées ces dernières années.
Viennent s'ajouter 2 ballades dont on se laisse bercer sans trop de problèmes : la première, "Some Kind of Treachery" (ma chanson préférée de l'opus), qui se distinguera par un chant délicat tout en émotion de
Bob Catley ; la seconde, qui n'est autre que la délicate "Broken City", à l'atmosphère prenante et dévoilant un chant mélancolique de toute beauté.
"
Here Comes the Rain", avec sa magnifique pochette réalisée par le talentueux artiste designer britannique Rodney Matthews, au-delà d'être un admirable opus homogène et varié, sera certainement le testament de
Magnum. Le décès de Tony Clarkin, le leader et principal compositeur de
Magnum, va certainement mettre un terme à l’existence du groupe, qui aura été exceptionnel pendant toute sa carrière, aussi bien dans le fond comme dans la forme, car possédant un feeling et une identité uniques.
Mille fois merci Monsieur Clarkin de nous avoir offert ce dernier et grand album.
Superbe album, testament d'un groupe unique et point final à l'oeuvre d'un immense guitariste compositeur.
Merci pour la chronique.
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