Avec pas moins de 18 albums studio et une longévité dépassant les 44 ans de carrière, nous pouvons dire que le groupe
Magnum ne chôme pas!
C'est donc deux ans après le très bon
Escape from the Shadow Garden que le groupe de
Hard Rock britannique nous revient avec dans ses besaces une nouvelle galette nommée
Sacred Blood Divine Lies, plus directe, Rock et de prime abord assez déroutante.
En effet, les titres de l'album s'inscriront plus dans un registre Rock électrique et mélodique que
Hard et se rapprochant assez de l'album "
The Visitation" paru en 2011. Je vous rassure, les guitares seront encore très présentes, mais moins agressives que par le passé. N'oublions tout de même pas l'âge moyen des protagonistes: Tony Clarkin, avec déjà 64 printemps, et
Bob Catley, 68 ans, qui, malgré quelques difficultés vocales, assure encore sur bien des registres!
Autre petite précision, c'est Tony Clarkin lui-même qui supervisera l'enregistrement de l'album en lui donnant un son de guitare limpide, un mix bien dosé et équilibré mettant plus en valeur les chœurs et les interventions de claviers. Le rendu étant saisissant de professionnalisme!
L'album commence par un mid tempo éponyme dans un registre assez Rock, avec un riff de guitare tranchant signé Clarkin, accompagné par un chant éraillé (écorché) de
Bob Catley un peu à la peine sur ce premier morceau pas désagréable, mais un peu en-dessous du lot! Heureusement pour nous que les autres morceaux s'inscriront dans le registre qui a fait la renommée du groupe, à savoir des guitares lumineuses et des textes soignés, tel le splendide "Crazy
Old Mothers" où
Bob Catley, avec son chant très mélodieux et empli d'émotions, assure encore très bien.
Nous retrouverons d'autres morceaux aussi mémorables que celui-ci comme par exemple le surprenant et entrainant "Princess in Rags (
The Cult)" et son air enjoué accompagné d'un riff de guitare immédiat. Par la même occasion, Tony Clarkin nous gratifiera d'un superbe solo enlevé et Heavy, somme toute, assez inhabituel au style du groupe. Le guitariste aurait-il mangé du lion?
Poursuivons avec les titres les plus rythmés, comme le superbe "
Gypsy Queen" avec sa très belle introduction de claviers aériens et doté d'un imparable refrain accompagné de guitares flamboyantes, dont un long solo s'étendant tel un feu d'artifice de notes jusqu'à la fin (assurément l'un des moments forts de l'album).
Pour la petite histoire, ce morceau fut enregistré lors d'un concert à Saint-Pétersbourg (Russie) dont l'atmosphère et l'histoire inspirèrent Tony Clarkin sur presque la totalité de l'opus.
Continuons, en nous aventurant vers les frontières du Progressif, avec "Twelve Men Wise and Just", pièce de plus de 6 minutes. Le titre débute par un simple piano/voix, pour mieux vous surprendre et ainsi démarrer sur un rythme dynamique. De splendides orchestrations de claviers accompagnées de guitares galopantes, rappelant le grand
Magnum du début des années 80.
Sur l'enlevé "Quiet
Rhapsody", Tony Clarkin s'en donne à coeur joie avec un solo de guitares incisif et mélodieux, gorgé de feeling! Le titre "Don't
Cry Baby", quant à lui, se distinguera par sa mélodie et ses chœurs gracieux,
Bob Catley employant pour l'occasion un chant rauque et mélancolique, ce qui ajoute un côté dramatique à l'ensemble. Aussi, nous remarquerons un élégant solo de piano accompagné de cordes, démontrant une fois encore l'indéniable talent de Mark Stanway, le claviériste de la bande. Le morceau se terminera sur des arpèges de guitares fluides et délicates, s'éteignant lentement tels des bougies jusqu'à sa fin.
Par ailleurs, sur certains titres le groupe réduira considérablement le tempo, comme l'atteste le très rock et pompeux mid tempo "A
Forgotten Conversation" et ses chœurs en Whooo,Oh, Oh!!!, qui feront certainement un effet boeuf en concert! Côté ballades, le groupe nous aura gâtés, comme le montre la très belle et poignante "Your Dreams
Won't
Die" avec son piano et ses cordes accompagns du chant mélodieux et mélancolique de
Bob Catley. Le chanteur est sûrement plus à l'aise aujourd'hui dans ce registre que dans celui montant en puissance.
Nous aurons, une fois de plus, droit à une magnifique pochette, exactement dans la thématique du titre de l'album et que nous devrons une fois de plus à l'illustrateur et designer Rodney Matthews. Nous distinguons sur un fond jaune et or une créature (roi ou dieu) sur son trône défendant bec et ongles son immense trésor, tel le roi Midas qui changeait en or tout ce qu'il touchait (d'où les couleurs or prédominantes).
Devant lui, un jeune garçon et son chien qui vient d'uriner sur une des coupelles de feu les entourant et en arrière-plan des fantômes ou spectres essayant de séduire l'âme du garçon. Une réussite graphique à ajouter au palmarès de l'illustrateur britannique.
En nous proposant une musique d'excellente qualité aux textes soignés et originaux,
Magnum montre qu'il n'a rien perdu de sa superbe depuis son retour aux affaires dans les années 2000, malgré un petit passage à vide dans les 90's. Le groupe présente des albums de qualité tous les deux ans, et cela, depuis la sortie en 2007 de l'indispensable et superbe
Princess Alice and the Broken Arrow.
Alors, même s'il manque un peu de variété à
Sacred Blood Divine lie, le groupe nous démontre une fois de plus qu'il en a encore sous le pied et n'a pas dit son dernier mot.
Je suis très satisfait de ce Sacred Blood Divine Lies, super production, des musiciens toujours au tops, des morceaux accrocheurs, encore une bonne cuvé, que demande le peuple?!
Cependant, il m'aura fallu plus qu'une écoute pour apprécier et décrire mon ressenti et faire ressortir le meilleur de l'album dans ma chronique.
Sacred Blood Divine Lies n'est pas l'album de l'année, mais a de grand atout pour faire partie des meilleurs de sa catégorie.
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