5ème album de
Sear Bliss, nommé
Glory and Perdition, que l’on pourrait traduire par Gloire et Déchéance… Quel titre ! Quoi de plus adapté au groupe, qui nous a toujours conduit dans des abysses où ce qui est beau et glorieux n’est plus qu’un lointain souvenir ? Ajoutez-y cette pochette magnifique et étrange sur laquelle des créatures soufflent dans des cors au-dessus de corps d’anges en armure sur fond de bataille épique… Comment devant une telle entrée en matière ne pas vouloir en savoir plus ? Allez, on lance le disque et on se laisse emporter !
Et dès le départ, on constate à nouveau que le groupe s’éloigne toujours plus de ses origines. Si les débuts étaient fortement plombés, lourds et évoquaient plus une dépression personnelle au fond d’une grotte noire, ici, le ton est plus porté vers une déchéance ( on y revient ) au niveau d’un empire tout entier, voire d’une galaxie ! Car ici, la musique est bien plus grandiose, imposante, aidée en cela par l’apport du tromboniste recruté par le groupe. Jamais surexploité, toujours employé avec parcimonie aux meilleurs moments, notamment dans
Two Worlds
Collide, où ses interventions rendent la chanson encore plus puissante, grandiose, grave… Ce à quoi on s’attendait vu le titre, mais en mieux ! Quant aux claviers, indispensables pour un groupe symphonique, ils se font également discrets, avec des nappes sombres qui donnent plus de saveur aux chansons. Et quand ils passent au premier plan, c’est pour nous offrir de superbes mélodies qui aèrent l’album (
Ode To A
Dying Star).
Autre différence notable avec les débuts du groupe : la vitesse. Si les rythmes des premiers albums accéléraient souvent, on se rappelle surtout de la lenteur des morceaux… Eh bien ici, c’est tout à fait autre chose. Pour coller à cet aspect grandiose que le groupe adopte, maintenant, ils mettent la gomme. Les rythmes à la batterie sont rapides, la guitare aussi… Bref, ça va vite. La production elle aussi est bien différente : cette fois, pas d’approximation, on entend tout parfaitement, le son est très bon… Même le chant s’est amélioré !
Bien entendu, les fans indécrottables des débuts pourraient ne pas aimer cet album, mais franchement, étant donné la qualité de
Glory and Perdition, ce serait une grave erreur de ne pas l’écouter au moins une fois !
Ou au moins, écoutez la dernière chanson de l’album, la meilleure, la plus longue, celle qui concentre toutes les qualités de l’album :
Blood Serenade ( mais où trouvent-ils tous ces noms ? ) Cette chanson est un chef d’œuvre, tout simplement ! Tout y est : l’émotion, la puissance, le trombone, les belles mélodies du claviériste au milieu et à la fin, les rythmes rapides à la batterie qui soutiennent des riffs parfaits, le chant black de très bonne facture, reconnaissable entre mille… Non, en fait, je ne vous conseille pas de l’écouter, je vous l’ordonne, vous rateriez quelque chose d’exceptionnel ! Et en prime, faites-vous plaisir avec l’outro de l’album : Lacus Somniorum.
En clair, en résumé :
Sear Bliss sort peut-être là son meilleur album à ce jour.
Pas besoin de claviers grandiloquents pour faire du symphonique ( hein, Dimmu ? ), il suffit de savoir quand placer les sobres interventions du synthé et des cuivres pour composer des morceaux passionnants ! Et quand comme ici les parties de guitare de haute volée restent au premier plan, on obtient un très bon album. La seule chose qui ne change pas, c’est bien la noirceur du groupe, simplement exprimée différemment, mais toujours aussi bien.
Merci à eux.
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