Eternal Recurrence

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14/20
Nom du groupe Sear Bliss
Nom de l'album Eternal Recurrence
Type Album
Date de parution 23 Janvier 2012
Style MusicalBlack Symphonique
Membres possèdant cet album23

Tracklist

1.
 The Eternal Quest
 05:47
2.
 Ballad of the Shipwrecked
 05:22
3.
 Great Cosmic Disorder
 05:59
4.
 A Lost Cause
 04:39
5.
 The New Era of Darkness
 04:32
6.
 There’s No Shadow Without Light
 04:35
7.
 Entering the Seventh Gate
 06:43

Durée totale : 37:37

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Sear Bliss


Chronique @ AlonewithL

06 Janvier 2012

Il erre dans un espace infini et infiniment sombre.

Déconcertant! Où nous amène désormais « Sear Bliss »? Après la voie lactée, voici la formation dérivante dans l’univers sans fin, dans l’obscurité et l’inconnu. Quelle est soudain cette image épurée qui semble nous dire qu’une blessure vient de s’ouvrir? Qu’un astre vient de perdre son éclat si magique, caché par une masse infiniment noire. Quelque chose semble en effet s’être déchiré au plus profond du cœur de « Sear Bliss », une formation hongroise qui aura encore su nous éblouir cinq ans plus tôt par un « The Arcane Odyssey ». Un gros clash est survenu, ne laissant plus que seul Andras Nagy aux commandes. Les autres membres ont décidé de former leur propre groupe « I Divine », mais ça est une toute autre histoire. Andras , bien décidé à faire perdurer la vie de sa formation, fera appel à ses compères de la première heure, à Csaba Csejtei, à János Barbarics et au batteur Oliver Zisko. Un nouveau trompettiste doit être aussi nommé, ce sera un dénommé Balázs Bruszel qui sera choisi à ce poste peu commun. Nous assistons là à un événement tragique dans la carrière de « Sear Bliss ». On aurait arraché les grandes ailes d’un être hors du commun, en passe de toucher de près les plus brillantes étoiles. Désormais, il erre dans un espace infini et infiniment sombre.

L’opus débute à peine, que l’on parvient déjà à sentir qu’un changement s’est produit dans l’univers étoilé du combo hongrois. Un passage dans un trou noir comme l’indiquerait l’inspiration spatiale des prémices d’« Eternal Quest ». S’ensuit un air des plus monotones, et de menus tintements, lueurs infimes au milieu de l’obscurité la plus absolue. À l’intervention du chant rageur, la musique se stresse, se crispe, s’agrippe. Ce chant semble totalement étranger à cet univers, magnifié par l’investissement de la trompette. Étrange. Les instruments recréent une sensation d’immensité. Mais aussi immense soit cet univers, il est …. vide. Où sont les étoiles? Jamais les claviers auront été aussi discrets. On reconnaîtra ainsi le vrai « Sear Bliss » sur des titres où les claviers feront vraiment office de présence, comme sur « There’s No Shadow Without Light », mais le ton serait plutôt laconique, timoré. Un vrai récital de chiens battus. Quelle tristesse dans ce morceau, quelle mollesse aussi! On a pourtant là un titre comptant parmi les plus lumineux, sur ce produit décidément peu enthousiaste et relativement peu enthousiasmant. Autre retrouvaille ou reste du glorieux vaisseau qu‘il était alors, « Great Cosmic Disorder » nous ouvre une grande ascension enivrante. Cette limpidité, cette clairvoyance devront cohabiter avec une force infernale, celle du duo chant/guitares. La moitié de piste se perd dans les tréfonds de l’oubli, de l’ennui. Heureusement une puissante charge cuivrée va nous réveiller, laissant le dernier tiers à un fourmillement sonore, nouvelle sensation du vide sous nos pas.

Oui, le vertige nous guette, nous donnerait la nausée. Il est d’ailleurs très bien reproduit par « The New Era of Darkness ». Lent, déstabilisant, pris par moments de fortes convulsions brutales. Difficile de décrire ses sensations. On hésiterait entre l’incompréhension et le désole. « Sear Bliss » fait maintenant du black metal avant-gardiste. « A Lost Cause » est bien là pour le confirmer en tout cas, offrant une bonne panel de décalages entre le chant black et les chœurs clairs coulants comme du camembert, entre le riffing crispant et la trompette jouant au remonte pente. On serait encore loin du néant absolu. Nous frissonnerons sur les airs malsains d‘« Entering the Seventh Gate ». Des voix, des échos se répondent. De nouvelles situations de contrastes, des périodes de flottements et de charges. Surpris d’y trouver un chant féminin soul dans le pur style des années 50-60, dialoguant avec un Andras totalement recroquevillé sur lui-même.

Après avoir parcouru les galaxies et avoir exploré les astres comptant parmi les plus lumineux, nous voila face au vide. Des fastes, de la grandeur, du rayonnement, nous nous retrouvons aujourd’hui devant une profonde et insurmontable amertume. « Eternal Recurrence » est un disque élaboré, travaillé, aux méandres complexes. L’ennui, la frustration seront cependant nos ennemis à l ‘écoute de cette courte production. Après la sensation de froid et de stress procuré, ne viendra plus qu’un infini bâillement. « Sear Bliss » explorerait désormais un autre univers que le sien, mais à la différence de son compatriote « Thy Catafalque », sur le point lui de devenir une envergure en matière de metal avant-gardiste, il est perdu, en proie au doute et au remord.

13/20

9 Commentaires

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VampiricGoth - 06 Janvier 2012: @Seb: Je n'ai pas dit que tu disais des bêtises, loin de là, seulement, je ne voulais pas qu'on me dise d'emblée "cet album ne va pas te plaire", c'est comme un peu me gâcher la découverte...
AlonewithL - 06 Janvier 2012: Arf! Excuse, je souhaitais simplement t'avertir dans l'hypothétique cas où tu ferais une commande sachant que ce groupe compte parmi tes grands favoris.
Matai - 06 Janvier 2012: Merci pour la chronique, tu as été un peu gentil que moi sur la notation (j'ai tout de même mis un petit 14), mais tout comme toi j'ai été déçue par cette offrande qui se rapproche étonnament beaucoup plus du dernier Abigail Williams car trop peu alléchant et plus atmo dans l'esprit.
Cet album est plus atmosphérique et avantgardiste je trouve, avec des touches différentes, moins dans le cosmique malgré tout, et surtout moins dans le sympho. Des passages jazzy, d'autres plus étranges et barrés qui font froid dans le dos, des choeurs bizarres et pas adaptés. Mon préféré reste "Great Cosmic Disorder", mais on retrouve plus la patte des anciens opus. Dommage.
AlonewithL - 06 Janvier 2012: Le côté atmosphérique était déjà bien présent sur The Arcane Odyssey, mais ce qui frappe est bel et bien c'est cette grande impression de vide spatial, cet abandon, cette solitude. On se tournerait désormais vers quelque chose d'assez complexe, inédit, avantgardiste. Je reste néanmoins fasciné par le très étrange Entering the Seventh Gate, Great Cosmic Disorder me fait penser à ce que le combo faisait avant, mais en bien moins percutant. Merci pour ta fine analyse, ma reine. Je n'ai pas écouté le dernier Abigail Williams pour ma part, mais s'ils ont réalisé pareil, j'imagine pas non plus la surprise que ça a du te faire.
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Chronique @ Kabraxis

16 Septembre 2012

Un nouvel album : un nouvel univers

Si je devais faire un classement des groupes de metal qui m'ont le plus influencés, je mettrais Sear Bliss parmi les premiers : qui peut se targuer de pouvoir sortir un album original après tant d'années d'existence et encore plus de changements de line up ? Réponse : Andras Nagy, le cœur/créateur/bassiste/chanteur du groupe.

Pour avoir suivi avec attention leur discographie après la découverte des deux derniers albums ("Glory and Perdition", assez rentre-dedans et "The Arcane Odyssey", un peu plus stellaire) puis du reste de la discographie, j'attendais avec impatience et beaucoup d'appréhension le dernier disque à venir - appréhension qui n'a fait que se confirmer à la vue de leur pochette qui changeait radicalement de ce à quoi ils nous avaient habitués.

Pourtant, et c'est là tout le talent d'Andras, je dois avouer que cet album m'a conquis après de très nombreuses écoutes et pour plusieurs raisons : la première est le changement. Toutes les pistes, de la plus douce à la plus violente, savent sortir du carcan "Sear Bliss" que l'on s'était créé. Bien sûr, le disque garde les mêmes racines mais parvient sans peine à évoluer vers d'autres genres : en témoignent, par exemple, un solo de trompette ou l'apparition d'un chant clair épisodique mais justement dosé. Si je devais pousser le raisonnement, j'irais jusqu'à citer le son de basse fretless plus rond, présent et "glissant" que dans les autres albums.

Sear Bliss se veut Sear Bliss, sans pour autant désirer copier ses précédents albums, et ce à travers des morceaux à la rythmique moins engagée, moins brutale et tout en accentuant considérablement le côté ambiant des compositions à travers des intros/outros faites de bruitages et capables de durer quelques minutes. Seulement, et c'est là l'un des points négatifs, on ne parvient pas à rentrer dans ces ambiances malgré tout très travaillées : on les zappe tant elles paraissent superficielles.

La deuxième raison est sans nul doute le côté novateur des compositions qui - et c'est là un coup de maître qui fera grincer des dents les accros du passé - ne ressemblent aux albums précédents qu'à la toute fin : sitôt que la chanson devient plus mouvementée ou s'apprête à rentrer dans un cadre plus classique, elle s'arrête. C'est là l'un des points qui divisera les amateurs du groupe, entre ceux qui seront frustrés de ne pas retrouver ce qu'ils avaient aimé et les autres.

Ceci dit, les sept pistes, mis à part "A Lost Cause" qui semble la moins bonne - ou la moins inspirée -, nous font suivre un voyage plus mature et réfléchi, qui sait gagner en intensité jusqu'à "There Is No Shadow Without Light" (la sixième), grâce à une fin qui a le mérite d'être suffisamment intense et simple.

Car si l'on doit analyser "Eternal Recurrence" en comparaison de ses prédécesseurs, il est sans nul doute le plus proche de "The Arcane Odyssey" en raison de la dernière piste qui se veut bien différente des autres. Ici, "Entering the Seventh Gate", le septième morceau, fait appel à une voix féminine et une ambiance bien plus étrange, grandiose et malsaine que le reste de l'album, comme une nouvelle voie ouverte pour l'avenir.

Je n'ai émis jusque là qu'une réserve, mais il faut également noter le point le plus faible de l'album : la batterie. Oliver Zisko est un batteur très doué (il suffit de regarder les vidéos disponibles sur internet pour le constater) mais ne fait preuve d'aucune originalité tout au long de l'album, quand bien même son niveau le lui permettrait...

Mais enfin, même si le point peut peser lourd, il n'entache en rien la qualité générale de l'album qui, lorsqu'on sait l'écouter dans de bonnes dispositions, permet un voyage très posé vers les étoiles.


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