Il est des artistes qui savent maîtriser la noirceur avec brio, ceux qui nous plongent dans l'obscurité et qui nous donnent envie d'y rester, de s'y complaire... Le Black
Metal s'en est fait une spécialité, dans toutes ses branches se trouvent des groupes comme ça. Le symphonique n'y échappe pas, et un très bon exemple de cet art sombre est
Sear Bliss, qui, au cours de sa carrière a su se créer une personnalité et une discographie variée...
Phantoms est leur premier album, sorti en 1996. Venue tout droit de Hongrie, que vaut cette galette ?
L'atmosphère est sombre et un brin mystique, les rythmes souvent assez lents. Il en ressort quelque chose de très hypnotisant. L'auditeur se sent seul au monde, pris de fantasmes morbides. Le meilleur exemple étant "As the Bliss is
Burning" ( n Français : "Tandis que la béatitude brûle"). Elle commence simplement par quelques notes de guitare répétées, glacées, avant de démarrer vraiment avec des riffs encore plus froids, appuyés par un synthétiseur, discret, mais faisant effet. La voix du chanteur, très reconnaissable, semble être en proie à quelque souffrance qu'il ne peut contenir, une belle performance.
Cette ambiance se retrouve dans tout l'album, qui ne lâche pas l'auditeur, pour peu qu'il se laisse prendre au jeu des Hongrois. L'utilisation des claviers, qui n'en font pas des tonnes donne un côté atmosphérique à la musique. Quid du côté symphonique ? C'est là que réside l'originalité de
Sear Bliss : ils se sont offerts les services d'un trompettiste : Gergely Szücs, membre officiel du groupe, s'occupant également des claviers. Ses interventions sont toujours pertinentes et l'on regrette même que l'on entende pas son instrument plus souvent, tellement il ajoute aux morceaux par le côté funèbre de son jeu. "
Land of the
Phantoms", du haut de ses 9 minutes, est un très bon exemple de ce qu'il peut faire.
Cependant, tout n'est pas merveilleux dans cet album. Quand on écoute
Phantoms, on a une impression bizarre. Comme s'il manquait quelque chose. Ce quelque chose est en réalité un problème de taille : malgré son assurance apparente, il semblerait que
Sear Bliss se cherche encore. Ils maîtrisent l'atmosphère de ce qu'ils jouent, mais curieusement, il y a encore un manque de personnalité et de maturité dans leur musique. Les riffs, parfois, sont répétés trop longtemps. Le niveau des compositions, quant à lui, n'est pas très homogène. En résumé : à l'écoute, on se rend bien compte que les Hongrois ont encore du travail à faire s'ils veulent percer.
Qu'on se le dise :
Phantoms n'est pas mauvais, loin de là, on sent déjà l'originalité du groupe, mais soit il n'ose pas, soit il se cherche, en tout cas : la personnalité du groupe fait parfois défaut. Tous ces défauts,
Sear Bliss les corrigera sur son album suivant, où il montrera enfin son vrai visage :
The Haunting.
Une de mes lacunes à rattraper, peut-être plus vite que prévu grâce à ta chronique...
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