En panne sèche depuis maintenant plusieurs années, les américains de
Five Finger Death Punch inquiètent sérieusement, tant artistiquement que musicalement parlant. La sentence est assez simple : depuis un certain
American Capitalist, il est difficile de trouver dans la discographie du quintuor un regain d’énergie. Pire encore, voilà maintenant presque dix ans que la formation n’a pas réussi à se réinventer, accumulant mélodies décevantes, travaux vocaux relativement pauvres et reprises désolantes.
Deux ans après la semi-catastrophe
And Justice for None, nos américains ont fait leur retour en début d’année avec leur huitième opus, au nom simple de F8. La première surprise vient de la pochette : là où nos musiciens savaient produire des illustrations intéressantes et toujours réussies, il n’en est rien ici. L’image est d’une simplicité sans pareil, sans la moindre once d’originalité et de créativité, à l’instar de la plupart de leurs compositions. Car même si le quintuor s’est essoufflé au fur et à mesure du temps, il a tout de même su afficher quelques perspectives fructueuses.
F8 a été présenté comme un renouveau pour les membres du groupe. C’est également le premier album de la formation où Charlie Engen remplace le batteur fondateur
Jeremy Spencer. Selon notre très cher vocaliste Ivan Moody, cette huitième toile raconte son histoire, les dépendances qu’il a pu avoir, les nombreuses pertes qu’il a subi ainsi que son combat acharné face à ses difficultés. Ce nouvel opus est aussi une sorte d’hommage au regretté Chester Bennington de
Linkin Park, qui nous a malheureusement quitté il y a maintenant trois ans.
F5DP ne nous a pas vraiment menti en ce qui concerne sa résurrection, en témoigne l’intro éponyme. Notre quintuor part sur une vague plutôt symphonique, en témoigne la présence de violons. On peut aussi ressentir les douleurs de notre vocaliste avec cette ambiance mélancolique omniprésente, mais aussi d’une volonté de vouloir se relever avec une montée en puissance notable, qui présage une explosion et une grande claque. Si cette mise en bouche n’a rien non plus d’impressionnant, elle montre enfin une soif de recommencement.
Il ne faudra pas non plus s’enflammer trop vite : si
Inside Out s’affiche comme l’un des morceaux les plus percutants, notamment avec un Ivan Moody très menaçant, qui fournit une prestation vocale complète et un chant hurlé, que nous avions du mal à appréhender lors des dernières performances de la formation, l’instrumental demeure plutôt classique et prévisible. Le seul point approbateur que nous pourrons avoir ici est ce solo de guitare qui donne une perception plus personnelle, unique à la musique de nos américains.
Et malencontreusement, tout comme
And Justice for None, une forme de routine se construit extrêmement rapidement sur ce F8.
Full Circle garde les mêmes propriétés qu’
Inside Out : un travail vocal impeccable, même si le refrain n’est pas tant aguicheur, dû à un chant clair peu reluisant, une mélodie qui, bien qu’elle ne soit pas mauvaise, n’a rien de marquant et un nouveau solo qui est nettement moins impressionnant et technique. Le tempo un peu plus lent y est sans doute pour quelque chose.
Nos américains n’ont pas non plus abandonné, à notre plus grand désarroi, les balades. Certes, elles sont largement moins nombreuses que le précédent album mais elles continuent à être terriblement niaises et contraignantes. Parmi celles-ci se trouve A Little Bit
Off, un titre parfaitement calibré pour la radio et qui n’a aucun apport bénéfique. Là où les prestations vocales d’Ivan Moody étaient jusqu’à présent ravageuses, nous retrouvons notre vocaliste avec un chant sans expression, sans émotion, pour ne pas dire plutôt ennuyant.
Darkness Settles In n’est pas en reste. Même si elle est moins désagréable qu’A Little Bit
Off, cette nouvelle mélodie flâneuse est loin d’être passionnante, une nouvelle fois à cause d’un travail vocal naïf, inadéquat au timbre de voix d’Ivan.
Heureusement, certains titres relèvent le piètre niveau de ces quelques morceaux. Parmi eux se retrouvent
Bottom Of The Top aux traits heavy et thrashy, This Is
War qui préserve ses mêmes attraits, avec un niveau d’intensité encore plus fort et qui est sans conteste le meilleur titre de cette galette, et même le plus remarquable depuis des lustres ou encore Making Monstrers, titre bonus qui, dans son contexte, serait parfait dans un film d’éprouvante, aux airs d’
Halloween et où la batterie est juste impressionnante en termes de justesse et de virulence.
Si F8 n’est sûrement pas l’album tant attendu des fans de
Five Finger Death Punch, ce huitième opus est tout de même bien plus plaisant et correct que son prédécesseur. Notre formation ne nous avait pas induit en erreur quant à leur résurrection mais reste encore trop enraciné sur ses précédents travaux et gagnerait à éviter les balades insipides. Somme toute, F8 s’écoute bien et facilement, malgré sa longueur, ce qui devrait au moins ravir les fans des premiers instants. Pour le reste, à vous de voir si vous laisserez la chance à ce petit nouveau.
F8 (et de plus en plus Five Finger Death Punch) est loin des grosses pointures de la scène metalcore, même s'ils ont une grande renommé désormais, mais ce petit dernier est plutôt défendable. And Justice For None était très moyen, dû notamment à un nombre important de balades insipides. Ici, on gagne tout de même en hargne et en mâturité, même si on est loin d'un niveau exceptionnel. Il faut voir si la première écoute saura te convaincre.
Un groupe plein de talent, mais embourbé dans une insipidité sans saveur...... Heureusement qu'il y a toujours quelques compos à sauver par album. Merci pour la chro.
C'est le genre de groupe qui ne peut plus évoluer.
J'ai l'impression d'écouter le même album depuis Wrong side of Heaven. Pour quelqu'un qui découvre le groupe depuis ce dernier album, ca doit passer, mais pour ceux comme moi qui écoutent FFDP depuis leurs débuts, non merci.
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