Du succès et de l’admiration à l’indifférence et l’élémentarité totale, il n’y a qu’un pas. Ce constat, c’est celui d’un quintet de metalcore américain, séduisant par ses premières esquisses et qui a finalement sombré dans l’insignifiance et le classicisme. Ce bilan se confirme maintenant depuis une décennie sans que le groupe manifeste de grands signes de révolte ou de réflexion. Cette triste situation, nous la devons à
Five Finger Death Punch. Alors que le groupe était au sommet de son art à la fin des années 2000 et notamment avec ses trois premiers opus, nos musiciens essuient depuis revers sur revers, exploite au-delà du paroxysme une formule bien désuète et semble désormais bien dépassé par les événements et par la vague actuelle du metalcore.
Pourtant, les Américains possèdent des cartes qui jouent en leur faveur, à commencer par le chant. En effet, le groupe dispose dans ses rangs d’un formidable vocaliste au timbre reconnaissable entre mille et d’une tonalité rauque, Ivan Moody. Le combo peut aussi compter sur deux guitaristes qui ont su prouver antan qu’ils pouvaient écrire d’excellents solos, bien qu’ils ne soient pas forcément des plus impressionnants. Notre quintet s’appuie également d’un batteur, même s’il n’est pas du plus technique, qui sait lever les foules et apporter de la densité dans les compositions. Pour finir, FFDP peut se vanter d’une production musclé et incisive, très accrocheuse et plaisante. Malgré ces nombreux atouts, nos artistes ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, une caricature aussi désolante qu’inquiétante.
Après le moyen quoi qu’encourageant F8, huitième opus du quintet américain sorti il y a deux ans et qui a partiellement soigné les plaies du médiocre
And Justice For All paru quatre ans auparavant, le groupe revient avec un neuvième disque prénommé
Afterlife. La galette présente quelques changements notables puisque la lineup a évolué.
Pour la première fois depuis
The Way of the Fist en 2007, un des guitaristes à savoir
Jason Hook ne fait pas partie de cette aventure, remplacé par
Andy James en 2020 (
Sacred Mother Tongue,
Fields Of The Nephilim). Pour le reste, la maison de disques Better Noise Music a renouvelé sa confiance auprès des musiciens et au niveau de la production, c’est toujours Kévin Churko qui est aux commandes (
Ozzy Osbourne,
Papa Roach, Disturbed). Cette neuvième offrande profite d’un superbe artwork aux antipodes de celui de F8. Vrai renouvellement ou fausse métamorphose ?
A l’écoute du morceau d’ouverture
Welcome to the Circus, l’impression est en demi-teinte. Après son introduction volontairement angoissante, qui colle parfaitement à l’univers d’un cirque d’horreur, le quintet nous bombarde comme il en a l’habitude d’une riffing sévère et d’une mélodie impactante. Le refrain apporte de la clarté dans un titre plutôt sombre, les guitares sont moins graves, la voix d’Ivan plus limpide.
Lorsqu’il emprunte ce timbre plus intelligible, notre vocaliste ressemble étrangement à David Draiman de Disturbed.
Five Finger Death Punch fait ici du
Five Finger Death Punch et bien que la chanson soit loin d’être exceptionnelle ou mémorable, elle aura au moins le mérite d’être efficace. L’aspect lyrique est toujours aussi bien travaillé, une thématique sur la corruption et la destruction, sur le rôle que nous jouons dans un monde empli de maux.
Le titre éponyme suit cette bonne impression avec un Ivan un peu plus sanglant dans sa prestation vocale. Là encore, le risque est minime avec un schéma couplet-refrain-couplet-refrain calibré mais la réalisation est solide. Suite au second refrain, un court mais agréable solo de guitare nous sera accordé. L’ensemble de la mélodie est millimétré mais ça marche plutôt bien.
Malheureusement, nos Américians vont très rapidement retomber dans leurs travers avec des morceaux (la plupart du temps) consternants voire embarrassants.
Times Like These est dans cette catégorie avec une influence pop tout bonnement affreuse. La mélodie acoustique est impersonnelle, extrêmement pauvre, les bruitages électroniques sont gênants, assez typique des mauvaises compositions pop. Comme pour ses précédents travaux, la formation s’essaye sur des musiques mielleuses, inintéressantes, clichés par moments. Cette alternance entre titres dévastateurs et écritures superficielles n’est sans rappeler
Nickelback, capable du meilleur comme du pire.
On ne pourra pas blâmer cette fois-ci le groupe de s’essayer à d’autres styles, même si ces tentatives se soldent souvent par des échecs cuisants. Parmi ces aperçus, Judgment Day s’engage dans de la trap metal. L’idée n’est pas foncièrement absurde ou déshonnête mais le titre pêche par un lyrisme fainéant ainsi qu’un chant, notamment pendant les refrains, qui ne se prête aucunement au genre. Ces sonorités électroniques se retrouvent également dans Thanks For Asking, élu pire exécution du quintet.
Sur chaque album, on se dit que nos musiciens ne peuvent pas faire pire en termes de balades et pourtant,
Five Finger Death Punch continue à nous surprendre négativement. Tout comme
Times Like These, la guitare acoustique est plate, l’influence neo/hip-hop est méprisable, les variations sont quasiment inexistantes et le format est parfaitement taillé pour la radio. Même au niveau de la prestation vocale, pourtant un des points forts du quintet, l’ennui est palpable avec un Ivan inexpressif, linéaire, complètement apathique.
Si vous n’attendiez rien de ce nouveau tableau de
Five Finger Death Punch, vous devriez facilement trouver chaussure à votre pied. Pour les autres, ce ne sera qu’une désillusion supplémentaire parmi celles qui se sont déjà produites. Le quintet américain devrait dans un premier temps arrêter ses balades insipides, sans le moindre intérêt et généralement similaires. Dans un second temps, dans ses œuvres les plus véloces, les Américains auraient à gagner en diversité et de ne pas se contenter de schémas simplistes. Dès lors que nos cinq musiciens auront rectifié ces deux principales lignes, la curiosité de l’auditeur renaîtra sûrement. En attendant,
Afterlife ne sera qu’une création lambda d’une formation moderne devenue lambda.
Five Finger Death Punch, j'ai complétement laissé tomber ce groupe. Pourtant j'ai bien aimé leur album " War Is the Answer" . Puis j'ai vite rangé le groupe dans catégorie "groupe à single", comprenez une formation d'ont on ne prendque 2 ou 3 titres par album. Arrivé à "Got your Six" je trouve qu'il n'y avait plus grand chose à en extraire, et absolument plus rien sur le suivant "And Justice for None". Je n'ai pas écouté le précédent (juste survolé).
Après une rapide consultation de "Afterlife", je m'aperçois très vite que ta chronique vise juste, et confirme mon sentiment. Si la recette du groupe et le côté très pros font que cela se laisse écouter, cela sonne vraiment comme un produit d'hypermarché. Tout sonne tellement bâteau, je me demande même si les musiciens prennent du plaisir, ils ont énormément épuisé leur formule, que même trouvé de nouveaux riffs parait compliqué.
D'autre groupes ont choisis cette même voie, comme POWERWOLF, mais à la différence que Powerwolf arrive toujours àpondre de sacrés tubes. Ici c'est le 3e album de vide.
Je suis totalement d'accord avec cette chronique. Le groupe n'évolue plus à mes yeux à partir depuis "The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell 2" .... et encore est-ce que ce groupe a déjà réellement évolué?
Ouais rien d'innovant juste un album à minettes c'est tout , je ferme définitivement là porte à ce groupe qui veux absolument avoir la même notoriété que Queen ; dans leurs rêves les plus profond , à bon entendeur ciao 5fdp
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