Immortaliser un évènement présent sur bande n’est la plupart du temps qu’un accessoire plus ou moins utile, permettant à un auditoire extérieur au monde du c
Oncert, de lui permettre de vivre un c
Oncert qui n’est sensé être qu’un parmi tant d’autres. A ce titre, la pléiade d’enregistrements
Musicaux inondant le marché saturée de la musique n’est pas forcément une bonne chose, dans le sens où un c
Oncert reste bien souvent un c
Oncert.
Mais voilà, il y a une poignée de ces dvd, unique, presque testamentaire, qui existe belle et bien pour la communion d’une ère et ce, dans un cadre évidemment particulier.
Nous pourrons citer le culte "
Live After Death" d’Iron Maiden, devenu culte pour son cadre unique (la Long Beach
Arena des Etats-Unis).
Symboliquement intitulé "
End of an Era", ce troisième réel dvd (hors promotionnels single) perpétuera à l’avenir la quintessence de ce que fut l’art de
Nightwish en la présence de la diva
Tarja Turinen.
Capturé lors de la dernière date de la monstrueuse tournée suivant la sortie d’
Once, à Helsinki, capitale finlandaise, ce c
Oncert résonnera encore longtemps comme la démonstration de la perfection symphonique possible et atteinte dans le métal. Montrant un
Nightwish survolant littéralement l’ensemble d’une scène dont il est devenu précurseur, ce magistral show se regardera, probablement pour l’éternité, avec une émotion intense, celle de savoir que chacun jouait ici son dernier c
Oncert sous cette forme, et que tous, excepté
Tarja, le savait.
Les images deviennent alors différente, les regards, les attitudes de chacun ne paraissent plus identique à nos yeux, tandis que notre gorge se serre tout le long d’un défilé de talent, de grâce sous couvert d’une puissance inouïe et d’une qualité sonore et visuelle exceptionnelle.
Présenté dans un fourreau incluant les deux disques audio du c
Oncert, un livret illustré, un billet du c
Oncert, le tout dans un esthétisme hautement symbolique (l’ange et le démon, ainsi que l’obélisque en leur centre, parabole de ce qui allait devenir Anette).
Et ce c
Oncert. Qu’en dire sans en faire une liste fatigante d’éloges et de compliments ?
S’ouvrant sur le dantesque "
Dark Chest of Wonders", on ressent d’entrée la puissance et la tension qui anime chaque membre du groupe. Tuomas, armé de ses trois claviers, se révèlent l’un des performers les plus hallucinants de la scène actuelle, se déchainant littéralement à s’en détacher le cou, tout en assurant la grande majorité des interventions symphoniques.
Loin d’être statiques, Marco Hietala et son complice Emppu n’arrêtent jamais de courir d’un bout à l’autre de la scène, afin d’haranguer un public discret dans le mixage mais aussi et surtout époustouflé par ce qui se déroule sous ses yeux (on retiendra les larmes sur de très nombreux visages).
D’un "
Ever Dream" splendide, en passant par un "The Kinslayer" déchainant littéralement le public ou encore un "Slaying the
Dreamer" à la puissance écrasante (Marco s’arrachant les cordes vocales dans une rage salutaire), tout n’est que bonheur permanent.
Mais là où les morceaux les plus agressifs déchainent, les passages oniriques subjuguent. "Phantom of the Opera", sublimé par
Tarja et accueilli comme le messie par le public, "Sleeping Sun", instant planant de grâce et de beauté, laissant apercevoir un Tuomas en larmes ou encore un "
The Siren" où la diva fait preuve d’une technique exceptionnelle.
Les images sont fortes (on n’a forcément du mal à se défaire de cette image furtive où Tuomas, les yeux rougis, interprête "Sleeping Sun") et poignantes. Aucun instant ne laisse la pression retomber, tant le charisme des membres est immense (notamment Tuomas, que l’on pourrait regarder uniquement tant il n’est jamais statique, mais aussi un Jukka qui, derrière ses futs, fait preuve d’une prestance assez rare dans le style). La reprise de Pink Floyd "High Hopes" (sur "The
Division Bell", où le Pink Floyd agonisant de la fin de son ère) se payera même le luxe de surpasser son original.
Laissant la place uniquement à Marco, qui livre une prestation tout en émotion, pleine de feeling, s’ajoutera la froideur des claviers et une partie de batterie finale réellement magique de lyrisme (fait suffisamment rare pour être noté) et au solo magnifique.
Les qualités semblent ne jamais tarir, elles sont partout, si l’on veut bien oublier certaines postures maladroites d’une
Tarja parfois bien peu en adéquation avec sa prestation. Mais ceci est bien peu lorsque l’on visionne la déferlante "
Ghost Love Score"" (peut-être le meilleur morceau de
Nightwish), puissance divine de métal symphonique dans toute sa décadence. Le contraire finalement de "Creek Mary’s
Blood", voyant l’intervention exceptionnel et unique de John
Two-Hanks, aussi parfait que le groupe autant dans les vocaux que
Musicalement.
"
Wish I Had an Angel" résonne, les artifices explosent une dernière fois, et laisse un groupe déjà déchiré intérieurement. Les visages se crispent, le fan sait ce que chaque membre pense. « Nous l’avons fait ». On se retrouvera estomaqué, face au c
Oncert, et face à ce Tuomas presque perdu une fois la dernière note jouée, perdu dans ses pensées et remerciant le public. On verra aussi ce petit mot que Jukka susurre à l’oreille de Marco, cette phrase (que l’on ne comprend pas évidemment) que dit
Tarja à Jukka, le visage ornée d’un sourire, sans savoir encore que tout se finirait bientôt pour elle.
Et c’est en ce la que ce c
Oncert est unique et déjà culte, dans l’interprétation, la set-list (bien que un petit "Sacrement of Wilderness" en plus n’aurait pas été de trop…) mais aussi son contexte, et une somme de détails qui en font un moment à part. Certains y verront un monument d’hypocrisie, d’autres plutôt un hommage à dix ans de vie et de passion commune, pour sortir le plus dignement possible et par la plus grande des portes.
Respirant cet état de fait, le documentaire livré avec reflète la réalité d’un groupe qui n’en était plus un. Il est probable que le montage aide encore un peu plus les membres masculins mais le contraste reste visible. Cette dualité, cette façon de manager le groupe d’un côté, et
Tarja (sous l’omniprésence de son mari) ne pouvait durer. Les hommes voyageant ensemble, riant ensemble, souvent face à la presse sans
Tarja, arrivant juste avant les c
Oncerts ou avant les questions. Elle explique d’ailleurs qu’elle préfère être seule pour se c
Oncentrer. Une vision qui la fera éjecter ni plus ni moins de
Nightwish.
"
End of an Era", érigeant en symbole les cinq albums ayant permis à
Nightwish de devenir l’un des plus grands groupes du monde. Immortalisant un c
Oncert que l’on regardera encore et encore, à l’instar des grands mythes,
Nightwish est définitivement entré dans l’histoire des grands groupes. Et ce dvd résonne d’hors et déjà comme un mur infranchissable de qualité et de talent.
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