Après une première tentative au résultat infructueux, les musiciens de
Kamelot décidèrent de ne pas rester sur le constat de cet échec relatif et revinrent, à peine un an plus tard, avec un deuxième album répondant au nom de
Dominion.
D'emblée il convient de noter que le propos de ce manifeste bénéficiera d'une production sinon parfaite tout au moins davantage soignée que celle de son prédécesseur. La musique de l'œuvre s'en retrouvant ainsi bien plus émouvante, elle s'offre donc un surcroit de relief, et de profondeur, éminemment engageant. De plus les synthés et les quelques rares interventions orchestrales y gagnent aussi en densité (Ascension, One Day I'll Win...).
Il convient ensuite de relever que les chants de Mark Vanderbilt auront, eux aussi, quelques peu gagné en intensité en s'acquittant de la consigne impérative, tacite ou non, consistant à refréner cette tendance agaçante à l'emploi de ces aigus aux intonations lyriques plaintives irritantes qui, il y a peu encore, accompagnait chacune de ces interventions les plus hautes. Cette démarche contrainte offrent aux lignes vocales de l'artiste un atout primordial qui, éveillant soudainement une curiosité séduite en l'auditeur attentif, donnent, là encore, un intérêt supplémentaire à la musique de
Kamelot.
Les éléments particuliers de ce Heavy
Metal épique, aux relents succinctement Prog, auront donc, à priori, changés de manière plaisante, et ce, afin d'atteindre une certaine qualité théorique prometteuse. Cependant si le cadre, dans lequel l'art de ces britanniques s'exprime, aura positivement évolué, le résultat sera-t-il nécessairement plus captivant pour autant?
Cessons donc là ce suspense, et disons qu'il y a, dans ce
Dominion, des instants de plaisir suffisamment concluants pour faire de ce plaidoyer une intrigante découverte.
Certains titres alléchants y sont composés avec un certain talent mais aussi, fort de certaines de ces spécificités inhérentes au genre. Ainsi notons, dans l'expression de ces dispositions caractéristiques le travail très enthousiasmant érigé sur les fondements de ces refrains réussis. Tant et si bien que des titres tels que les plaisants
Heaven, We Are Not Separate mais aussi, par exemple, Birth of a Hero prennent une dimension plus satisfaisante encore. D'autres morceaux, quant à eux moins immédiatement délicieux, sont pourtant, eux aussi, éminemment sympathiques (Rise
Again ou encore l'étrange et entêtant One Day I'll Win aux complaintes divinement enivrantes).
L'art du refrain efficace, dans ces mouvances là, demeure une pratique presque capitale. Un art dans lequel
Kamelot semble-t-il, possède quelques concluantes dispositions. Toutefois si le groupe parvient aisément à nous en convaincre, on déplorera, toujours encore, l'absence de chœurs dans ces passages ou, seule, la voix de Mark Vanderbilt s'exprime de manière exclusive.
Si ce
Dominion a donc de sérieuses qualités pour s'imposer comme un album attachant, il a aussi, malheureusement, quelques imperfections qui viennent malencontreusement réprimer ces espérances là.
Ainsi il nous faudra donc parler du titre
Creation. Cette interminable instrumental hautement dispensable, outre le fait d'être ennuyeux, marque l'endroit précis à partir duquel l'album devient clairement moins captivant. Coupant l'œuvre en deux, il est le point de départ du délitement de l'intérêt d'un auditeur soudainement gagné par un abattement naissant. Ce fort sentiment d'ennui étant, bien évidemment, la conséquence de titres nettement moins inspirés (
Sin, Song of Roland, Crossing
Two Rivers ou encore un
Trouble Mind dont certaines parties manquent cruellement d'exaltation). Il est clairement regrettable d'avoir ainsi agencé un opus en regroupant, ensemble, ces titres nettement moins passionnant.
Quoi qu'il en soit ce
Dominion, deuxième album de
Kamelot, demeure, à bien des égards, un bien meilleur opus que son prédécesseur. Une amélioration encourageante qui, poursuivant sur sa lancée, trouvera bientôt, sans nul doute, un écho bien plus favorable.
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