Le retour du groupe anglais après l’incandescent et nihiliste «
Codex Necro » ainsi que leur mini, pas piqué des vers par ailleurs. La pochette est plus subjective, quand est-il du contenu ?
Inutile de dire que
Anaal Nathrakh n’a pas changé de registre musical. C’est d’une violence extrême, crue d’où suinte toujours une haine poisseuse. Les voix sont vomitives, d’une acrimonie dévastatrice (et sans effet svp) et la structure des morceaux est définitivement acquise à la destruction morale et à toute trace de dignité. L’aspect premier d’un disque d’
Anaal Nathrakh est d’être une sorte de punition à nous, humains rachitiques.
Cependant, le groupe ne s’arrête pas à cela, ce «
Domine Non Es Dignus » est bel et bien une pièce qui va de l’avant. La leçon du mini « When
Fire … » a été prise en compte. Ce qui résulte que ce nouveau disque est plus cohérent là où «
Codex Necro » n’était qu’un spasme de haine, parfois brouillon mais d’une folie inégalable. Mais justement, cet aspect névrotique et nécrotique, trop absent à mon goût sur le mini et qui rendait «
Codex Necro » aussi tétanisant, a été insufflé sur les nouvelles compositions. Certains titres sont d’une brutalité hystérique, des passages de claviers dérangeants, des samples psychotiques donnent une autre ampleur à des titres déjà très chargés en virulence, conjuguées aux borborygmes de V.I.T.R.I.O.L.
Dés fois le groupe surprend, moins linéaire, la musique se fait syncope, plus mélodique (je vous le jure) et surtout, le black à la
Mayhem n’est plus la référence principale. Les voix sont black néanmoins parfois plus claires ou proches du grind (sur le dernier titre essentiellement) et les guitares ont plus à voir avec le death malgré quelques riffs, c’est tout de même plus lourd dans l’ensemble.
Au final, on se rend compte que
Anaal Nathrakh joue un style propre à lui seul, hybride, flingué, d’une barbarie exténuante, mais plus inventive qu’il n’y parait. «
Domine Non Es Dignus » est la pièce qui marque un nouvel avenir pour le style qui va plus loin dans la barbarie, l’hystérie et l’explosion sonore mais qui là, gagne une certaine consistance et une stabilité. La folie iconoclaste qui se dégage de ce disque comblera les boulimiques effrénés et prouvera que le duo anglais est capable de produire un magma sonore intéressant et finalement d’une grande clarté.
De la barbarie intelligente… Un album cataclysmique, excellent !!!
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