Endarkenment

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17/20
Nom du groupe Anaal Nathrakh
Nom de l'album Endarkenment
Type Album
Date de parution 02 Octobre 2020
Style MusicalGrindcore
Membres possèdant cet album46

Tracklist

1.
 Endarkenment
 03:55
2.
 Thus, Always, to Tyrants
 02:32
3.
 The Age of Starlight Ends
 04:33
4.
 Libidinous (A Pig with Cocks in Its Eyes)
 04:20
5.
 Beyond Words
 03:32
6.
 Feeding the Death Machine
 03:35
7.
 Create Art, Though the World May Perish
 04:51
8.
 Singularity
 04:38
9.
 Punish Them
 03:37
10.
 Requiem
 05:31

Durée totale : 41:04

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Anaal Nathrakh


Chronique @ Eternalis

07 Octobre 2020

La force de ce disque est cette continuité dans leur art, tout autant qu’elle représente la chrysalide d'un essouflement

L’évocation d’un obscurcissement général quand cela fait déjà dix albums et vingt ans que l’on explore les confins de la folie, de la brutalité humaine, de sa barbarie et tout ce qui peut amener à détester notre espèce peut sembler presque cynique. Comment obscurcir encore un peu plus notre environnement ? Le rendre plus vomitif ? Plus dément ?
Peut-être en y laissant entrer plus de lumière, afin que l’obscurité n’y trouve une place encore plus prégnante et forte.

Anaal Nathrakh se passe désormais de présentation et de descriptifs. Le duo est désormais (re)connu pour ses opus tous plus brutaux les uns que les autres avec cette mixture unique de grind, de black et de musique expérimentale qui se mâtine depuis déjà plusieurs albums d’indus, de chant clair et de parties plus mélodiques.
Le dernier-né, "A New Kind of Horror", n’avait pas forcément convaincu tout le monde malgré l’immense attrait que je lui trouvais, particulièrement dans cette volonté expansive de toujours explorer de nouveaux lieux de violence, parfois plus moderne mais avec cette faculté à l’inclure dans cette personnalité propre.
En ce sens, "Endarkenment" retrouve une formule plus établie, reprenant les codes que les britanniques ont instauré sur "Hell is Empty, All the Devils are Here" et perfectionnés sur l’intouchable "In the Constellation of the Black Widow".

Les incursions industrielles qui avaient pris beaucoup d’ampleurs sur "Desideratum" et "The Whole of the Law" s’effacent au profit de guitares plus tranchantes qui sont autant sources de violence que de mélodies. De mélodie. De lumière. Malgré son patronyme, ce onzième méfait est inévitablement le plus mélodique de la carrière des britanniques et l’avant-propos de V.I.T.R.I.O.L qui évoquait le fait qu’il fallait savoir accueillir une certaine luminosité pour faire éclater la noirceur la plus totale était déjà un aveu de la direction de cet opus.
Si les opus précédents prenaient le temps de poser une atmosphère avec des introductions souvent lourdes et suffocantes, le titre éponyme nous agresse littéralement dès la première seconde pour néanmoins nous rappeler qu’Anaal Nathrakh reste indomptable et sauvage à souhait. Le riff est rapide et très black dans son approche, on remarque des instants syncopés plus core comme sur le précédent disque et surtout un refrain en chant clair qui, s’il ne surprend plus, reste radicalement efficace dans son attaque et son accroche. La batterie (programmée) martèle sans discontinuer et c’est du côté des guitares que les mélodies, particulièrement sur le refrain, se font sentir, avec une approche presque scandinave et épique de les faire sonner. C’est encore plus flagrant sur le second extrait dévoilé (absolument pas choisi au hasard), l’impressionnant "The Age of Starlight Ends" où jamais nous n’avions entendu le vocaliste être aussi compréhensible dans son chant hurlé. Le refrain, en clair, est un véritable modèle d’intelligence pour placer les vocaux tant on ressent la démence dans les mots et les superpositions vocales (parfois trois lignes de chant en même temps). Les claviers sont inquiétants et horrifiques, renforçant une fois de plus ce côté mélo’ scandinave avec notamment un bridge à la guitare où nous n’aurions jamais imaginer le duo aussi catchy. Pourtant, la folie n’est jamais loin, elle rôde, prête à nous sauter à la gorge.

Que ce soit sur un vicieux "Libidinous" qui évoque nos perversions à travers un rythme plus lent ou au contraire sur "Singularity" qui nous ramène sur un véritable champ de bataille avec des vocaux black criards ou même "Punish Them" et ses hurlements d’aliénés qui rappellent "Castigation and Betrayal". Anaal Nathrakh possède désormais sa propre expression et, là où certains diront qu’ils tournent inlassablement en rond, d’autres diront qu’ils ont une telle personnalité qu’ils sont reconnaissables dès les premiers instants et que leurs traits de caractère les force indéniablement à réexploiter certaines idées passées.
Force est de constater qu’"Endarkenment" ne surprend jamais même s’il se révèle d’une indéniable efficacité et que son exécution reste sans faille à tous les niveaux. "Thus, Always, to Tyrants" nous ravage l’esprit en deux minutes trente avec une haine qui ne quitte pas les anglais malgré les années, une rage que l’on retrouve autant dans ces déclamations que dans ces riffs d’une sauvagerie immense. On retiendra également l’évocation des camps de concentration sur un "Feeding the Death Machine" qui amène un refrain quasiment poétique et mélancolique dans cet océan de bestialité.
"Requiem" termine ce disque plus long que le précédent (il dépasse les quarante minutes) sur un tempo frénétique mais dans une ambiance de totale apocalypse, avec des samples de fin du monde et des hurlements retenus, étouffés, comme une prière dédiée au malin.

La force d’Anaal Nathrakh dans ce disque est cette continuité dans leur art, tout autant qu’elle représente la chrysalide d’un essoufflement à venir. Si votre serviteur reste toujours impressionné par ce déferlement, ce talent pour incarner le chaos tout en restant cohérent, parfois mélodique, technique et constamment audible grâce à une production sans failles, il reste indéniable que la formule peut sembler en bout de course. "Endarkenment", plus que ses prédécesseurs, pourrait en souffrir. Néanmoins, difficile de ne pas jouir et profiter d’une telle débauche. Chacun ses vices ...

7 Commentaires

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Eternalis - 09 Octobre 2020:

Merci en revanche pour l'info Make them Die Slowly...je ne connaissais pas. Lacune rectifiée et c'est plutôt pas mal du tout. Même si on ressent des influences bien plus modernes que sur les débuts d'AN et aussi un propos beaucoup plus léger et délirant, bien moins nihiliste et deviant qu'AN.

supertiptip - 09 Octobre 2020:

@Eternalis. Make Them Die Slowlyt c'est clairement pour le fun avec un concept basé sur les films d'horreur et le son est moins sinthétique vu que plusieurs personnes différentes ont participé.

David_Bordg - 10 Octobre 2020:

Oui mais nettement moins bon pour moi que le ANAAL NATHRAKH. Le nouveau Nightmare a aussi un concept basé sur les films d'horreur et épiques (superbe disque également).

DoudouKiller - 05 Janvier 2021:

Merci pour ta chronique Eternalis.

Anaal Nathrakh m'a marqué par son excellence... c'était il y a quelques années maintenant : la fabuleuse époque des Codex Necro, Eschaton, Hell is empty, in the constellation... bref!! L'époque où tu te faisais démonter la tronche à l'écoute d'un de ces albums et où tu ne demandais surtout pas ton reste lorsque celui-ci se terminait. Vanitas marque l'apothéose de cette période faste. Et même si, par la suite, quelques titres sont très bons ("Hold your children close and pray for oblivion" reste une de mes préférées), je suis d'accord avec Molick lorsqu'il écrit qu'ils ont exploré toutes les facettes de leur style. Un style qui n'a pas évolué dans le bon sens à partir de Desideratum. Je ne sais pas vous mais pour moi, Anaal nathrakh c'est une putain de tempête apocalyptique qui te fait grimacer et t'emporte la moitié du cerveau. Là on est plus sur une masse informe qui dérive dangereusement au bord d'un trou noir dans lequel il risquerait bien de s'engluer. Très déçu par cet "Endarkenment".

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