Liste des groupes Metalcore Miss May I Deathless

À peine un an après "Rise of the Lion", Miss May I revient avec ce "Deathless", toujours chez Rise records, et conservant son personnel ; ce nouvel album a été conçu sur le principe identique au précédent : 10 compositions, pour une durée d'opus quasi similaire et relativement brève, affichant chacun 36 minutes tout au plus.

Je ressens le même sentiment que sur son prédécesseur, à savoir, ce désir de procurer le meilleur, d'accorder tous les instruments pour avoir l'effet escompté. Je veux dire par là qu'il n'y a pas de rajout de technique, comme on en trouverait chez certains guitaristes ou batteurs ; rien ne déborde, tout est fait pour la chanson. Poli tel un diamant serait ainsi le maître-mot de ce "Deathless".

Là où Miss May I m'a pris à contre-pied, c'est que j'avais dans l'idée que leur direction musicale allait prendre un penchant plus mélodique. Pas du tout ! Il reste toujours aussi puissant, incorporant même des passages deathcore, comme sur "Psychotic Romantic ", qui ne comprend pas de refrain chanté.
Ce qui n'exclue nullement d'avoir de sacrés tubes metalcore, comme "Deathless" et "IHE", où les refrains sont excellents, donnant envie de lever le poing tout en les chantant avec force et conviction.
Ce qui est certain, c'est que, malgré la courte durée entre les deux albums, Miss May I ne manque pas d'inspiration. Le gros point fort de cet opus, pour ma part, réside précisément dans l'intégration de ces refrains mélodiques, tous d'une efficacité redoutable, et Ryan Neff a encore fait de sacrés progrès dans cet exercice.

Sinon, "Bastards Left Behind" sort un peu du lot avec son riff d'intro planant, avec ses chœurs de supporters suivis d'une rythmique écrasante. Autre compo un peu à part : "Turn Back the Time", avec ses riffs "slipknotiens", d'où se dégage une puissance différente des autres morceaux.

On pourrait dire que ce "Deathless" ne comporte que des hits, la plupart des refrains étant très prenants, et leurs mélodies superbement pensées. Je pense, d'ailleurs, que c'est leur album le plus abouti. En revanche, on pourrait leur faire les mêmes critiques que sur les précédents travaux : l'originalité n'est pas de mise, la surprise ne faisant pas partie de leur vocabulaire ; ce qui, d'ailleurs, m'a empêché de leur attribuer une note supérieure à 17. Car si la production, les sonorités et les parties s'enchaînent et s'imbriquent parfaitement, il leur manque ce brin de folie qui fait les grands groupes.

Ce "Deathless" possède une qualité de metalcore assez impressionnante, je me demande même s'ils pourront mieux faire!
La concurrence dans ce style est féroce et ne cesse de repousser les limites ; en 2015, il y avait aussi While She Sleeps, Parkway Drive, August Burns Red... et j'en passe. Je me demandais comment cet album allait évoluer dans le temps. Sera-t-il dépassé? Faisant basiquement partie d'un mouvement, aura-t-il perdu toute sa saveur ? Eh bien, non! 8 ans après sa sortie, "Deathless" reste un opus fracassant, qui a bien sa place dans ce registre comme dans la discographie du groupe. Plus surprenant, cet effort n'aurait rien à envier à des œuvres plus récentes du même style.