Reduced to Ashes avait engendré une semi déception pour les fans de
Deeds of
Flesh. Cet album, bien que proposant des morceaux efficaces, souffrait d’une production ratée (notamment le son de caisse claire) ce qui relégua ce dernier au statut de simple bon opus, pas réellement marquant. Le combo pondant depuis la fin des années 90 album sur album à un rythme impressionnant, c’est moins de 2 ans après
Reduced to Ashes qu'il revient nous matraquer avec son death brutal sans concessions.
Toujours chez leur propre label Unique Leader, les Californiens nous proposent cette fois un artwork très soigné. C’était un des éléments qui péchait sur leur précédent opus, et comme nous allons le voir, le groupe a bien pris conscience des erreurs commisent sur ce dernier et va efficacement rectifier le tir.
Dés le premier morceau, on est immédiatement rassuré.
Exit la production pourave et la caisse claire en plastique. On a ici droit à une prod puissante et soignée (à l’américaine quoi). Jacoby nous assène son guttural sans coup férir sur ce titre éponyme musclé nous rappelant les meilleurs moments de
Mark of the Legion. Les riffs tonitruants de « Medical Murder » ou « Forced
Attrition » mettent en avant un enchainement judicieux des morceaux. L’auditeur est alors emporté par le groove contagieux des Californiens et ce sans aucun temps mort. Le combo reste donc dans un registre brutal, mais n’en oublie pas l’efficacité, comme l’illustrent le savamment aéré « This
Macabre Fetish » ou « Crimson Offering » et son riff principal propice au headbanging.
Techniquement, le trio est en très grande forme. « The resurected » propose des roulements de batterie variés et irrésistibles montrant un Mike Hamilton saisissant de maitrise. Des morceaux comme « Incontestably
Evil » ou « Caught devouring » font la part belle à la basse. Cette dernière, complètement noyée dans
Reduced to Ashes, est cette fois parfaitement mixée. Ses lignes, jouées sur les cordes aigues, donnent un contraste fort intéressant avec la profusion de riffs de guitares extrêmement gras. Vous l’aurez compris, la section rythmique fait vraiment des merveilles sur cet album. Comme quoi, même sans Erlend Caspersen, les lignes de basses du combo n’en demeuraient pas moins d’excellente facture. La grande expérience de Jacoby avec cet instrument donne un résultat exemplaire sur ce
Crown of Souls.
Les californiens ont donc bien appris de leur précédent opus. Proposant cette fois une production au poil et un artwork soigné. Alors qu’est ce qui cloche me diriez-vous? Et bien il se trouve que les 5 premières années du nouveau millénaire ont été une période de révolution intense au sein de la scène death. Les combos de talent ont déboulés de tous les coins, en repoussant toujours plus loin les limites de la technique et de la brutalité. Avec ce
Crown of Soul,
Deeds of
Flesh rend une belle copie mais n’innove pas d’un iota. On était en droit d’attendre un peu plus de ce combo incontournable en cette année 2005. C’est donc encore une fois une semi-déception pour les fans qui s’attendaient à un minimum d’évolution de leur part. Le combo prendra bien en compte ce problème et proposera une orientation plus technique et aérée sur
Of What's to Come, mais ceci est une autre histoire.
Rare sont les combos à apprendre de leurs erreurs et à les corriger mais
Deeds of
Flesh possède véritablement cette qualité. C’est pourquoi malgré l’absence d’une véritable bombe intemporelle, la discographie des Californiens n’en demeure pas moins exemplaire. En 7 albums pas un seul opus faible, ces derniers allant du très bon à l’excellent. Pour cette fois ce sera « juste » du très bon mais ne boudez surtout pas votre plaisir si vous êtes fan. Vous passeriez à côté d’un album puissant, efficace et bien produit.
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