Cinq ans que
Deeds Of Flesh n’avait rien sorti, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce «
Portals to Canaan » était très attendu par les amateurs de brutal death et les fans du combo américain. Il faut dire que sa carrière est plutôt exemplaire, les albums étant tous bons, malgré quelques uns en deçà comme «
Crown of Souls » par exemple. Heureusement que « Of What’s to Come » remontait la pente avec ses neuf titres puissants et son incursion dans des sphères plus techniques. «
Portals to Canaan » est alors le huitième méfait des Californiens mais aussi celui qui célèbre leur vingt ans de carrière.
C’est aussi celui qui amorce un virage vers un univers résolument plus futuriste.
Deeds Of Flesh ne se contente plus de l’évoquer dans certains plans techniques ou à travers ses deux ou trois dernières pochettes (la nouvelle étant de nouveau réalisée par Raymond Swanland et pourrait rappeler celle du «
Never to
Dawn » de
Beheaded). Il intègre carrément des interludes ou des moments ambient ou électroniques dans ses compos. Par électronique, ne vous attendez pas à des expérimentations (foireuses) à la « Illud Divinum
Insanus » de
Morbid Angel. Au contraire, il s’agit de quelque chose de plus subtile et de très typé « science-fiction », le genre d’éléments inquiétants et sombre que l’on pourrait dans des films ou des jeux vidéos du genre. En parlant de film, on ne sera du coup pas étonné de retrouver des samples tirés de films comme un monologue du « Jour où la terre s’arrêta » sur le titre éponyme ou une symphonie inquiétante et futuriste sur « Caelum Hirundines Terra / The Sky Swallos the
Earth » qui fait penser à certaines musiques de la saga Turok. Le début de « Celestial
Serpents » est aussi angoissant avec ses petites bidouilles et ses craquements où l’on peut aisément imaginer des aliens.
Heureusement, les samples et touches de synthés sont utilisés avec parcimonie afin de plonger l’auditeur dans l’univers que
Deeds of
Flesh qu’essaie de créer. Le son moderne et la production de Zack Ohren apportent aussi beaucoup. Le tout s’intègre plutôt bien dans le death brutal et technique des Américains, ce qui donne à l’ensemble quelque chose de plus ambiancé et de légèrement plus mélodique. Un death qui aura vu l’arrivée de Craig Peters (
Arkaik) à la place de Sean Southern à la guitare et Ivan Munglia (
Arkaik, Braindrill) à la basse à la place de Erlend Caspersen. On comprend alors pourquoi les compos se veulent plus techniques mais la puissance est toujours au rendez-vous avec des morceaux rentre-dedans et dans le style
Deeds Of Flesh comme « Amidst the
Ruins » où le growl d’Erik est toujours aussi profond et ravageur ou un « Entranced in Decades of Psychedelic
Sleep » où le couple basse/batterie fonctionne à merveille.
Le groupe n’a pas perdu de sa vigueur, et tant mieux ! Un titre comme « Xeno
Virus » permet de mettre en exergue la brutalité, la technique mais aussi la mélodie grâce à des riffs bien placés mais aussi un final percutant avec sa double pédale en accompagnement et ses guitares qui nous guident vers quelque chose de plus aéré. La cover de
Gorguts, « Orphans of
Sickness » n’est pas si différente de l’originale si ce n’est la prod plus « clean » et moderne. Dispensable, en somme.
Ce «
Portals to Canaan » risque peut-être de diviser les fans car tous n’aimeront peut-être pas l’insertion d’interludes futuristes et de bidouilles dans les compos tranchantes et brutales de
Deeds of
Flesh. Malgré tout, l’évolution du groupe est intéressante et plutôt réussie puisque les samples ne font pas de trop, au contraire, elles apportent un petit plus et permettent de s’immerger dans l’univers des Américains. Un album anniversaire plutôt captivant !
J'trouve que ce coté technique trop poussé et la prod ultra-propre font perdre un peu l'identité de Deeds of Flesh (plus rien à voir avec "Mark of the Legion" ou "Reduced to Ashes" par exemple).
Bref, un bon album de TechDeath, mais pas un bon DoF pour ma part...
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