2013 annonçait le retour en grandes pompes du groupe
Queensrÿche sans son chanteur historique
Geoff Tate, parti voler de ses propres ailes avec les raisons qu'on lui connaît. Le reste du groupe continuera sa route en remplaçant Tate au pied levé par Todd La Torre, alors chanteur du groupe floridien
Crimson Glory, et en s'attelant aussitôt à l'enregistrement d'un nouvel opus éponyme. La machine
Queensrÿche, au bord de l'agonie, est alors relancée et nous offre d'excellents titres Heavy mâtinés de Progressif, certes assez proches de ce que faisait le groupe par le passé, mais avec grâce et brio.
Nous voici donc en 2015, avec le très attendu "
Condition Hüman" et, disons-le tout de suite, très ancré dans les mêmes schémas que son prédécesseur, l'effet de surprise en moins. Bien sûr, c'est très précis et ça joue très très bien, avec une cohésion parfaite entre chaque instrument, et ceci avec un line-up inchangé depuis 2013. Nous retrouvons les indéboulonnables Scott Rockenfields à la batterie, Eddie Jackson à la Basse, Michael Wilton à la guitare, sans oublier les seconds couteaux Todd La Torre au chant et Parker Lundgren à la deuxième guitare.
La production, quant à elle, est dotée d'un son énorme signé Harris Christopher "Zeuss", assez connu pour son travail au sein de formations aux genres très éloignés de celui de
Queensrÿche comme par exemple : les Hardcoreux d'
Agnostic Front,
Hatebreed ou bien le groupe Metalcore
Shadows Fall. Et ceci, pour un résultat et un mix aux petits oignons. J'ajouterais aussi que, sur cet opus, le groupe arrive difficilement à se renouveler et préfère jouer la carte de la facilité en nous proposant la même formule, avec des titres très bien écrits, mais comme un copié-collé de ce que proposait le groupe dans les années 80's/90's.
Commençons sans plus attendre l'écoute de ce fameux "Condition
Human". Nous naviguons donc en terrain connu, avec des morceaux Heavy Progressif de haute volée tels que "
Arrow of Time" et, dans la plus pure tradition
Queensrÿche, "All There Was", au rythme et au riffing empruntés au "Needle Lie" de l'album
Operation Mindcrime, ou encore "
Hourglass" avec son final où les guitares s'en donnent à cœur joie. Le titre "
Guardian" s'illustre, lui, par des riffs acérés sur une rythmique détonante et continue sur un break mélodieux. Mais, le refrain assez convenu et rébarbatif peut nous lasser à la longue.
Passés ces titres, le groupe parvient à nous proposer quelques nouvelles idées et innovations mais pas trop, telles que "Setfish
Lives" à la mélodie vocale envoûtante, "Eye9", avec une basse vrombissante donnant au titre un côté très
Tool dans sa structure. Mais le meilleur de l'album réside sans nul doute dans son final "The
Aftermath, Condition
Human", longue pièce épique de plus de 8 minutes au chant haut perché et au lyrisme très prononcé nous rappelant la chanson "Suite
Sister Mary" du concept album et chef-d'œuvre
Operation Mindcrime.
Continuons avec la ballade "Bulletproof" s'inscrivant plus dans la pure tradition
Queensrÿche, très belle d'ailleurs, mais en-dessous de ce que nous proposait le groupe en 1990 avec la splendide "
Silent Lucidity" issue de l'album
Empire. Les autres titres, quant à eux, ne m'ont pas marqué plus que ça. Peut-être à cause de leur côté trop convenu, manquant de cette petite étincelle qu'avaient des albums de la trempe du trio des années 80/90 que sont:
Rage for Order,
Operation Mindcrime et
Empire.
J'ouvrirais une petite parenthèse sur l'artwork de la pochette de l'album, très belle esthétiquement parlant et à mi-chemin entre l'album "Images
And Words" du groupe
Dream Theater et "
Origin Of The
Ruins" de
Redemption. Nous voyons ce qui semblerait être une pièce (grenier), où règnent les ténèbres avec une fillette perchée sur un tabouret et qui tend le bras vers le logo du groupe. Cette pochette s'avère être la plus sombre des albums du groupe.
Queensrÿche en 2015 continue son petit bonhomme de chemin. En effet, le groupe nous produit des albums de qualité et au professionnalisme certain, mais manquant de cette petite étincelle qui faisait de lui une référence en matière de Heavy
Metal mélodique à tendance progressive et essayant inexorablement de survivre en s'inspirant trop de ses plus grandes œuvres que sont
Rage for Order,
Operation Mindcrime et
Empire.
Alors, si l'envie vous tente, je vous conseillerai de pencher une oreille, ou les deux, sur cet album agréable à écouter. On pardonnera cette fois au groupe ses erreurs, en espérant un sans fautes la prochaine fois.
Il manque un soupçon de creativité au niveau des refrains, ce petit truc en plus qui transformerait toutes ces bonnes idées en album de grande qualité...il manque De Garmo à la composition!
Il manque l'inspiration dans ce dernier...
Toutefois, je vais jeter une oreille au précédent ;)
Merci pour la kro !
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