Come Taste the Band s’inscrit dans un contexte tout particulier dans la longue carrière de
Deep Purple. Le groupe doit en effet faire face au départ de son légendaire et virtuose guitariste, Ritchie Blackmore, lequel voyait déjà son implication au sein du combo s’amoindrir au fil de la conception du précédent album,
Stormbringer. La nouvelle orientation musicale ne lui convenant plus, il songeait sans doute bien plus à ses projets personnels futurs qu’au devenir de
Deep Purple. C’est alors que le formidable
Tommy Bolin - dont la participation remarquée au Spectrum de Billy Cobham ne manqua pas d’impressionner Jon
Lord et ses comparses - fit son entrée.
Come Taste the Band ne s’appréhende donc vraisemblablement pas comme un album de
Deep Purple, mais plutôt comme le projet commun de Coverdale / Hughes / Bolin auxquels se sont associés deux anciens du Pourpre, Jon
Lord (claviers) et
Ian Paice (batterie). Comme on pouvait aisément s’en douter pour peu que l’on ait prêté une oreille attentive au dernier effort studio du Mark III (le sous-estimé
Stormbringer), la formation approfondit encore un peu plus les expérimentations « funky », développant sans compter un sens du groove admirable.
Les festivités commencent ainsi par le bondissant Comin’
Home, dont l’intro est imprégnée des claviers inimitables de
Lord, titre entièrement chanté par
David Coverdale, les chœurs étant assurés par…
Tommy Bolin («I’m Comin
Home»), en plus de la guitare et de la basse (Hughes, en «convalescence», n’ayant pu se rendre disponible pour enregistrer ce morceau, le dernier avant de boucler l’album). Très vite le jeu précis et incisif de la nouvelle recrue se révèle inspiré et débordant de feeling. Autant dire que les choses sont mises au clair d’entrée de jeu. Mais c’est à travers le fantastique Gettin’ Tighter (qui suit le court et mélodique
Lady Luck), porté par la voix incomparable de
Glenn Hughes que ce Mark IV se laisse aller à un funk rock syncopé totalement débridé, en témoigne l’interlude instrumental laissant à Bolin libre cours à tout son talent, avant d’enchaîner sur un solo mémorable. Nous sommes ici assez proches du style de Trapeze (précédent groupe de Glenn). Quant aux mid-tempi
Dealer et I
Need Love, ils sont assez évocateurs de ce que sera le
Whitesnake des débuts. La prestation de
David Coverdale y est très réussie, son timbre chaud et bluesy se révélant parfaitement adapté. Deux morceaux très bien exécutés où la guitare de Bolin se montre une nouvelle fois formidable, en particulier au décours du très mélodique et « coverdalien » I
Need Love et ses gimmicks funky. Suivent
Drifter et Love Child, morceaux hard rock, enlevés et plus proches du
Deep Purple que l’on connaissait jusqu’alors.
La fin du disque approche et c’est l’occasion pour
Glenn Hughes, épaulé de
Lord, de rendre hommage aux chanteurs soul des années 1960 par l’intermédiaire du très réussi This Time Around à la suite duquel s’enchaîne sans transition Owed to ‘G’, instrumental de Bolin composé dans la même tonalité. You Keep on Moving, soul rock d’une rare émotion chanté en duo par Coverdale et Hughes (initialement prévu pour
Burn) se charge quant à lui de clôturer l’album, avec son final de guitares époustouflant.
Come Taste the Band augurait donc du meilleur. Malheureusement le groupe se sépara début 1976 après une tournée britannique mouvementée. Et quelques mois plus tard
Tommy Bolin succomba d’une overdose. Malgré sa courte carrière, il a su marquer le rock de son empreinte virtuose. Alors vous aussi, goûtez à ce
Deep Purple Mark IV cuvée 1975, c’est un très grand cru !
"gettin' tighter", "this time around" et "you keep on moving" sont fabuleuses (Glenn Hughes quoi...) le reste un peu trop léger et/ou anecdotique...
Certes, il ne reste plus grand monde du grand Deep Purple "Mark II", mais si on fait abstraction de cela, quel disque !
Comme le dis Yann.77, "gettin' tighter", "this time around/Owed to G" et "you keep on moving" sont les sommets de cet album - limite des chansons qui auraient dû devenir culte si le groupe ne commençait pas à entrer dans l'oubli, à l'époque - mais le reste n'est pas si anecdotique... Plus fade, certes - impossible de lutter face à de telles réussites, mais plus que recommandable, toutefois !
C'est la passion du hard rock qui m'inspire ; rien de plus. ^_^
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