Call of the Wild

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15/20
Nom du groupe Deströyer 666
Nom de l'album Call of the Wild
Type EP
Date de parution 23 Fevrier 2018
Style MusicalBlack Thrash
Membres possèdant cet album29

Tracklist

1.
 Violence Is Golden
 04:30
2.
 Stone by Stone
 03:37
3.
 Call of the Wild
 04:46
4.
 Trialed by Fire
 07:02

Durée totale : 19:55

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Deströyer 666


Chronique @ Icare

12 Mars 2018

Deströyer 666, c’était quand même sacrément mieux avant...

Oh non, putain, pas moi, dites-moi que c’est pas vrai ! Hélas si, malgré toutes mes précautions, ça a fini par arriver. Oui, j’ai eu beau regarder de haut pendant trente-deux ans les vieux rétrogrades qui restent immuablement bloqués dans le passé, ne voilà-t-y-pas que je viens à mon tour de succomber au syndrome du « C’était mieux avant » souvent servi à toutes les sauces par une bande d’aigris bêlants à l’esprit souvent aussi ouvert que le col utérin d’une pucelle.
Et la galette contaminée qui m’a refilé le virus, C’est Call of the Wild, le nouvel EP de Deströyer 666, qui sort fin février sur Season of Mist. Replongeons-nous un peu dans le contexte : Deströyer 666, c’est un quatuor australien de black thrash fondé en 1994 par le guitariste de Bestial Warlust, et qui sort le phénoménal Phoenix Rising en 2000 suivi du très bon Cold Steel… For an Iron Age deux ans plus tard. En 2016, le groupe opérait un retour attendu après six ans d’absence discographique, opérant un tournant plus thrash, et mettant largement de côté les influences black qui faisaient en grande partie la personnalité unique de sa musique.

La remarque qui s’impose quand les premiers accords de Violence is Golden retentissent s’impose d’elle-même : merde, mais qu’est-ce que c’est que cette production ? Les quatre titres de Call of the Wild sonnent clair au possible, gommant totalement le côté rugueux de la musique et conférant un côté aseptisé en contradiction totale avec l’âme noire qui a toujours caractérisé le groupe. D’ailleurs, à ce propos, c’est bel et bien confirmé, exit le côté black, les Australiens envoient désormais un bon vieux thrash des familles au feeling heavy, plus de blasts beats, plus de trémolos épiques et majestueux, et l’aura sulfureuse et démoniaque qui enveloppait les albums du Destructeur s’est en grande partie envolée, notamment à cause de ce traitement sonore totalement inadéquat.
En soi, les compos sont plutôt bonnes, restant solides, puissantes et accrocheuses, même si on a du mal à reconnaître la bande à Warslut avec ce son lisse et passe-partout. C’est clair que cet EP n’a plus grand-chose à voir avec Unchain the Wolves ou Phoenix Rising, même la voix du frontman semble avoir perdu sa férocité, se muant ici trop souvent en un chant bourru assez convenu et manquant singulièrement de puissance. Ici, le quatuor se contente d’envoyer une sorte de thrash des années 80 bien composé, entraînant et mélodique, avec de très bons soli heavy. Une musique simple, directe et efficace qui se laisse écouter, mais qui n’est jamais vraiment violente, parfaitement dans la lignée de Wildfire en fait, ce qui risque de faire faire la grimace aux amateurs du vieux Deströyer.

Heureusement, les gars ont de la bouteille, et les quatre savent toujours jouer. Il reste tout de même quelques moments sacrément jouissifs dans ces dix-neuf minutes, comme cet excellent riff à 1,37 minutes de Violence is Golden, appuyé par cette voix black certes encore un peu faible mais dont l’agressivité fait tout de même plaisir à entendre. Le riff central de Stone by Stone est également un modèle du genre et aurait parfaitement sa place sur un Persecution Mania, rapide, furieux et headbangant à souhait, et on se délecte des parties solistes toujours aussi bien chiadées qui renvoient parfois brièvement à l’inspiration d’antan, notamment sur le trés bon titre éponyme. Finalement seul le long Trial by Fire repris de l’EP Terror Abraxas dépare un peu dans cet ensemble énergique qui lorgne parfois vers les morceaux les plus thrashy de Desaster.

Alors finalement, que retenir de ce nouvel EP ? Deströyer 666 a changé, c’est un fait. Si au premier abord, le son choque par son côté clair et impersonnel qui ne correspond pas au groupe, et si on peut regretter l’absence de cette ambiance noire et vénéneuse qui faisait la magie des anciens albums des Australiens, au final la musique, bien que différente, reste toujours de bonne facture et d’une efficacité éprouvée et nous fera passer un bon moment de headbang pas prise de tête pendant dix-neuf minutes.
C’est un fait, l’ensemble sonne trop générique et manque un peu d’âme et de folie pour vraiment convaincre, ceci dit, objectivement, cet EP est loin d’être mauvais, et finalement, pour ceux qui aiment le vieux thrash à l’ancienne, Call of the Wild devrait passer comme papa dans maman.
Néanmoins, quoi qu’on en dise et même si ça me fait chier de l’avouer, en ce qui me concerne, Deströyer 666, c’était quand même sacrément mieux avant. Merde… C’est grave docteur ?

6 Commentaires

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LeMoustre - 12 Mars 2018:

Merci pour cette chronique, j'avais hésité à le prendre, lui, sans céder finalement à la belle pochette et aux sirènes du passé du groupe. Personnellement, même si Defiance est correct, sans plus, le vrai D666 est resté à l'arrêt depuis perpette, même si leurs concerts restent intenses.

Par contre, comme le souligne Hellhouse, je m'insurge un peu sur la phrase considérant la mélodie (selon moi toute relative) de Persecution Mania de Sodom. Y'avait-il que cette comparaison à faire ?

Icare - 12 Mars 2018:

Ha ha, je savais que j´allais faire tiquer les thrasheurs, et c´est vrai que je n´ai peut-être pas choisi le terme le plus approprié! 
Evidement j´exagère, et je vais d´ailleurs nuancer ce passage, c´est juste que je trouve cet album plus rock n roll et moins sombre que Sign of Evil et Obsessed by Cruelty. D´ailleurs, pour le 'entraînant', je persiste et je signe, ha ha, avec des morceaux comme Iron Fist, le trés motorheadien Conjuration ou Christ Passion avec son riff d´ouverture bien heavy, ça groove sec, et il ya quand même quelques respirations entre les attaques plus frontales. 

Merci pour vos comms en tous cas!

Icare - 13 Mars 2018:

Je viens d´ailleurs de modifier mon texte et j´ai supprimé la comparaison un peu saugrenue. Disons que comme toujours, j´ai rédigé ma chronique avec l´EP en fond sonore et je me passais à côté des vieux Kreator, Sodom, Slayer et Exodus pour me mettre dans l´ambiance. Au moment d´écrire ces lignes, c´est Persecution Mania qui tournait et je n´ai pas pu m´empêcher de faire un parallèle avec les morceaux les plus mélodiques que sont Conjuration et la reprise d´Iron Fist qu´on peut rapprocher des brûlots Stone by Stone et Call of the Wild. Avec le recul, je reconnais que l´ensemble de Persecution Mania est autrement plus rapide, sombre et violent que Call of the Wild et que la comparaison n´était pas très judicieuse. Mes confuses! 

LeMoustre - 13 Mars 2018:

Pas de souci, c'était pour ne pas induire en erreur les lecteurs. 

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