Groupe emblématique de la scène Black/Thrash mondiale, Deströyer fait partie de ces quelques groupes consanguins de Melbourne qui ont lancé le Black australien à partir du début des années 1990. Petit frère du non moins célèbre
Bestial Warlust, Deströyer
666 fut fondé en
1994 par K.K. Warslut, ex-guitariste de BW.
Après la sortie de “
Violence Is the Prince of This World” et la formation d’un line up stable, Deströyer
666 s’éloigne peu à peu de ses origines Black/Death metal pour se fixer sur un Black Thrash virulent tirant sur le mélodique avec la sortie de “Unchains the Wolves” en 1997. C’est en 2000 que Deströyer
666, alors au sommet de sa gloire et de son génie, mit au monde le fabuleux “Phœnix
Rising”... Car de génie c’est bien de ça qu’il s’agit, un génie de hargne et de fougue liées du début à la fin de cet opus. Deströyer
666 sait manier les riffs pour faire ressortir de ses morceaux un véritable concentré de puissance et d’émotions, passant allègrement du blast sauvage secondant des guitares rapides et agressives à de lancinantes mélodies supportées par une batterie précise martelant le rythme sans faiblir. Au service de ce déluge de feu une production très propre, permettant une distinction parfaite de chaque instrument et un suivi de la structure musicale sans aucun problème.
L’album début sur le très rapide “Rise of the
Predator”, morceau précédé par une courte intro. A peine l’album lancé que Deströyer
666 passe à l’assaut et balance la purée. Un morceau porté par une rythmique d’acier et de lourdes et acérés guitares. Par dessus une voix dantesque scandant sans vergogne son agressive sentence.
Predator !
Predator !
Predator !
Pas une seconde de répit dans ce premier titre, si ce n’est le magnifique break de fin qui conclut dans l’apothéose la plus totale cette première et délicieuse mise en bouche.
S’ensuit alors “The Last
Revelation” et son obsédante mélodie supportée par une voix bien plus posée. Un morceau très court, moins rageur et fougueux que son prédécesseur, beaucoup plus profond. Deströyer
666 prépare le second assaut...
Ce dernier ne se fait pas bien attendre, dès le début du titre éponyme, le groupe démarre sur un riff épique et très dynamique, avant de rapidement embrayer sur un passage bien plus rapide agrémenté d’un solo de folie que l’on retrouvera par deux fois dans ce morceau. Le côté Thrash du groupe se fait alors très nettement sentir dans le jeu de guitare,ce dernier enrichi par des plans tantôt ultra rapides et violents, tantôt entêtants au possible et complètement arrachés. Encore une fois, le travail sur la voix apporte une dimension supplémentaire à la musique, parfaitement en rythme, totalement collée à la structure des riffs, toujours particulièrement furieuse et déchaînée, haranguant l’auditeur.
La force de cet album, en plus de sa qualité musicale indéniable et du panel d’émotions qu’il est capable de transmettre à l’auditeur, est de monter progressivement en puissance au fil des minutes, tout en laissant de courtes plages de repos à l’auditeur, comme au début de “I am the war
God”, le morceau suivant. Après quelques petits arpèges sur un riff lointain au volume croissant, tel le sourd grondement d’une armée approchant, le morceau débute, avec la même structure que les titres précédents: quelques gros riffs épiques calés sur une batterie implacable très structurée, sur lesquels vient se poser l’impétieuse voix de K.K. Warslut qui achève de nous convaincre que Deströyer
666 est une véritable machine de guerre, froide, rapide et sans compromis. “I am the Wargod” est considéré par beaucoup par un des meilleurs titres de l’album. Bien que je ne partage pas cette impression à cause du côté légèrement linéaire et étouffé de ce titre, il faut bien reconnaître qu’il représente un véritable hymne à la guerre, entraînant et entêtant au possible, s’achevant sur le petite fade out qui va bien.
Basé sur ce même principe s’enchaîne le monstrueux “
Eternal Glory of
War”, morceau repris et réenregistré pour cet album, étendard de Deströyer
666, déjà présent sur l’EP de 1995. Un riff épique et puissant en double croche constitue le squelette de ce titre. Ajouté à cela une batterie extrêmement martiale, une voix aboyant ses pamphlets en accentuant la rythmique, vous avez tout le nécessaire pour créer une dynamique auto-entretenue de puissance qui va crescendo. Impossible de résister à cette énergie explosant aux oreilles de l’auditeur, à cette virilité belliqueuse poussant tout un chacun à partir en guerre. Quel feeling monstrueux sur ce morceau, incomparable !
S’ensuit le second incommensurable hymne de l’album, avec “Lone
Wolf Winter”. Avec son début très virulent dans le même genre que “Rise of the
Predator”, Deströyer
666 cache bien son jeu. Progressivement le rythme se stabilise, laissant place à un jeu de guitares lessivant littéralement l’auditeur: à peine un riff terminé qu’un second tout aussi incroyable s’enchaîne, ornementé d’un solo dévastateur. C’est une véritable tempête, un déluge qui s’abat violemment sur l’auditeur. Une brève accalmie plus tard, l’oeil du cyclone en quelque sorte, le morceau repart et là on se prend un mur en pleine tronche. “I think I'm a
Wolf, then I'm Crazy, I think what I need is a
Bitch, don't you?”. Ces quelques mots, à ce moment là, symbolisent à eux seuls toute la puissance de la musique. Ce sont de véritables échantillons de ce que le Black peut offrir de meilleur: un pur concentré de puissance et d’émotions infinies à faire frissonner n’importe quel quidam. Au paroxysme du morceau, Deströyer
666 place ses plus beaux soli, ses meilleurs breaks. Le morceau se termine sur un passage en voix claire des plus agréable et très à propos à cet instant de transcendance musicale, qui permet de faire peu à peu retomber la pression jusqu’à la fin du titre.
Inutile de m’étendre plus longuement en de plus amples discours. Les mots ne valent rien, seule une écoute attentive de cet album permet d’en dégager toute sa profondeur. Vous l’aurez compris Deströyer
666 joue la carte de la sincérité, et propose ici des titres certes peu complexes, mais d’une efficacité sans faille grâce à une recette simple: des riffs épiques, une batterie destructrice, une voix puissante et profonde. K.K. Warslut signe ici un véritable chef d’oeuvre, une masterpiece du Black et du metal en général.
The Bill ! The
Stemm ! In Breeds...PREDATION !!!!!
Merci pour cette bien belle chro.
Impressionné par le son et la puissance du disque, j ai acheté des sa sortie ce destroyer 666 qui delivre ici 1 grand album guerrier epique gorgé de Thrash 80's...
1 must.
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