Une explosion nucléaire en guise de pochette, si avec ça l’auditeur n’est pas mis en condition… Certes c’est devenu plutôt banal par les temps qui courent, mais le concept était plutôt nouveau en 1995. Rien d’étonnant que les australiens soient en pointe au niveau du
War Metal et de son imagerie, il suffit de regarder le nombre de groupes de cinglés qui sévissent dans ce pays :
Bestial Warlust,
Sadistik Exekution (plus récemment
Denouncement Pyre, Razzor Of Occam ou
Diocletian), et ça paraîtra subitement d’une logique implacable.
A l’origine Deströyer
666 est le projet solo de K.K. Warslut des redoutables
Bestial Warlust. L’intégralité de
Violence Is the Prince of This World (1995), à part la batterie assurée par Chris
Volcano et Matt Sanders. Tout comme dans son autre groupe, Keith Warslut ne fait pas dans la dentelle : la guerre, la haine, la destruction et
Satan sont toujours les principales motivations de l’homme. Cependant la musique des australiens est moins axée
War Metal que chez BW, on retrouve le côté primaire et froid dans les morceaux ainsi que la voix haineuse et écorchée de Warslut, mais le côté Thrash est davantage présent chez Deströyer
666.
On précisera que ce disque référencé comme un EP était vendu à sa sortie (en tout cas en France) comme un full-length, ce qui n’est pas une hérésie, 25 minutes d’un style aussi barbare est suffisant pour en faire un album à part entière. Il est amusant de préciser que d’après les dires des musiciens les morceaux ont été enregistrés au même endroit qu’utilisait AC/DC au début des années 70 : vous vérifierez si ça vous amuse moi j’ai eu la flemme, le rendu est vous vous en doutez sensiblement différent que celui du groupe des frères Young, la production est minimaliste à souhait, crade et bordélique comme il se doit.
En tout cas comme précisé plus haut,
Violence Is the Prince of This World est impitoyable, à l’image du l’ « intro »
Hail to
Destruction déboulant dans un déluge de notes Black / Thrash annonçant la couleur d’entrée de jeu. D
666 se montre absolument sans pitié et un titre comme An
Endless Stream of Bombers parle de lui-même : blast-beats rugueux, voix écorchée, riffs véhéments, soli débridés et incontrôlés , c’est la guerre ! Le côté Thrash est encore plus perceptible sur …
True Sons of
Satan sonnant comme du vieux Sodom passé au mixer
War Metal.
Burning the
Veil of Falsehood développe davantage le côté occulte avec une guitare aux accents démoniaques et apocalyptiques.
Death
Metal Winds (
Howl Again) semble montrer que K.K. Warslut considère la musique de Deströyer
666 comme du Death
Metal, ce qui n’est pas idiot puisque le style est à la croisée des chemins entre Black, Thrash et Death à l’image de Sarcofago quelques années plus tôt, d’ailleurs Warslut reconnaît bien volontiers avoir recyclé des titres de
Corpse Molestation son ancien groupe de Death tant dans D
666 que dans
Bestial Warlust. On discerne même un côté Punk Motorheadien sur Song for the
Devil’s Son. Une chose est sûre ce disque de Deströyer
666 réveillera le guerrier sanguinaire qui sommeille en vous avec notamment
The Eternal Glory of
War et ses riffs épiques, mais attention rien à voir avec les turlututus du
Viking Metal, l’agression reste omniprésente même dans ce titre mid-tempo.
Impossible de rester insensible devant ce tourbillon de brutalité, Deströyer
666 répand sa haine avec une volonté implacable, s’attirant un immense respect des «
True Sons of Satans ». De plus Modern
Invasion a réédité le produit avec quelques titres bonus mixés différemment ainsi que le titre
Destroyer disponible à l’origine sur la version LP.
Un album indispensable pour les amateurs de Black / Death barbare et sans pitié, pour les autres bouchez vous les oreilles et passez votre chemin vous risqueriez de ne pas vous en remettre.
Aware ! Beware !
War !
BG
Un truc m'échappe là...
En tout cas claire que c'est pas le genre de musique qu'on écoute en allant à la pêche au goujon ou alors avec de la dynamite. bonne chro BG.
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