Etant donné que je considère l’EP
Violence Is the Prince of This World comme un album à part entière,
Unchain the Wolves (1997) est à ce titre le deuxième full-lenght de Deströyer
666. Si le premier était largement influencé par la violence et le côté guerrier proche du
War Metal de
Bestial Warlust celui-ci l’est beaucoup moins. Malgré ce que pourrait faire penser la photo d’un magnifique loup tous crocs dehors sur la pochette,
Unchain the Wolves est singulièrement différent et donne dans un Thrash / Black moins axé sur la furie et la dévastation.
En tout état de cause K.K. Warslut s’est cette fois ci entouré au préalable d’un line-up pour le « Prince of Violence tour » mais il reste le compositeur de 90% de la musique et de l’intégralité des paroles. Ceux qui ne jurent que par la bestialité de groupes comme
Blasphemy ou Sadistik
Execution qu’on retrouvait sur Violence… ont du être assez déçus à la sortie de l’album. En effet les blast-beat y sont bien moins présents, le rythme général est dans les mid et la frénésie n’est plus un élément majeur même si elle réapparaît épisodiquement, comme sur
Six Curses From a
Spiritual Wasteland, le titre le plus Black
Metal de la galette.
Attention, Deströyer
666 n’a pas retourné sa veste et reste profondément ancré dans le son cru des 80’s et dans le concept guerrier mais désormais les australiens s’expriment sur des titres plus longs, plus posés et épiques. Genesis to
Genocide ouvre d’ailleurs avec 10 minutes d’un Black / Thrash au son primitif, accompagné du chant vindicatif de Keith. Il est assez rare que le mot épique rime avec épuré pour le signaler, en effet malgré son côté très direct, Deströyer
666 parvient à donner un souffle parfois grandiose à ses riffs avec un travail à la tierce et une basse venant pulser par dessus l’ensemble. Un autre long titre
Unchain the Wolves illustre bien cet aspect de l’album, avec en prélude l’intro
Rome wasn’t Destroyed in a Day faisant monter la mayonnaise crescendo. Hormis la voix (et encore) on a à faire ici à un vieux morceau de Thrash
Metal dans les règles de l’art avec solo qui va bien et refrain accrocheur que vous répéterez sous la douche après quelques écoutes : j’oserais avec ce titre faire un comparatif avec le Black / Thrash de
Absu, surtout sur des passages guitares presque mélancoliques.
Deströyer
666 a trouvé sa voie, on pouvait déjà deviner les prémices de leur transformation sur le précédent opus et un titre comme
The Eternal Glory of
War, annonciateur d’un style moins brutal et plus épique (qu’on se le dise !). Même si ce n’est pas une généralité certains groupes, et les australiens en font partie, parviennent à changer de style et adoucir leur musique sans tomber dans les mièvreries commerciales ou la modernisation à outrance : rien que pour ça un grand coup de chapeau. De plus les guitares de Warslut parviennent assez souvent à captiver et transporter l’auditeur, l’objectif est donc atteint.
Passé relativement inaperçu à sa sortie (en tout cas en France) pour cause de promo déficiente, ce disque est suffisamment original et inspiré pour s’y pencher de près même s’il ne remplacera jamais l’intensité et la furie jouissive de
Violence Is the Prince of This World.
BG
Je le trouve juste moins intense et compact que Violence et un peu moins homogène aussi. Je déplore aussi un manque de parties rapides que j'affectionne tant.
Voilà pourquoi je ne monterai pas plus haut que 15/20. Bien sûr de ton côté si le côté War Metal ne te branche pas tu préféreras celui-ci.
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