By Night

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15/20
Nom du groupe Dagoba
Nom de l'album By Night
Type Album
Date de parution 18 Fevrier 2022
Style MusicalPower Metal
Membres possèdant cet album28

Tracklist

1.
 Neons
 02:08
2.
 The Hunt
 04:26
3.
 Sunfall
 04:40
4.
 Bellflower Drive
 04:53
5.
 On the Run
 04:04
6.
 Break
 00:46
7.
 City Lights
 04:47
8.
 Nightclub
 03:51
9.
 Summer's Gone
 04:23
10.
 The Last Crossing
 04:37
11.
 Stellar
 02:36

Durée totale : 41:11

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Dagoba


Chronique @ Eternalis

25 Fevrier 2022

"By Night" surprend et permet à Shawter d’avancer, ce qu’il ne faisait plus vraiment depuis quelques disques [...]

Contre vents et marées, Dagoba continue inlassablement son bout de chemin, encaissant les tempêtes et les catastrophes sans fléchir ni jamais reculer. Cette force de caractère, souvent assimilée à une trop grande confiance en soi (quand ce n’était pas de l’arrogance), permet néanmoins à Shawter de toujours exister avec sa progéniture là où tous ses compères initiaux ont raccroché les voiles depuis un moment.
Faisant suite à un "Black Nova" rédempteur et globalement plus puissant que ses prédécesseurs, propulsé par Jacob Hansen, "By Night" revient avec un line up encore totalement remanié puisque Werther a aussi quitté le navire durant la pandémie, visiblement plus proche du côté business du groupe que musical. C’est donc le tour Manager Kawa qui prend son poste, tandis que le précédent batteur a dû jeter l’éponge pour s’occuper de sa famille, laissant ainsi la place à Théo Gendron. Les présentations faites, "By Night" débarque et autant dire que, rien qu’au visuel, on sent que des choses ont changé.

Fini les illustrations récentes de Seth Siro Anton propre au cauchemar et à la graphie malsaine, place à un visuel très “synthwave” et coloré, que l’on pourrait rapprocher d’un univers SF à la Blade-Runner ou Akira, comme si l’auditeur allait prendre cette fameuse voiture pour se perdre dans un Néo-Tokyo tentaculaire et robotique.
Plus que jamais, Shawter a tout fait sur cet album et son empreinte suinte de partout. Décidé à sortir des carcans trop longtemps imposé chez Dagoba, il a écrit, produit, chanté, joué de la guitare et de la basse et a amené toute la direction artistique du disque. Résolument moderne et EDM dans son approche, le metal de Dagoba prend une nouvelle tournure après un énorme apport de synthétiseurs, souvent utilisés timidement comme des arrangements chez eux et faisant ici une entrée fracassante. L’intro "Neons", presque entièrement électro avec un lead mélodique de guitare pour amener le premier titre sur la fin, est un bon exemple. Sur les premières écoutes, on en viendrait presque à penser que le groupe a volontairement amenuisé l’impact de ses guitares, les rendant plus génériques afin d’octroyer aux synthés une place de choix, une importance et dans le mix et dans les sonorités qu’ils proposent. Si "The Hunt" s’ouvre comme un morceau plutôt traditionnel des marseillais, c’est à dire avec un gros riff gras et une batterie martiale, bien aidé par la voix toujours aussi grave et brutale de Shawter, il sera presque un trompe l'œil pour le reste du bien nommé "By Night".

"Sunfall" va amener l’album dans une dimension plus industrielle, à grand coup de riff hachoir et syncopé étant surtout là pour apporter une certaine violence, une griffe rythmique pendant que les éléments électroniques tissent l’ambiance cybernétique pour nous plonger dans la mélancolie d’une nuit sans étoiles, bercée par la pollution d’une ville sans sommeil. Le refrain arrive très vite et on peut clairement entendre les progrès du vocaliste sur ce point qui peut désormais s’inscrire presque totalement dans ce domaine. La production met d’ailleurs très en avant le chant dans le mix (étonnant ?) et place les refrains en premier lieu, élément totalement voulu par le groupe qui souhaitait que le point d’ancrage de chacun de ces nouveaux titres soit le refrain, à défaut d’un riff, d’un break technique ou d’un moment particulièrement sauvage. Preuve également d’un changement de méthode de composition, ou peut-être d’une certaine lassitude d’un metal standardisé (le sien) pour s’orienter vers quelque chose de paradoxalement plus lumineux mais aussi plus froid, moins bestial et immédiat. "On the Run" cristallisera forcément les regards par son duo avec une chanteuse pop et son ambiance electro pop qui, si elle peut s’avérer surprenante (urticante ?) lors des premiers instants, devient rapidement un moment fort de l’album. Shawter, semblant en décalage au début se révèle en fait totalement à sa place avec son chant clair ("réverbé") et donne parfaitement la réplique à une chanteuse en place, pour des couplets emplies d’une certaine poésie désenchantée, mélancolique et donnant la sensation de suivre quelqu’un se perdant dans la solitude d’une mégalopole. Cette idée de ville, de lumières blafardes et de nuit se retrouve dans tous les visuels, dans les clips (on sent que le combo a mis le paquet sur leur réalisation) et dans la sensation émotionnelle qui ressort de la musique.

"Break" formera, comme son nom l’indique, une cassure dans l’album, comme si ce dernier était un ensemble de 2 eps. Car si la première partie reste du Dagoba plutôt traditionnel avec une grosse dose d’électronique dedans, "On the Run" et l’intermède "Break" permettent de lancer une seconde partie clairement plus mélodique. "City Lights", que beaucoup pourront trouver fade et “molle” de prime abord (c’était exactement mon ressenti), est surtout un tremplin pour l’un des refrains les plus chantant jamais proposé par Dagoba, presque écoutable en radio (le format de 3min30 va aussi en ce sens) et finalement très bien écrit en ce sens. Reste à savoir comment les marseillais vont intégrer ce type de compositions dans leurs prochaines setlist mais force est d’admettre que la formule, une fois acceptée et assimilée (l’étape la plus compliquée pour de nombreux fans à n’en pas douter), est efficace et réussie. Le bien nommé "Nightclub" positionne des synthés très 80s mais les entrechoque cette fois-ci à de gros riffs acérés pour contrebalancer leurs évidentes rondeurs. Une fois encore, on sent que tout ça sert un refrain mélodique, comme pouvait le faire Soilwork à une époque qui préparait le terrain pour ses refrains en chant clair. "The Last Crossing" semble positionné en fin d’album pour rassurer les fans, Dagoba revenant avec un riff plus vicieux et sauvage, digne d’un "Face the Colossus", sur lequel Shawter se donne à coeur joie de hurler comme un damné. "Stellar", à l’instar de son jumeau "Neons", servira d’outro instrumental cybernétique pour terminer le voyage d’une nuit et laisser entrevoir les premiers rayons d’un soleil salvateur.

"By Night" ne plaira évidemment pas à tous, et encore moins à ceux ayant lâché le groupe depuis l’époque de "What Hell Is About" (ça commence à remonter) ou "Poséidon". Il est en revanche une réponse logique et osée envers tous ceux (moi compris) qui reprochons à Dagoba de rester depuis des années sur leurs acquis en évoluant grâce à autre chose que la musique (changement de producteur, de graphiste, de musiciens). Avec ce huitième album, le quatuor propose véritablement des choses différentes, bien plus accessibles et électroniques tout en conservant une part d’agressivité et de lourdeur. Difficile de savoir si cette évolution est définitive ou si le prochain disque sera une réaction à ces envies d’ailleurs (le confinement a pu jouer inconsciemment sur cet aspect très froid et électronique). "By Night" surprend et permet à Shawter d’avancer, ce qu’il ne faisait plus vraiment depuis quelques disques. Reste à voir l’accueil qui lui sera réservé …

2 Commentaires

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heavyjos84 - 25 Fevrier 2022:

je suis du meme avis, a écouter a plusieur reprise pour aimer ce genre de changement, moi j'avais lacher apres poseidon

Daweed - 28 Fevrier 2022:

Merci pour la Chro...on ne pourra pas enlever à Shawter un certains sens de la composition.

Apres , cet diffère un peu des précédents en effet, mais globablement il reste à mon sens dans ce que Dagoba a pu proposer depuis Post Morten Nihil est

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