L'histoire de
Bon Jovi a tout d'une Success
Stories à l'américaine. Né à Perth Amboy dans le
New Jersey, John Francis Bongiovi Jr (nommé plus communément Jon
Bon Jovi), à l'aube des eighties, ne va pas tarder à se faire un nom dans le milieu du Rock. En
1980, Jon se fait embaucher comme homme à tout faire par son cousin Tony Bongiovi, propriétaire et ingénieur du son des
Power Station studio de
New York. Ce dernier, qui n'a pas trop le sens de la famille, lui offre l'opportunité d'enregistrer ses premières démos en compagnie d'un groupe de musiciens de studio nommé de The All Star Review. Il ressortira de ces sessions un titre en particulier, "
Runaway", qu'il envoie à plusieurs maisons de disques, mais sans trouver d’écho favorable. Finalement, Jon arrive à convaincre la radio Rock WAPP 103.5FM pour qu'elle diffuse sa chanson. Ce qui aura comme effet de se faire remarquer par le label Mercury Records, qui signe le chanteur pour enregistrer un premier album.
Pour y parvenir, le chanteur n'a pas d'autre choix que de monter un vrai groupe qu'il nommera
Bon Jovi (en référence à son nom de naissance). La première personne à intégrer le groupe est son ancien camarade de classe, David Bryan Rashbaum, alors claviériste du groupe local
Atlantic City Expressway. Ce dernier fera jouer ses relations et lui présente deux autres musiciens, le bassiste Alec John Such (
Bon Jovi) et le batteur Tico Torres (Franke & The Knockouts). Après pas mal d’auditions dont un passage-éclair de Dave Sabo (futur guitariste de
Skid Row), c’est au tour du guitariste
Richie Sambora (Ex-
Bon Jovi) d'être engagé.
C'est donc au bout de deux années de travail en studio que paraît le 21 janvier 1984 sur le label Mercury Records le tout premier opus du groupe sobrement intitulé
Bon Jovi. Produit par le tandem Tony Bongiovi / Lance Quinn, l'album propose neuf titres faits d'un
Hard Rock FM dynamique mis en valeur par des interventions de guitare à la fois puissante et raffinée. Le galvanisant "
Runaway", à l'air qui ne vous quitte plus, s'avère être le titre idéal pour débuter un album. Ce morceau entrainant, choisi comme premier single, atteindra même l'honorable 39ème place du Billboard-Hot-100 aux États-Unis.
Les titres suivants font mouche directement, grâce notamment à leur efficacité et à leur sens de la mélodie. Avec en tête l'entrainant "Shot
Through the
Heart" à l'air et refrain de caractère urgent, qui se distingue aussi par des claviers sautillants, rehaussé d'un riff et de leads de guitare incendiaire ; l'aréna Rock "
Breakout" au refrain et (Whoa, whoa, oh!), qui ne vous quitte plus, suivi de l'accrocheur et direct "
Burning for Love" bâti sur une instrumentation irréprochable et particulièrement catchy.
Dans un registre plus mesuré, on s'attardera d'abord sur le mid tempo "
She Don't Know Me", avec son refrain plein de vigueur, ses leads de guitares harmonieuses et ses nappes de claviers rutilantes. Sans oublier la mélodieuse "
Roulette" où
Richie Sambora nous offre un lumineux et inspiré solo de guitare. Quant à la ballade de service, "Love
Lies", elle apporte un certain vent de fraîcheur à l'opus grâce notamment à un chant langoureux de Jon
Bon Jovi, de subtiles notes de piano, de claviers, ainsi qu'un splendide solo de guitare gorgé de feeling.
Avec ce premier album, le groupe
Bon Jovi en cette année 1984 frappe très fort. La moitié des titres proposés ont le potentiel pour devenir des classiques du genre, ce qui, à l'époque, n'est pas monnaie courante, surtout pour un premier essai studio. Le fait d'avoir dans ses rangs des musiciens très doués, mais aussi et surtout, un chanteur charismatique au timbre vocal à la fois chaud, mélodieux et agressif, ainsi qu'un talentueux guitariste (qui, de surcroît, chante formidablement bien), y est pour beaucoup. Ajoutez à cela une production relativement homogène et pointue (qui n'a pas trop vieilli) et nous avons là un album surprenant d'un groupe à l'identité forte qui ne demande plus qu'à s'épanouir et à s'imposer comme leader du genre.
Pour y parvenir, le quintet new-yorkais devra attendre son troisième album, l'immense "
Slippery When Wet", paru en 1986, pour atteindre l'année suivante la plus haute marche de la scène Rock internationale.
Même s'ils sont évidemment dans l'ombre du mastodonte "Slippery when Wet", les deux premiers opus du Jambon Jovial gardent un vrai petit charme à mes zoreilles, avec en effet des compositions déjà très bien charpentées pour un premier essai et un bon paquet de hits en puissance.
Son successeur, bien que dans la même veine finalement, est désormais complètement blacklisté par le groupe – ce qui ne cesse de m'étonner car il n'a rien de honteux ("In and Out of Love" ayant même tous les atouts pour cartonner en live).
Merci pour la kro ! :)
Merci pour ta chronique Frozenheart! Je vois que tu es dans ta période de réabilitation d'oeuvres FM / AOR? Et tu as bien raison! Je vais de ce pas le réécouter ;)
@PhuckingPhiphi : En dehors du Slippery When Wet qui est intouchable, je trouve le premier plus cohérent et plus abordable que 7800°Farenheit.
@workflame90 : C'est tout à fait ça, d'autre albums plus ou moins réussi devrais suivre, mais chut!
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