« […] No sé lo que esperaba de mi tour de Sudamerica en 2009, pero después de eso, me desperté, salí de las cenizas de mi propia locura. Nunca senti tal pasión hacia mi arte antes y los conciertos en Colombia (especialmente en Bogotà) fueron el beso mortal y pecador que encendió mi voluntad de luchar en flamas, como el toque del demonio de la venganza que obsesiona en las horas muertas de la noche cuando se decide tomar el arma y hacer pagar a todo aquel que haya traicíonado. Por ellos le debo mucho a Colombia… por no decir que les debo todo. Pues el fin de
Nargaroth automaticamente significaría el fin de mi existencia. Como mencione en la introducción de mi página ; considero a
Nargaroth como un barco que construi y que me lleva a mi y a mi pasión a través de los océanos de la vida. Y yo, el
Ahab de mi destino, tendría que hundirme con mi barco si el decide morir […]. »
Ash, Alemania,
Abril 2010
Nargaroth se forme à Eleinburg en Allemagne en 1996 sur les cendres encore fumantes du groupe Exhuminenz autour du chanteur et multi-instrumentiste René « Kanwulf » Wagner, du guitariste Charoon et du bassiste Darken. Rapidement rejoint par le batteur L’Hiver, le combo de black metal ne tarde pas à accoucher de sa première démo autoproduite «
Orke » suivie peu de temps après par un second croquis sonore en l’objet d’ «
Herbstleyd » préparant la sortie d’un désormais mythique premier album du même nom le 12 décembre 1998 sur le légendaire et sulfureux label germanique de black metal No Colours Records. Syncrétisant optimalement la vision musicale unique et inspirée de son leader au travers d’un metal noir empreint d’atmosphères belliqueuses et mystiques, l’indescriptible «
Herbstleyd » ou « Souffrance d’automne » en français se veut constituer le premier chapitre culte d’une discographie particulièrement riche et intéressante dont il conviendra aussi de retenir entre autres l’orthodoxe et infernal «
Black Metal Ist Krieg (A Dedication
Monument) » (2001), le lancinant et atmosphérique «
Geliebte des Regens » (2003) ou encore le brut et ultime «
Semper Fidelis » (2007), tous édités sous la bannière No Colours. Entité autoproclamée intègre et fidèle à ses aspirations initiales,
Nargaroth se complait à lutter corps et âmes contre les traitres et parasites dégénérés corrompant sans aucune gêne l’essence originelle du black metal, notamment au travers de campagnes scéniques apocalyptiques menées avec armes aux quatre coins d’Europe et d’Amérique Latine notamment sans néanmoins ne jamais céder aux sirènes des festivals consensuels et mercantilistes sans âme. Pertinent symbole de son énergie live nihiliste et ultime hommage aux hordes de fanatiques sud-américains passionnés et dévoués à sa noble cause, l’album live «
Black Metal Manda Hijos de Puta » enregistré entre 2009 et 2010 en divers lieux d’Amérique hispanophone sort en format vinyle limité à 1000 exemplaires numérotés le 4 octobre
2012 sur No Colours Records.
Recevoir un paquet en provenance de Mügeln s’avère toujours être un évènement attendu pour tout fan de black metal authentique qui se respecte, d’autant plus lorsqu’il s’agit précisément d’un LP limité et numéroté à la main par le téméraire Steffen Zopf dont on aura le plaisir indescriptible de le faire se frotter au diamant de sa platine JVC de salon, au volume maximal bien entendu et accompagné pour l’occasion d’une bouteille de Balvenie Roasted Malt 14 ans de circonstance. Ce «
Black Metal Manda Hijos de Puta » estampillé NC 167 entame son hommage au public black metal sud-américain via un classique et surpuissant «
Black Metal Ist Krieg » subtilement introduit par la fameuse incantation mystique annonçant la décharge «
Herbstleyd » sur le disque éponyme de 98. Dans une ambiance naturellement sanguine et survoltée,
Nargaroth et son leader torturé Kanwulf rebaptisé
Ash depuis 2007 parviennent aisément à donner le change à leur public de maniaques au travers d’hymnes tous plus percutants les uns que les autres tel une série d’uppercuts du gauche avec poing américain garni de pointes de fer infectées du VIH à l’instar du vicieux et menaçant « Hunting Season » (« and hidden underneath white leaf I wait for the shoot.. ») extrait de «
Prosatanica Shooting Angels » (2004), de l’envoûtant et somptueux « Abschiedsbrief des Prometheus » tiré de l’EP «
Rasluka Part II » (2002) ou encore de l’inédit inhérent au side-project
Others Never Can et particulièrement haineux « Stabbed in ‘he Balls », véritable programme d’exécution sommaire et sans jugement de toute vermine adolescente arrogante et autres warriors du web confondant à leurs risques et périls clavier d’ordinateur et couteau de chasse, ou encore forum de discussion internet et salle de boxe.
Vocaliste charismatique et entier unanimement reconnu comme tel,
Ash prend un plaisir particulier à proclamer haut et fort son attachement inconditionnel à sa raison de vivre ultime ; le black metal fallait-il le préciser ; au travers d’une interprétation inspirée et véhémente de sa profession de foi « Semper Fi » («
Semper Fidelis », 2007) qui plus est dotée d’un riffing de guitar remarquablement incisif, net et précis signé le camarade de toujours Charoon. Entité à juste titre loyale et reconnaissante (pour preuve l’existence même de cet album live-hommage),
Nargaroth le digne héritier sait aussi saluer les grands anciens ; indéniables instigateurs d’un style musical extrême permettant à certains de survivre psychologiquement dans la jungle moderne du XXIème siècle après le bâtard de Christ ; comme en témoignent le mélancolique et lancinant « The Day
Burzum Killed
Mayhem » issu de «
Black Metal Ist Krieg (A Dedication
Monument) » et traitant d’un sanglant et fatal 10 août 1993 mais aussi les reprises de deux morceaux des entités de légende précitées : un primitif et concis «
War » de
Burzum mais surtout une interprétation glaçante du solennel et magique « Freezing
Moon » de
Mayhem (« De
Mysteriis Dom Sathanas »,
1994) ponctuée d’un solo on ne peut plus intense et sibyllin n’ayant peut être pas grand-chose à envier à l’original, irremplaçable cependant. Titre conclusif et définitivement annihilateur de ce bel objet dénué de code-barres (L’art n’est pas une marchandise !) que constitue ce «
Black Metal Manda Hijos de Puta » parvenant à capter avec brio l’essence et l’énergie scénique de l’iconoclaste
Nargaroth grâce à une production qualitative notamment, « Black Blasphemic Death
Metal » emprunté à l’opus «
Prosatanica Shooting Angels » se veut être l’assaut final efficace et ultime d’un disque « en vivo » à la puissance de feu qui ne pourra que susciter l’intérêt des fervents amateurs du combo black metal germain de Saxe.
« […] Je ne sais ce que j’attendais véritablement de ma tournée sud-américaine de 2009, mais suite à cette dernière, je finissais par me réveiller et sortir des cendres de ma propre folie. Jamais jusqu’alors je n’avais ressenti autant de passion pour mon art et les concerts donnés en Colombie (particulièrement à Bogota) furent le baiser mortel qui embrasa mon désir de lutter ardemment dans les flammes au signal du démon de la vengeance qui obsède quand vient la nuit propice à la prise des armes pour faire payer quiconque ayant trahi. Pour cela, je dois beaucoup si ce n’est tout à la Colombie. Ainsi, la disparition de
Nargaroth signifiera la fin de ma propre existence. Comme énoncé en introduction de cette lettre, je considère
Nargaroth tel une barque que j’ai construite de mes propres mains et qui me mène moi et ma passion au gré des vagues sur les océans de la vie. Et moi, en digne maître de mon propre destin, je sombrerai avec ma barque si elle venait à couler […]. »
Ash, Allemagne, Avril 2010
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