Alors que Kanwulf se promenait avec un de ses rares amis lors d'une après midi pluvieuse, ce dernier dit à notre bon
Ash :"Putain mec, t'as vu l'heure qu'il est ? (Traduction du texte d'origine en allemand par votre serviteur). Faut que j'y aille. C'est fou comme le temps passe vite.".
Ces derniers mots trottèrent dans la tête de notre bon
Ash durant tout le chemin qui le séparait de sa demeure. Il passa alors devant la fenêtre ouverte d'une maison où une ménagère s'écria : "Oh non ! Il est déjà si tard ?! Et le dîner n'est même pas prêt...c'est fou ce que le temps passe vite !"
Alors qu'il se demandait ce qui leur prenait tous à se plaindre du temps, Kanwulf claqua la porte de son habitation et se rendit compte qu'il était rentré trop tard et que l'épisode de "La vie à cinq" qu'il comptait regarder était fini depuis au moins dix minutes. S'en était trop pour
Ash... Le temps passait effectivement trop vite et il fallait y remédier ! Il s'empara donc de sa guitare et de tous les autres outils instrumentaux qui lui passaient sous la main et partit composer son cinquième full-lenght joliment intitulé"
Prosatanica Shooting Angels".
Mais que se cache-t-il donc sous ce titre très true ? Eh bien cher lecteurs et amis figurez-vous que Kanwulf a crée à travers ce simple cd une solution au problème du temps qui passe trop vite. En effet, lorsque vous écoutez cet album vous avez l'impression que cela dure des heures (et votre corps aussi a cette impression), mais en réalité il ne s'agit que de cinquante-six minutes de votre journée qui se sont écoulées. Mais comment fait-il ? C'est simple, l'homme en question a toujours montré un certain talent pour créer des mélodies accrocheuses et des riffs simples, mais entraînant. Il simplifie encore plus la recette ici en créant des boucles d'environ sept secondes de riff, y ajoute une batterie répétiti-répétiti-répétitive et hurle de toute sa conviction et de toute la force de ses poumons des paroles incompréhensibles et hargneuses, mais ce manque est compensé par le livret.
L'album débute de manière assez étrange par une introduction semblant toute droite tirée d'un film porno transylvanien et amène vers le vrai début de l'album grâce des fuck répétés en long en large et en travers (et ce n'est que le début de la répétition). "Be
Dead Or
Satanic", en voilà un titre intégriste...enfin bon, grâce à ce premier vrai morceau nous savons que nous avons bien à faire à du
Nargaroth : une guitare saturée comme il faut délivrant un riff mélodique qui tourne en rond et nous hypnotise sous le couvert d'une batterie monotone, mais que l'on entend bien c'est déjà ça. Si nous étions déjà habitués à des pistes telles que "
Seven Tears Are Flowing To
The River", nous savons que Kanwulf adore la monotonie et qu'il exprime sa musique à travers elle préférant capter l'esprit de l'auditeur plutôt que son cerveau, ce qu'il fera tout de même évoluer sur son dernier album. Pour l'instant tout va bien, cette seconde piste s'inscrit dans le registre de
Nargaroth et aucune déception n'est à prévoir. Cependant, Kanwulf va enfiler plusieurs déguisements et nous emmener dans un univers insipide où le temps n'a plus court.
Paré de sa salopette de contremaître,
Ash nous emmène dans une usine avec "
Satan Industries" et la le travail...euh pardon, l'écoute à la chaîne commence. En plus de ressasser les mêmes notes pas transcendantes pour deux sous, Kanwulf, histoire de prolonger l'écoute nous fait une liste de différents mots tous en rapport avec la guerre ou la pollution. C'est aussi pénible que de mettre du dentifrice dans un tube et les ouvrier semblent même être parti si l'on en croit les bruits d'alarme électronique présents sur la fin du morceau. Afin de varier les plaisirs, Kanwulf enfile ensuite un costume d'animal de la forêt hybride et nous emmène pour une ballade nocturne au milieu des chouettes et des loups. Ce qu'il aurait dû comprendre c'est que les variations doivent être incluses aussi à l'intérieur de ces plaisirs. Pour cause, nous nous retrouvons avec une piste instrumentale où les quatre mêmes secondes sont jouées à répétition durant presque cinq minutes, les cris d'animaux étant les seuls éléments changeants. On passe les détails sur "Black
And Blasphemic Death
Metal" et sa mélodie vide et attardons-nous (pas trop non plus) sur "Hunting Season" qui nous arrive après un interlude de trois minutes qui, cela m'attriste vraiment de le dire, est le moment le moins pénible.
Le costume de chasseur semble aller comme un gant à notre homme et du
Nargaroth comme on l'aime se déchaîne dans nos oreilles endormies, mais encore une fois ce manque d'inspiration flagrant, cette monotonie hors de l'espace-temps viennent tout gâcher. Il en est de même pour le titre final "I Bring My Harvest
Home" qui possède son lot de bonnes idées, mais ne décolle pas et restant du
Nargaroth moyen malgré un riffing plus intense.
Suis-je méchant gratuitement ? Non !
Je suis juste un amateur de
Nargaroth déçu par ce que nous propose Kanwulf sur cet opus, car je sais que l'homme en question est capable de bien mieux pourvus qu'il se donne la peine, la preuve même de ce que je dis, vient de sa part avec son dernier album. Ceci dit, il y a tout de même de bonnes choses sur cet opus. Si vous appréciez
Nargaroth dans son ensemble, vous ne devriez pas être dépaysés par l'atmosphère typique du one-man-band. Les riffs restent tout de même sympathiques, mais au vu de leur progression inexistante (qui n'aurait pas été gênante s'ils avaient plus pris aux tripes) demeurent ennuyeux et redondant (malgré de bonnes idées encore une fois). "A Tear In The Face Of
Satan" en est le parfait exemple du haut de ses dix minutes. Une mélodie inspirée (pour Kanwulf), mais qui est ruinée par une intro où le mec qui parle, répète pendant vingt secondes les mêmes mots et un manque de crescendo ou de je ne sais quoi qui aurait pu en faire un des hits du groupe. La voix de Kanwulf reste aussi true et puissante que d'habitude et la batterie est plus présente que précédemment ce qui n'est pas un mal.
Ce n'est donc pas un mauvais album en lui-même, mais il aurait nécessité de tellement plus de choses qu'il en devient totalement dispensable dans la discographie de Mr. Wagner. Je ne sais pas si celui-ci a fait fortune avec ce remède contre le temps qui passe trop vite, ceci dit, "
Semper Fidelis" en sera une version 2.0 faisant presque décrocher totalement du groupe. Enfin bon, des milliers de vieux qui pensent avoir encore tant de choses à vivre remercient Kanwulf pour cet opus, c'est déjà ça.
Valentheris.
Après, reste à savoir si je vais le ressortir... affaire à suivre.
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