Semper Fidelis

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15/20
Nom du groupe Nargaroth
Nom de l'album Semper Fidelis
Type Album
Date de parution 17 Août 2007
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album89

Tracklist

1.
 Introduction
Ecouter01:12
2.
 Artefucked
Ecouter09:48
3.
 Der Satan Ist's
Ecouter05:57
4.
 Vereinsamt
Ecouter08:56
5.
 Der Leiermann
Ecouter07:38
6.
 Semper Fi
Ecouter05:36
7.
 Hate Song
Ecouter07:19
8.
 Into the Dead Faces of Aftermath
Ecouter01:37
9.
 Meine Phantasien Sind Wie Brennendes Laub Nicht von Dauer
Ecouter12:24
10.
 I Got My Dead Man Sleep
Ecouter10:34
11.
 I Still Know
Ecouter06:04
12.
 Outroduction
Ecouter02:46

Durée totale : 01:19:51

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Nargaroth



Chronique @ Geisterber

03 Mars 2010
Quelle bizarrerie que ce « Semper Fidelis » ! Bizarre, à l’image du leader de la formation dont il est question ici, Kanwulf de Nargaroth, qui comme chacun le sait, « est Nargaroth, sans compromis », pour le meilleur et parfois, le pire. En l’occurrence ici, c’est plus dans le pire que dans le meilleur que cet album trouvera sa description dans une chronique que j’espère la plus objective possible. Car en tant que fan de Nargaroth, ça m’est dur de rester objectif quand son géniteur nous offre de bons albums, mais il m’est également dur d’être confronté à ce « Semper Fidelis »… d’abord parce-que son écoute n’est pas forcément une partie de plaisir et puis parce-que cet album est assez mauvais dans son ensemble. Voilà, c’est dit. Et je ne suis pas de ceux qui, sous prétexte d’aimer fidèlement un groupe depuis des années, adulent toutes ses sorties.

Ce « Semper Fidelis » est sorti en 2007, suivant un « Prosatanica Shooting Angels » très primitif, dans la veine de ce Nargaroth a pu faire de plus « true ». En quelque sorte sa continuation, cet opus transpire de tous les côtés un Black Metal crade, épuré, sentant vraiment le moisi et le renfermé, suintant la poussière de la cave de Kanwulf. Jusque là tout va bien mais cet album, et c’est son principal défaut, est d’un répétitif à la limite du supportable. Amateurs d’une certaine variété dans la musique, qui aspirez au renouvellement du Black Metal par le franchissement de ses limites, fuyez à toutes jambes ! Névrotiques hypnotisés, psychopathes amateurs de la répétition avec un grand R, cet œuvre intemporelle est pour vous. « Œuvre intemporelle » dans la mesure où on s’emmerde à cent sous de l’heure en l’écoutant. En effet, cet album comporte 9 morceaux construits sur un riff ou deux, à tout casser, sans compter "Introduction", "Outroduction", et « Into The Dead Face Of Aftermath », pièces instrumentales plutôt réussies au demeurant. Quand ce n’est pas un seul d’ailleurs, avec en tête du « chiantisme » un « Artefucked » qui gagne la palme d’un des morceaux les plus chiants jamais créé. 9 minutes 46 que l’on sent vraiment passer, un peu comme quand on se fait sodomiser sans vaseline : ça fait du bien quand ça s’arrête. (Cela-dit j’ai jamais essayé, alors…) Mais je m’égare. Heureusement que le morceau qui suit vient relever quelque peu le niveau d’une écoute linéaire, plate et finalement assez déprimante, sans intérêt, puisque le mot qui en ressort est « ennui ». « Der Satan Ist’s » est un peu comme un petit espoir, après la grosse bouse qui précède. Mais non, cet album ne décollera pas plus haut que « ça », et Kanwulf se limite de lui-même avec des compositions sans réelle âme, sans émotion, sans punch, sans rien qui fait que j’aime profondément Nargaroth.

Ces compositions, si elles sont répétitives, perdent tout le côté hypnotique et prenant que leur géniteur avait su insuffler à celles de « Geliebte des Regens ». En effet, d’une manière générale, on se lasse vite d’une répétition qui dessert rapidement un album trop long, trop indigeste, trop lourd… Et au milieu de cette masse informe, étouffante, seuls quelques morceaux sortent la tête de l’eau mais s’essoufflent eux-aussi rapidement, à l’image de « I Got My Dead Man Sleep », qui possède un bon riff mélancolique, mais répété, répété, et répété. Ou encore « Meine Phantasien Sind Wie Brennendes Laub Nicht Von Dauer », qui est bien trop long pour avoir quelques prétentions. « Der Leiermann » quant à lui, est un morceau que je qualifierai de pas trop mal. Mais qui ne casse pas trois pattes à un canard, loin de là…

Si son prédecesseur avait un côté « primitif » assez jouissif bien que plutôt limité, cet album est quant à lui une sorte d’ « erreur de parcours », témoignant d’un manque d’inspiration explicite. S’il s’écoute, certes, il est lourd et je dirais, relativement inutile. D’un point de vue personnel, je n’y reconnais que peu ce que j’aime dans Nargaroth : le second degré est présent, oui, mais la musique, elle, se veut répétitive et le riffing en souffre énormément. Un des moins bons opus produit par Kanwulf. Rattrapé cependant de manière magistrale par son successeur.


10 Commentaires

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eulmatt - 05 Mars 2010: Faut que je sois complètement honnête: je n'ai jamais cru une seconde que Kanwulf était vraiment talentueux. Même son BMIK, pourtant légendaire et c'est vrai pas trop mal branlé, sentait déjà le true BM un peu surjoué et pas forcément très spontané, mais pourquoi pas.
Mais là, on touche quand même le fond. Le black peut être magique et transcendantal lorsqu'il est inspiré, mais à l'inverse, il peut tourner au ridicule. Nargaroth nous sert une caricature, une soupe qui ne ferait même plus peur à ma grand mère. Pas d'inspiration, pas d'émotion, pas un riff ne parvient à me dérider, et le plus irritant est cette obstination à se vouloir le garant d'une certaine idée du BM. Est-ce bien sérieux...
eulmatt - 05 Mars 2010: C'est clair que je caricature énormément, ceci dit ça ne me pose pas trop de problème de conscience avec cet animal de Kanwulf, un spécialiste en la matière (je te l'accorde pour le second degré).
Pour être un peu plus constructif et précis, je ne connais pas toute la disco de Nargaroth, je n'ai pas dit non plus que BMIK était le must. J'avais trouvé par exemple, dans une forme assez similaire au Semper Fidelis, que le Geliebte des Regens était bien plus inspiré et autrement plus "épais" en terme d'ambiance. Mais Nargaroth n'est pas forcément ma tasse de thé en BM - mais je respecte le fait qu'on puisse en être fan hein-, je dois le dire. Seulement, tomber aussi bas que Semper Fidelis, pour un groupe de ce statut, c'est un peu horripilant.
eulmatt - 05 Mars 2010: Pour les textes c'était une boutade, tu as compris que je n'étais pas assez fan pour connaître les textes de Nargaroth. C'était pas toi que je voulais faire réagir, mais c'est parti au quart de tour, héhé...
Seul - 16 Août 2010: J'aime bien t'es chronique sur Nargaroth. C'est vraiment bien décrit. Il faudrait quand même que je me panche sur cet album. J'aime plutot bien le minimalisme. On va voir si je vais tenir.
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Chronique @ TuistosHerz

29 Septembre 2010
Avec le recul d'une année 2010 riche en rebondissements musicaux sur les centaines d'albums sortis, un rappel à l'ordre s'avère nécessaire. Non pas que la culture musicale ait un fonctionnement linéaire comme le suggèrent les cornichons de la nouvelle vague de Black, mais simplement le fait que, au moment de la pondaison de "Semper Fidelis", les critiques allaient bon train.

Bon, trêve d'introduction douteuse, plongeons les mains dans le gras...

L'intérêt de cet album se situe principalement au niveau de la composition.

Un profond compromis trouve sa place entre les introductions classiques et la sobre brutalité des arrangements suivant (comprenez : ceux qu'ils suivent). Mais pour arriver à comprendre comment le géniteur du majestueux "Herbstleyd" arrive à détourner la beauté psychologique d'une "Soul Adaptation", il faut se fier à la genèse de la chose, soit le message.
L'exemple le plus flagrant étant la première piste (si l'on ne compte pas l'intro) : "Artefucked". Un monceau de haine qui résonne avec la même intensité qu'un aiguisage de couteau (comme au carnaval, lorsqu'ils prennent une lame et qu'ils l'aiguisent, les sonorités étant variées uniquement grâce à l'usure de la meule).

Mais qu'on se le dise : Le morceau ne dérange pas à l'oreille. Il est impulsif sur le début, linéaire sur le milieu, et possède un final méritant le noble suffixe du grand Gotlib dans l'affaire des trams du métro : "Ben quoi ?".

Il faut bien entendu se dire que ce genre de construction se répète sur (quasiment) tout l'album. Pourtant, au milieu de ce tas de fumier (ce n'est pas péjoratif, moi j'aime bien l'odeur du purin), une fleur (ou plutôt un bouquet), solidement ancrée sur son socle malodorant, subsiste.

"Hate Song", "Meine Phantasien Sind Wie Brennendes Laub Nicht Von" ... (marre de ces noms à la c** !), "Des Leiermann", "Semper Fi", "I Got My Dead Man Sleep", "I Still Know" (oui mais on ne lui a rien demandé en même temps...).

Bref, 6 pistes capables de, non pas relever, mais de sauvegarder l'œuvre dans une structure solide et concrète. L'hommage de "Hate Song", les cantiques de "Semper Fi" et de "Meine Phantasi" [...] sont les rares pistes capables d'offrir le sentiment de majesté. Ce sentiment si proche à ceux adulant l'armée, la guerre, le sang, la mort.
Même le sobre "I Got My Dead Man Sleep" semble pouvoir ouvrir une voie unique via son final sans équivoque et qui, une fois correctement interprété (le texte donc), permet de verser une larme sur la fin enthousiaste de cet ouvrage.

Ce dernier album avant "Jahreszeiten", est quelque chose de beau, d'élégant. Il permet, via une simplicité sans précédant, d'ouvrir une vision vers l'un des parallèles les plus beaux et les plus pertinents que la musique moderne (post-2000) nous ait offerts : le classique.

Avec ces 4-5 intégrations de cantiques, un compromis idyllique impose un soleil "épiphanique". Un "Semper Fidelis Aptonyme" qui ouvre à l'auditeur (donc nous) une sensation, non pas de fraîcheur ou de renouveau, mais une incroyable sensation de profondeur.
Car malgré la mauvaise critique de cette album, un point de vue acaséifique semble obligatoire. Ash est un auto-audiologophile, c'est indéniable. Mais son sens de l'épuration, de la précision et de l'intégration force un respect admirable, non pas pour la personne, mais pour l'objet.

Un album qui mérite une écoute pertinente et intégrale, un album qui mérite un approfondissement intellectuel. Un album qui oblige à réfléchir.

Et si ce n'est pas le cas, il n'est pas interdit de réfléchir à sa condition et d'aller adopter les plus saines écoutes des aventures de Babar.


'Herz.

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