Black Anima

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16/20
Nom du groupe Lacuna Coil
Nom de l'album Black Anima
Type Album
Date de parution 11 Octobre 2019
Labels Century Media
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album80

Tracklist

1.
 Anima Nera (Prologue)
 02:27
2.
 Sword of Anger
 03:55
3.
 Reckless
 03:05
4.
 Layers of Time
 04:06
5.
 Apocalypse
 04:17
6.
 Now or Never
 04:41
7.
 Under the Surface
 04:14
8.
 Veneficium
 06:11
9.
 The End Is All I Can See
 04:15
10.
 Save Me
 04:36
11.
 Black Anima (Epilogue)
 03:23

Bonus
12.
 Black Feathers
 
13.
 Through the Flames
 
14.
 Black Dried Up Heart
 

Durée totale : 45:10

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Lacuna Coil


Chronique @ Eternalis

06 Octobre 2019

"Black Anima" enfonce grandement la porte ouverte de "Delirium" et creuse dans cette dimension bien plus agressive

« L’Anima renferme tous nos plus sombres secrets, toutes les choses que l’on souhaite garder pour soi et cacher aux autres ».
Christina Scabbia – 2019

Après avoir dépeints les affres de la schizophrénie et de la folie mentale dans un "Delirium" qui avait surpris par sa noirceur et sa lourdeur, Lacuna Coil continu d’explorer et triturer les recoins de la psychologie humaine, ses penchants les plus sombres. Il est loin le temps de "Comalies" et "Karmacode", des débuts gothiques où les italiens s’étaient fait connaitre pour leurs jolies mélodies et leur magnifique « frontwoman » (bien que de ce côté-là, le poids des années ne semble pas jouer contre Christina).
Si certains ont vu un passage à vide à partir de "Shallow Life", les albums se répétant sans forcément se distinguer par leur personnalité, "Delirium" avait changé la donne. Appréciée ou pas, taxée d’opportuniste par certains, l’évolution ne laissait pas insensible. Reste ceux qui voient en Lacuna Coil un groupe qui change au gré des modes (gothique au début des années 2000, plus neo ensuite et désormais axé sur le metalcore) mais les défenseurs du combo voient aussi un combo qui n’a plus grand-chose à prouver, se fait plaisir et est clairement une éponge aux différentes influences extérieures auquel il est confronté.

Pour ceux qui voudraient savoir rapidement (bien que les premiers extraits soient assez évocateurs), "Black Anima" enfonce grandement la porte ouverte de "Delirium" et creuse dans cette dimension bien plus agressive. La première écoute surprend grandement tant on ressent une brutalité, une noirceur et une lourdeur peu commune chez Lacuna Coil. Si les guitares sont sous-accordées depuis "Karmacode", la puissance grave qui ressort des riffs ferait pâlir Korn tant ils plaquent au sol. Le second facteur évident de cette sensation est Andrea Ferro. Souvent habitué aux seconds rôles vocaux, fréquemment railler par son inutilité dans le groupe, il ne chante presque aucune ligne en chant clair et déroule des growls sur la quasi intégralité de l’album, renforçant énormément la sensation d’oppression et de violence générale.
Comme sur le précédent, Marco Coti Zelati a presque tout fait, du concept écrit à l’aspect visuel (les peintures corporelles, le livre qu’il a créé pour la promo) en passant par la basse, les guitares et les claviers...en plus de la production ! Bref, si Andrea et Christina sont habitués à la lumière et aux interviews, l’homme de l’ombre sans qui Lacuna ne serait pas, c’est bien lui !

"Anima Nera" ouvre l’album avec étrangeté, onirisme et mysticisme. La voix de Christina est d’abord méconnaissable, presque maléfique, comme une incantatrice qui réciterait une formule maléfique. Une ouverture vers "Sword of Anger", débutant sur un growl monstrueux (« We Are the Anima ») d’Andrea, un riff purement neocore et une double pédale totalement taillée pour le live. Une mélodie assez pure ressort rapidement de ce riff et de la puissance qui s’en dégage, notamment sur un refrain où Christina revient à ce qu’on connait de sa voix. "Reckless", déjà agrémenté d’un clip, continu dans le même registre avec son riff aussi lourd qu’un bulldozer, Christina est cette fois plus présente mais surprend sur le refrain en montant très haut de façon assez stridente, englouti dans un vocodeur volontaire et un brin malsain, Andrea ne faisant qu’appuyer le refrain par quelques growls de fond. Court (3 min), efficace, assez standard dans la forme et le fond mais qui risque de facilement devenir l’étendard live de l’album. Nous avons même le droit à un solo de guitare, chose suffisamment rare pour le souligner. "Layers of Time", premier extrait du disque, creuse toujours plus profondément ce sillon de noirceur et d’agressivité quasi death sur certains plans, Christina, à l’inverse du titre précédent, n’intervenant que pour apporter une certaine lumière salvatrice sur le refrain tandis que son comparse torpille les couplets, bien aidés par une batterie et des riffs tordus, assez simples mais efficaces.

Si le rythme se calme un peu par la suite, revenant parfois à des ambiances plus gothiques et posées ("Apocalypse" où Andrea revient à des lignes de chant plus conventionnels pour lui, "Veneficium" ponctués de chœurs et de lignes de chant plus 90s), l’ensemble reste soutenu et participe à rendre "Black Anima" l’opus le plus lourd et agressif des milanais depuis leurs débuts. On peut évoquer "Now or Never" et ses orchestrations assez typés soundtrack accompagnant un riff très vindicatif et les lignes de chant extrême se melant aux envolées lyriques de Christina, justifiant un contraste bien plus grand que par le passé.
On pourrait peut-être reprocher un aspect assez « formule qui fonctionne » puisque les structures des titres sont toutes assez ressemblantes et que les italiens semblent avoir appliqués la même chose sur tout l’album. Passé la surprise initiale sur la première moitié du disque, cette sensation de violence chez le groupe, la seconde partie ronronne un peu plus, d’autant plus qu’elle marque un certain ralentissement de la musique, marqué par "The End is All I Can See" et le plus accessible "Save Me" (troisième extrait) qui, s’il conserve ce grain lourd et sale, retrouve un côté facile d’accès par son refrain et son solo mélodique qui n’aurait pas fait tache sur "Dark Adrenaline" ou "Broken Crown Halo". "Black Anima" se termine sur son titre éponyme qui, à l’instar de "Anima Nera", se ferme dans une ambiance mystique et sombre, comme pour clôturer un chapitre noir de leurs vies, un exutoire sur lequel il tournerait le dos de peur de dévoiler leur déchéance intérieure.

Lacuna Coil a le mérite de ne pas stagner, de tenter de nouvelles choses et de sortir de sa zone de confort, eux qui ont sorti, entre "Karmacode" et "Broken Crown Halo", quatre albums assez proches les uns des autres. "Delirium" et ce "Black Anima" démontrent une envie de diversification vers plus de violence, de noirceur et de lourdeur. Succès oblige, de nombreux observateurs s’amuseront à dire que les italiens suivent les modes et que ce revirement n’est dû qu’au succès que remporte la scène metalcore depuis quelques années. Néanmoins, il semble découler de cette évolution une réelle envie de faire autre chose et plutôt que de remettre en cause la démarche, saluons plutôt le groupe d’explorer de nouveaux horizons. Malgré tout, Lacuna Coil ne bouleversera pas le monde du metal et, sans être la sortie de cette fin d’année, "Black Anima" est un disque efficace, carré, monstrueusement (sur)produit et très représentatif de son époque. Nous n’en attendions pas moins de musiciens aguerris et très professionnels. A vous de voir de quel côté de la barrière vous souhaitez vous placer !

2 Commentaires

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MacedonianKing - 07 Octobre 2019:

Malheureusement cette chronique confirme les craintes que j'avais après avoir entendu sur youtube les 2 premiers extraits de ce nouvel album. Si "Black Anima" enfonce grandement la porte ouverte de "Delirium" et creuse dans cette dimension bien plus agressive", alors ce groupe n'est plus pour moi.

Cependant, comme c'est un groupe qui ne nous sort pas le même album à chaque fois, on peut toujours espérer qu'il change à nouveau de style à l'avenir et revienne vers des sonorités moins agressives et avec du chant clair. Alors, je vais rester optimiste et ne pas enterrer le groupe tout de suite, je vais juste le mettre sur pause.

Celldweller55 - 29 Octobre 2019:

Andrea est bon pour les growls mais il faut qu'il arrête le chant clair.

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