Artifex

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17/20
Nom du groupe Ancient Bards
Nom de l'album Artifex
Type Album
Date de parution 25 Avril 2025
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1.
 Luminance and Abyss
Ecouter03:07
2.
 My Prima Nox
Ecouter05:40
3.
 The Vessel
Ecouter05:58
4.
 The Empire of Black Death
Ecouter05:10
5.
 Unending
Ecouter05:14
6.
 Ministers of Light
Ecouter05:19
7.
 Proximity
Ecouter03:52
8.
 Soulbound Symphony
Ecouter06:11
9.
 My Blood and Blade
Ecouter03:43
10.
 Mystic Echoes
Ecouter06:01
11.
 Under the Shadow
Ecouter05:17
12.
 Sea of Solitude
Ecouter03:53
13.
 Artifex
Ecouter03:28

Durée totale : 01:02:53

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Ancient Bards



Chronique @ ericb4

11 Mai 2025

Un cinquième élan aussi luxuriant et sensible que classieux...

A la tête d'un patrimoine compositionnel riche de quatre albums de la démesure et des plus racés, dont un dantesque quatrième effort du nom de « Origine - The Black Crystal Sword Saga Part 2 », sorti il y a six ans déjà, l'expérimenté et talentueux sextet italien, loin de chercher à déserter les studios, reviendra plus motivé que jamais dans l'arène. Aussi, fruit d'un travail de longue haleine, « Artifex » se pose comme le cinquième élément majeur de la discographie du groupe riminien ; signé à son tour chez Limb Music, ce pulsionnel, charismatique, rayonnant et sensible élan ne totalise pas moins de 13 pistes dispatchées sur un ruban auditif de quelque 63 minutes. Cela étant, ce sculptural mouvement permettra-t-il au collectif transalpin, 19 ans après sa création, de le consacrer définitivement parmi les valeurs de référence du si concurrentiel espace metal symphonique à chant féminin ?

Dans cette nouvelle échappée, nous embarque l'équipage de la dernière traversée au grand complet, à savoir : le fondateur et claviériste Daniele Mazza, la chanteuse aux puissantes inflexions Sara Squadrani, le bassiste Martino Garattoni (Ne Obliviscaris, The Chronicles Project), le guitariste Claudio Pietronik (ex-Black Wings), le guitariste et growler Simone Bertozzi (Arcana 13, Undead, ex-Empyrios, ex-Gory Blister, ex-The Modern Age Slavery) et le batteur Federico Gatti (Wind Rose, ex-Carnality). De cette étroite collaboration émane un propos power mélodico-symphonique à la fois frondeur, épique et brin romanesque, aux coloratures opératique, cinématique et rock, soit partiellement dans la veine des précédentes réalisations ; si, contrairement à ses aînées, cette offrande s'avère dépourvue de toute ample pièce en actes symphonico-progressive, elle n'est pas pour autant exempte de ''petites'' fresques de cette nature.

Une œuvre parallèlement empreinte de délicatesse et aux multiples subtilités harmoniques se dessine, où la part belle est faite aux chœurs, les 42 choristes que compte le N.S.D.F. Choir dirigé par Loris Tamburini venant souvent escorter la belle dans ses déambulations. A ce luxuriant parterre oratoire s'adjoignent, pour l'occasion, la puissante empreinte de Francesco Cavalieri (Wind Rose), les screams déchirants de Marc Jansen (Epica, Mayan) et la voix de gorge tout en profondeur de Richard Browning dont se nourrissent les parties narratives du méfait. A noter également les frissonnants soli – l'un au violon, dispensé par Gabriele Boschi (Winterage) ; le second, à la guitare, signé Simone Mularoni (DGM) – dont se pare « Soulbound Symphony », l'un des trois singles (avec « Ministers of Light » et « Unending ») réalisés l'année même de la sortie de cet opus. Excusez du peu !

Réputé pour la qualité de ses productions d'ensemble, le sextet italien ne dérogera pas davantage à sa règle à l'aune de ce cinquième manifeste. Produit par Daniele Mazza, enregistré, mixé et mastérisé au Domination Studio par son propriétaire, Simone Mularoni (Secret Sphere, Deathless Legacy, MoonLight Haze, Noveria...), cet album ne concède par l'once d'une sonorité parasite tout en octroyant une belle profondeur de champ acoustique. Se superposent une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation ainsi qu'un souci constant du détail de production. Bref, une mise en musique quasi optimale d'un set de partitions transpirant la féconde inspiration mélodique de ses auteurs et doté d'un solide arsenal technique. Ce faisant, nos belligérants seraient-ils dès lors en mesure de porter de l'estocade ?


Comme le collectif nous y a accoutumés, c'est sur une mer d'huile que démarre notre croisière, une fois encore, à l'aune d'une entame cinématique digne d'un générique d'une grande production hollywoodienne, du nom de ; « Luminance and Abyss » ; une poignante ouverture sous-tendue par de puissants et métronomiques roulements de tambour et par d'ondoyantes rampes synthétiques, conjointement investie par le frissonnant récitatif de Richard Browning et une enveloppante muraille de chœurs. Mais il ne s'agit-là que d'un hors-d'œuvre...

A l'image des précédentes réalisations, la troupe se plait à essaimer de féroces coups de boutoir, avec pour effet de nous retenir plus que de raison, bien souvent. Ce qu'atteste, en premier lieu, « My Prima Nox », échevelant up tempo aux riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique ; recelant de sémillantes séquences d'accords mises en exergue par les puissantes impulsions de la sirène, alors escortée par des chœurs en liesse, cet engageant effort ne se quittera qu'à regret. Dans cette énergie, on ne saurait davantage éluder le torrentiel « The Empire of Black Death », et ce, à la lumière d'un saisissant duo mixte en voix de contraste où s'unissent les serpes oratoires de Mark Jansen et les claires ondulations de la déesse. Dans cette dynamique, c'est d'un claquement de doigts que le frondeur « Under the Shadow » imposera son engageant refrain entonné par la seule et soufflante chorale. Le frénétique « My Blood and Blade », enfin, retiendra aussi bien par la fluidité de son groove que par sa vibrante touche rock.

Lorsqu'ils nous octroient leurs petites fresques symphonico-progressives, nos compères trouvent non moins les arguments pour nous aspirer dans la tourmente. Ce à quoi nous sensibilise, tout d'abord, le mid tempo progressif « The Vessel » au regard d'un duo mixte en voix claires bien habité, les fluides oscillations de la belle dont se parent les couplets se voyant relayées par le graveleux filet de voix de Francesco Cavalieri sur un refrain empreint de jovialité. Et ce ne sont ni le flamboyant solo de guitare jaillissant de ses entrailles, ni le final en crescendo souligné par l'imposante chorale qui nous feront davantage lâcher prise, loin s'en faut. On optera non moins pour le sculptural « Soulbound Symphony », tant pour son énergie aisément communicative et ses enchaînements intra piste des plus sécurisés que pour son démoniaque solo de guitare à mi-morceau décoché. Dans cette logique, le classieux « Mystic Echoes » interpelle, lui, non seulement par la soudaineté de ses galvanisantes accélérations et son crépitant tapping mais aussi par ses couplets finement esquissés, encensés par les angéliques volutes de la diva.

Par ailleurs, il est des instants où le propos laisse autant d'espace-temps à une instrumentation ''symphonisante'' qu'aux lignes de chant, pour un résultat tenant toutes ses promesses. Ce que révèle le polyrythmique « Proximity » ; s'ouvrant sur une substantielle et frémissante assise violoneuse, à laquelle succède une large parenthèse oratoire mise en habits de lumière par les troublantes patines de la princesse, et laissant entrevoir une graduelle densification de son instrumentation, cet élan symphonico-cinématique ne saurait être esquivé.

Au moment où ils en viennent à tamiser leurs ambiances, nos acolytes se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille. Ce qu'illustrent, d'une part, « Unending », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, à mi-chemin entre « In My Arms » et « Light », et l'aérien low tempo « Ministers of Light ». Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique et jouissant d'un fondant refrain rehaussé par les ensorcelantes modulations de la maîtresse de cérémonie, ces deux instants privilégiés combleront assurément les attentes de l'aficionado de moments intimistes. Et comment ne pas se sentir porté par l'infiltrant cheminement d'harmoniques que nous invite à suivre « Sea of Solitude » ? S'offre à nous une ballade d'une sensibilité à fleur de peau aux airs d'un slow qui emballe, que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité.

Enfin, contrairement à ce que dont il nous a habitués jusqu'alors, le combo a troqué l'opulente pièce en actes symphonico-symphonique pour une bien plus humble offrande en guise d'outro. Ce faisant, le titre éponyme de l'opus, « Artifex », nous plonge au cœur d'un cinématique et théâtral environnement, où cohabitent sereinement deux récitatifs en voix masculine claire, une massive chorale et une instrumentation ''symphonisante'' du plus bel effet.


Se faisant à la fois volontiers impulsif, souvent épique, romantique à ses heures, n'accusant pas l'ombre d'un temps mort ni une quelconque zone de remplissage, le pléthorique méfait poussera assurément le chaland à une remise en selle dès l'ultime mesure évanouie. S'il s'avère un poil moins magnétique qu'un « Soulless Child » et un zeste moins solaire qu'un « Origine - The Black Crystal Sword Saga Part 2 », ce nouvel élan demeure néanmoins fortement chargé en émotion, sans fausse note et se voit sublimé tant par les qualités interprétatives de la talentueuse frontwoman que par la frissonnante et imposante chorale.

Si d'aucuns pourront regretter l'absence de toute opulente fresque et des mélodies, certes, avenantes mais convenues, le plus souvent, ce cinquième mouvement diversifie cependant ses ambiances, ses phases rythmiques et, plus encore, ses joutes oratoires, non sans une certaine réussite à la clé. Affichant pourtant quelques variations stylistiques, ce rayonnant manifeste reste toutefois dans la mouvance power symphonique usuelle du groupe ; sans surprendre son auditorat sur le fond, ce frais arrivage peut néanmoins compter sur une technicité instrumentale bien huilée, une ingénierie du son rutilante et des enchaînements finement esquissés pour tenter de nous rallier à sa cause. Bref, un cinquième élan aussi luxuriant et sensible que classieux, permettant au groupe de conforter sa place parmi les valeurs de référence du power symphonique à chant féminin...

3 Commentaires

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MetalSonic99 - 16 Mai 2025:

Excellent groupe! Ça fait longtemps que je n'ai pas écouté!
Je vais en profiter pour m'y replonger! Merci pour la chronique! 

N'empeche, te voir dans le Power me fait un petit quelque chose! Néanmoins faut avouer que niveau musical c'est quelque chose!

ericb4 - 17 Mai 2025:

Merci, Jo, pour ce retour. Voilà un groupe que je suis depuis près de 15 ans et que j'apprécie toujours autant aujourd'hui. Si l'on peut regretter qu'il n'ont sorti que 5 albums en l'espace de 19 ans de carrière, c'est néanmoins une belle surprise à chaque fois. Aussi je ne peux que t'encourager à (ré)écouter les disques de ce groupe que je pense être l'un des fleurons du power symphonique à chant féminin italien. Si je le trouve un poil en-dessous des deux albums cités en conclusion, cet opus n'en est pas moins très solide et émouvant. Mais ce n'est là que mon humble avis.

Meldrak - 22 Septembre 2025:

Alors j'ai également eu cette meme impression d'un album un poil en dessous des 2 autres. Mais avec le recul et pas mal d'écoute je le place maintenant en tete de leur discographie. La voix de Sara est incroyable et nous emporte tout au long de cet album.

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