Le mouton noir dans la discographie du célèbre Troll, c'est bel et bien ce disque. "
Antikosmos" est considéré par beaucoup comme la grosse erreur de parcours dans la discographie bien fournie du bonhomme, et comme une abomination par les puristes purs et durs. Une haine qui n'est pas justifiée, sans pour autant être incompréhensible. Et nous allons voir pourquoi.
Pour commencer, ce disque marque un changement assez radical au niveau de la musicalité générale d'
Arckanum : "
Antikosmos" n'est plus chargé du souffle épique que l'on pouvait trouver sur "
Fran Marder" ou "
Kostogher". La musique ne sent plus la sève et les feuilles mortes, et les fans se braquent :
Arckanum aurait-il perdu sa patte, son propre son ? Selon moi, pauvre néophyte que je suis, le groupe a simplement mué en quelque chose de plus occulte, en sortant un disque puant les invocations les plus bestiales au panthéon nordique.
La deuxième chose, que beaucoup n'ont pas accepté, concerne bien entendu la production de ce disque : "
Antikosmos" a été mixé au Necromorbus, studio responsable (entre autres) de quelques méfaits de groupes comme
Blacklodge,
Armagedda ou encore
Watain. Le son perd donc quasiment toute imperfection au niveau sonore. La batterie sonne de manière très claire, les guitares ne grésillent plus comme avant, mais gardent un côté très brumeux qui ne fait que desservir l'atmosphère de ce disque. Certains trouveront cette production quelconque; il est clair qu'elle se situe à mille lieues du son très brut des premiers travaux du Troll, mais, pour ma part en tout cas, je trouve que cette rupture n'a été que bénéfique à cette aura qui émane de "
Antikosmos".
Cette atmosphère se retranscrit avec l'introduction de "Svarti", sombre, froide et énigmatique, qui trouve sa continuité dans la pièce suivante, "Dauðmellin", morceau tout aussi brumeux que le précèdent, dont les breaks sont très efficaces, malgré une certaine lenteur au niveau du rythme. Oui, autre chose : les compositions sont moins "catchy" qu'avant, si j'ose dire (on garde tous en mémoire le percutant "Gava Fran
Trulen" au rythme de batterie ravageur), bien plus subtiles, toutes en mid-tempo. Et le reste ? Sensiblement la même chose, malheureusement.
Car là ou je rejoins les puristes du groupe, c'est dans le fait que l'album manque cruellement de variété : les titres se ressemblent, c'est certain. Mais est-ce une raison suffisante pour qualifier ce disque d'immonde bouse sonore ? Je ne pense pas. De plus, le disque en lui-même possède une durée de vie assez courte : point bénéfique ou négatif ? Bénéfique pour les deux camps : les aficionados de l'
Arckanum d'antan ont été contents de voir que cette "bouse" se terminait rapidement. Et les autres, comme moi, ont trouvé que la courte durée de ce disque ne faisait que le rendre plus intense, et éviter de trop lasser l'auditeur (déjà que...).
"
Antikosmos" est un disque bien plus moderne que les autres oeuvres de Shamaatae, de par le son et par les compositions, assez orthodoxes. Et c'est ce facteur, majoritairement, qui a déçu les auditeurs : je ne prendrai pas ça comme une trahison. Le bonhomme a peut-être simplement voulu tenter quelque chose de nouveau au niveau sonore ? Car au niveau des textes, rien ne change,
Arckanum reste
Arckanum, traitant de la mythologie, de la doctrine de la Magick et de l'école de pensée de
Crowley. De plus, j'ai trouvé l'atmosphère baignant cet album bien plus dense et occulte qu'auparavant.
En conclusion, même si sa durée de vie, sa (soit-disante) facilité, son manque de cohérence et de variété lui nuisent, "
Antikosmos" n'est pas un mauvais disque. Il est différent, tout simplement. Alors, pourquoi tant de haine ?
Viterzgir...tu vas bander dur, très dur toi, l'aficionado des ambiances occultes.
Fin du HS sorry.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire