Negura Bunget, c’est du black roumain mâtiné de folk indigène vraiment formidable. Ce groupe n’est malheureusement pas connu à sa juste valeur, sans doute à cause d’une distribution assez aléatoire (la Roumanie, ça n’est pas le Tiers-Monde, mais on en est pas loin en ce qui concerne le metal...), d’une production limitée en nombre et d’un entêtement louable à chanter dans leur langue maternelle. C’est d’ailleurs le seul groupe roumain de black que je connaisse et il est sans nul doute le digne représentant de l’âme transylvanienne et des légendes locales hantées d’esprits et autres vampires...
Ce premier album contient déjà tout ce qui caractérise leur musique : des riffs rapides et dans l’esprit « true », une batterie généralement en retrait mais présente quand il s’agit d’amener du rythme et pas mal de clavier. Je ne suis pas très fan de black avec de grandes nappes de synthé mais ici, celui-ci est employé d’une manière tellement intelligente qu’il apporte vraiment quelque chose de majestueux aux compositions. Je pense même que certains morceaux seraient bien pâles sans un clavier en arrière fond. Et puis, il y a la touche folk apportée par des passages acoustiques du meilleur effet, ultra mélodiques et envoûtants.
Il y a une alchimie qui fait de ce black, pourtant assez mélodieux, un maëlström de froideur et de violence inouï, en partie grâce à une voix venue d’outre-tombe, cinglante et aigüe. Et puis étrangement, la langue roumaine se prête très bien à ce style musical (un peu comme le français plus agressif et moins fluide que l’anglais par exemple).
Pas très facile de mettre la main sur cet album mais sa recherche et son acquisition en valent vraiment la peine. Les pistes « Negrii » et « De rece singie » sont excellentes.
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