Xenotaph

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16/20
Nom du groupe Fallujah
Nom de l'album Xenotaph
Type Album
Date de parution 13 Juin 2025
Labels Nuclear Blast
Style MusicalDeath Technique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 In Stars We Drown
 03:06
2.
 Kaleidoscopic Waves
 04:12
3.
 Labyrinth of Stone
 05:45
4.
 The Crystalline Veil
 05:46
5.
 Step Through the Portal and Breathe
 06:40
6.
 A Parasitic Dream
 03:33
7.
 The Obsidian Architect
 05:47
8.
 Xenotaph
 07:30

Durée totale : 42:19

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Fallujah


Chronique @ Groaw

10 Août 2025

Une grâce jusqu’ici jamais atteinte où le scintillement et l’ombre s’enlacent dans une danse intemporelle

Vous entrez dans un espace où le metal se déploie comme une architecture de verre et de lumière, où chaque riff est un fil tendu dans l’air, précis et fluide, où les percussions sculptent le temps avec une rigueur presque artistique. Le chant, d’abord totalement implacable puis avec le temps tantôt rageur, tantôt spectral, traverse ces paysages sonores comme un souffle venu d’ailleurs. Les lignes de basse certes discrètes sont pourtant essentielles pour continuer à peindre un environnement onirique et spectaculaire, tandis que les solos percent l’horizon avec la netteté d’un rayon de lumière. Le tout s’entrelace dans une progression constante, où la technicité ne s’impose pas comme une démonstration mais comme un mouvement naturel qui vous élève jusqu’à atteindre l’excellence.

Voici comment nous pourrions définir la musique de Fallujah, une empreinte aussi singulière qu’éclatante. Pourtant, dans nos souvenirs, on se remémore encore l’album Undying Light, une descente brutale vers une forme de classicisme, de monotonie et de froideur, un passage du paradis aux enfers. On pensait alors que la mécanique était définitivement grippée mais Empyrean est arrivé, le retour d’un ciel radieux après l’orage, pur, étincelant et vibrant. Les guitares reprennent leur élan, la batterie se libère de toutes chaînes et le chant s’impose avec une justesse certes fragile mais prometteuse. Chaque arrangement retrouve l’ampleur presque atmosphérique qui a fait la renommée de la formation et ne signe pas une simple apparition mais une renaissance quasi totale.

C’est avec un enthousiasme certain que l’on découvre désormais Xenotaph, sixième opus du quatuor américain. L’artwork, signé une fois encore par Peter Mohrbacher, est absolument somptueux et représente une figure céleste, éthérée et mystérieuse qui évoque une tombe hors du monde, un tombeau étranger, un Xenotaph. Cette couverture n’est pas un simple visuel, c’est avant tout une promesse, un portail vers un univers à la fois grandiose et intime. Et effectivement, musicalement parlant, on retrouve sur ce nouvel ouvrage tout ce qui faisait la magie de son prédécesseur à savoir progressivité, atmosphères plantes, technicité raffinée, le tout poussé à un niveau supérieur. Le collectif se réinvente dans une version magnifiée à la fois plus ambitieuse et plus immersive.

Avant la sortie de la toile, on sentait que nos musiciens affinaient leurs codes par le biais des titres Kalaidoscopic Waves et Labyrinth Of Stone. La première composition porte parfaitement bien son nom, un kaléidoscope de notes qui devient presque un jeu sans pour autant mettre à l’écart cette sonorité cosmique et éthérée. La technicité, la mélodie et l’agressivité sont somptueusement équilibrées, sans le moindre encombrement ou la moindre précipitation, le tout sous une progression ponctuée par deux inattendus solos.
La seconde pièce se veut plus dense, plus nerveuse et nous entraîne dans un entrelacs de riffs techniques, de motifs syncopés et de changements rythmiques. La batterie est davantage percutante, les riffs affichent un visage assez autoritaire et le chant guttural domine l’ensemble. Pourtant, même dans une intensité que l’on qualifiera de primitive, l’atmosphère générale demeure élégante où un halo grâcieux flotte autour de chaque note.

Si le tempérament progressif de chaque morceau est à féliciter, c’est surtout sur l’aspect vocal que Fallujah se distingue sur ce tableau. Point noir sur la majorité de ses œuvres, le combo convainc enfin sur ce terrain avec un véritable façonnage sur le growl et une application du chant clair bien plus imprévisible que sur le précédent album. Les deux dernières mélodies sont sans conteste la consécration de cette bonification : The Obsidian Architect adopte un virage frontal où le riffing trace des lignes à la fois taciturnes et colossales, presque inquiétantes. La structure, également plus directe, préserve un souffle majestueux grâce au chant clair ainsi qu’aux riffs clairs qui permettent de laisser un espace suffisant pour que la lumière transperce cette pierre noircie.
L’éponyme conclut ce disque en apothéose, sept minutes où la puissance du death le plus direct se marie à une ampleur presque cinématographique. Comme sur The Obsidian Architect, on retrouve une ambiance massive développée par des riffs graves, des percussions frénétiques et un chant hostile. Pourtant, par-dessus cette architecture colossale, les harmonies et les textures offrent une sensation de bienveillance et de quiétude. Le titre est certes brutal et monumental mais c’est comme si une forme de légèreté étrange parvenait tout de même à tirer son épingle du jeu au milieu de cette lourdeur.

Avec Xenotaph, Fallujah signe bien plus qu’un simple chapitre supplémentaire et sculpte un monument où chaque pierre sonore est taillée avec une précision d’orfèvre mais polie par une sensibilité que l’on croyait hors de portée pour un groupe aussi technique. On sent à travers chaque composition la maturité d’un collectif qui a surmonté ses failles et qui a appris à faire dialoguer brutalité et lumière, chaos et sérénité. Entre la densité des riffs, l’éclat des harmonies et la sincérité des prestations vocales, nos Américains tiennent enfin cette capacité rare à faire coexister la force du death avec l’élégance d’un courant vaporeux. Cette sixième offrande n’est pas une simple suite logique d’Empyrean mais son prolongement sublimé, un sommet où le groupe se tient enfin sûr de son art, les yeux levés vers un chemin dont ils semblent être quasiment les seuls à atteindre le bout.

2 Commentaires

8 J'aime

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krakoukass56 - 11 Août 2025:

La grâce, moi je trouve qu'ils l'avaient déjà atteinte sur The Flesh Prevails.

Ah par contre, le clip ci-dessous, mais bordel qu'est ce que c'est que cette chiasse...

Groaw - 12 Août 2025:

Salut krakoukass, content de te voir mettre un petit commentaire sur ma chronique, ça me fait plaisir et ça me rappelle des souvenirs !

Effectivement, on peut dire que l'élégance avait déjà été atteinte sur The Flesh Prevails et a été maintenu sur Dreamless. Mais ici, je dirais que c'est assez différent, d'abord car nous sommes davantage sur un tendance metal progressif et technique que sur du death (sauf sur les deux derniers titres). Mais surtout, ce qui fait la grande différence, c'est la diversité sur la prestation vocale qui était quasiment inexistante sur la période Monte Barnard. En tout cas, si ce n'est pas encore fait, je te conseille d'écouter l'album, tu comprendras peut-être mieux mon ressenti et mon jugement.

Et pour le clip, je n'ai pas trop l'habitude de les regarder. C'est sûr qu'il est loin d'être beau mais ça semble plus bon délire qu'autre chose ^^

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