Empyrean

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16/20
Nom du groupe Fallujah
Nom de l'album Empyrean
Type Album
Date de parution 09 Septembre 2022
Labels Nuclear Blast
Style MusicalDeath Progressif
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 The Bitter Taste of Clarity
 04:51
2.
 Radiant Ascension
 04:03
3.
 Embrace Oblivion
 06:00
4.
 Into the Eventide
 06:03
5.
 Eden's Lament
 03:16
6.
 Soulbreaker
 04:12
7.
 Duality of Intent
 03:16
8.
 Mindless Omnipotent Master
 04:46
9.
 Celestial Resonance
 07:04
10.
 Artifacts
 07:23

Durée totale : 50:54

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Fallujah


Chronique @ Groaw

29 Septembre 2022

La résurrection de l’ange prometteur

Entre la vie et la mort, il n’existe qu’un pas. Dans le domaine musical, il en est de même. Commencer par les éloges et finir par les critiques, développer un style unique pour finir dans l’indifférence et la banalité, gagner en popularité pour amener des conflits internes, les aperçus de la fin d’un groupe sont multiples. Néanmoins, certaines formations chutent pour mieux se relever, tombent dans la médiocrité pour plus tard retoucher les étoiles, se séparent pour finalement se retrouver. La longévité musicale est presque infinie et recèle d’événements divers et variés. C’est ce qui créé le patrimoine singulier d’un combo et de ses membres, sa capacité à se révolter ou au contraire à céder. Pour notre collectif du jour, son évolution a subi quelques perturbations.

Considéré comme l’une des formations les plus talentueuses et prometteuses à ses débuts par sa combinaison de death progressif, atmosphérique et technique, Fallujah avait su frapper fort d’entrée de jeu par son identité spéciale. Le quatuor vivait sa parfaite idylle avec trois albums, respectivement The Harvest Wombs, The Flesh Prevails et Dreamless, d’une production et d’une exécution quasi irréprochable. Même si pour le dernier cité, certaines craintes se faisaient quelque peu ressentir, notamment par ce contraste entre agressivité et mélodies éthérées mais aussi par une prestation vocale très linéaire, la créativité et l’authenticité continuaient à respirer pour faire vivre une âme sensible.
Malheureusement, à l’arrivée du quatrième opus Undying Light en 2019, nos Américains ont d’un seul coup perdu toute leur dextérité, toute leur personnalité à travers un feuilleton somme toute classique, fastidieux et paresseux par moments. De même, le changement de vocaliste n’a en aucun cas aidé à gommer cette sensation d’insignifiance. Même si l’ancien chanteur Alex Hofmann n’était pas réputé pour posséder la palette vocale la plus variée, sa voix correspondait parfaitement à l’étiquette death du quatuor. Avec l’arrivée d’Anthony Palermo, le scream monotone a laissé place à une direction artistique plus proche du metalcore que du death metal pour un rendu assez lassant.

Tout espoir n’est cependant pas perdu et c’est avec un cinquième disque du nom d’Empyrean que le quatuor américain revient cette année. L’aventure avec Anthony Palermo aura été de courte durée puisqu’il est remplacé par Kyle Schaefer (Archaeologist). Le groupe voit également dans ses rangs un nouveau bassiste Evan Brewer (The Faceless, Animosity, Reflux) à la succession de Rob Morey. Nos membres reviennent sur leurs premiers mouvements avec un splendide artwork futuriste signé Peter Mohrbacher qui avait déjà réalisé celui de Dreamless. Pour ce qui est de la maison de disques, pas de changements et pour la troisième toile consécutive, Nuclear Blast a renouvelé sa confiance avec le groupe américain.

Pour cette nouvelle page, les Américains ont repris les bases qui avaient été posées sur Dreamless. En effet, les chanteuses Tori Letzler et Katie Thompson (Chiasma) font leur grand retour sur l’ensemble des compositions, en présence marquée ou uniquement sur des chœurs. Nos musiciens réinterprètent également l’opposition entre passages provocants et lignes aériennes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari et le rendu sont réussis.
Sur le morceau d’ouverture The Bitter Taste Of Clarity, nous n'observons pas encore cette collaboration entre vocalistes. Néanmoins, nous pourrons rapidement reconnaître l’empreinte de la formation américaine. Les premières notes atmosphériques et gracieuses tout en progression est une des nombreuses marques de fabrique du combo. L’ensemble gagne rapidement en puissance et surtout en technicité avec ces blastbeats à la batterie et un riffing plus mécanique. Le chant accentue cette sensation inhospitalière avec un timbre assez grave, à la frontière entre screaming et growl. Mais c’est bien lors des refrains que l’on retrouve tout le charme et la beauté du quatuor avec ces sonorités célestes, ces envolées à la guitare et cette acoustique résolument futuriste. Le caractère progressif se manifestera davantage avec ces nombreux changements de rythmes parfois bienveillants, parfois endiablés.

C’est à partir de Radiant Ascension que la gamme stylistique s’allonge. Même si l’introduction de la chanson démarre sur les chapeaux de roues avec la dextérité et la rapidité de la batterie, ce sont encore une fois sur les refrains que l’ambiance plus mélodieuse, plus délicate se fera entendre principalement par la voix suave de Tori Letzler. Mais à la différence d’un The Void Alone sur Dreamless par exemple, son chant est cette fois-ci accompagné par celui de notre vocaliste Kyle Schaefer. L’étonnement est d’autant plus présent que ce dernier use d’un chant clair particulièrement séduisant et qui se mêle parfaitement avec celui de notre chanteuse. On se réjouit d’autant plus que le combo nous prodigue un petit interlude jazzy par et un attrayant solo de basse.

Si le gain en technicité est notable par rapport à ses précédents tableaux, Fallujah n’en oublie pas ses instants plus paisibles à l’instar de Embrace Oblivion où l’atmosphère calme et lente en milieu de titre ainsi que la délicieuse voix de Katie Thompson apportent cette impression de rêve. On suit volontiers nos Américains dans des travaux certes techniques mais qui miseront aussi sur le groove. Soulbreaker n’est sans conteste pas la pièce la plus impressionnante de l’album mais le jeu de guitare, le riffing très accrocheur lui permet de se différencier. Le groupe nous immerge même dans des contrées plus inquiétantes sur Mindless Omnopotent Master en featuring avec Chaney Crabb (Entheos) où la guitare donne une impression d’alarme.

La formation a su sans grandes difficultés à reprendre les fondations posés sur Dreamless et complètement abandonnées sur Undying Light. Cependant, les défaillances de cette toile restent un peu les mêmes que sur l’ensemble de la discographie du quatuor. Côté vocal, même si l’on appréciera les performances au chant clair de Kyle Schaefer, son growling et son screaming manquent quelque peu de variété et donne une image linéaire. Il est aussi fâcheux que les passages harmonieux soient généralement pendant les refrains, ce qui gâche l’effet de stupeur.
Empyrean est un retour en terre bien connue pour Fallujah qui retrouve son éclat et son attractivité d’antan. Même si certains détails restent forcément à parfaire, nous ne pouvons que nous réjouir de cet électrochoc qui arrive à point nommé. Le quatuor américain prouve à nouveau son immense talent ainsi que son aisance à mêler progressivité, technicité, légèreté et virtualité. Nos musiciens confirment leur statut d’authenticité dans cette scène death moderne en nous procurant de telles sonorités. Pour les fans de la première heure, cette cinquième galette est un immense soulagement. Pour les autres, il ne vous reste qu’à découvrir l’univers aussi poétique que colérique de cet incroyable combo.

2 Commentaires

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Op467 - 30 Septembre 2022:

Très bonne chronique, si la qualité de l album s approche de Dreamless, je suis preneur.

fufupue - 30 Septembre 2022:

J'avais lâché le groupe après le second cd. Si leur musique est aussi bonne que ta chro j'achète. Quant au défaut du refrain presque systèmatique en voix claire, si ce n'est pas top niveau c'est vrai que ce coté "attendu" peu lasser sur la longueur. L'extrait dispo ci-dessous est en tout cas très bon, les fans d'Obscura devraient apprécier. Et puis ça joue sérieux quand même!

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