Worth the Weight

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14/20
Nom du groupe Anvil
Nom de l'album Worth the Weight
Type Album
Date de parution 1992
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album58

Tracklist

1.
 Infanticide
 08:20
2.
 On the Way to Hell
 06:04
3.
 Bushpig
 04:11
4.
 Embalmer
 07:32
5.
 Pow Wow
 06:19
6.
 Sins of the Flesh
 05:20
7.
 A.Z. #85
 03:11
8.
 Sadness / Love Me When I'm Dead
 09:21

Durée totale : 50:18

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Anvil


Chronique @ AlonewithL

10 Fevrier 2012

« Anvil » commence à perdre son poids en or à l’orée des années 90.

Les années 90 s’annoncent comme une période de solitude et de profond désordre pour bon nombre de formations. À croire ce « Worth the Weight » sorti en 1992 sous le label Mausolem Records, cela s’annonce également assez difficile pour le combo canadien « Anvil ». À noter déjà que le guitariste Dave Allison a du être remplacé entre temps en 1989 par Sebastian Marino (« Worth the Weight » sera l’unique album d’« Anvil » avec ce guitariste). Voici là pourtant un des albums les plus sombres de la discographie de l‘enclume. Une aversion à la lumière qui avait été bien amorcé par « Pound for Pound ». Le choix du heavy doom est déjà surprenant, il s’avérera hautement improbable sur cet album. De plus, on aura droit à des titres longs, interminables pour la plupart, renforçant le sentiment de frustration d’une pareille découverte.

Ce constat pourra s’effectuer d’entrée avec « Infanticide ». On retient alors son atmosphère glauque, avec la guitare acoustique et l’électrique en fond sonore sur l’entame, pour nous produire quelques frissonnements. Les riffs heavy metal ne tardent pas à arriver. Ils seraient pris d’une certaine lourdeur et auraient une fâcheuse tendance à se chevaucher avec le chant de Lips. Il faut bien avouer que cela s’achemine dans la difficulté et le peu d’entrain. Néanmoins, on se contentera d’un milieu et d’une fin de piste plus incisifs. Les guitares y donnent alors tout leur tranchant. Le dernier tiers est d’ailleurs l’occasion pour la lead guitare de faire une petite pointe de vitesse. On chercherait presque désespérément le dynamisme propre à « Anvil » sur « Pow Wow ». On entend bien le grondement de guitares, mais celles-ci n’entreprendraient pas grand-chose jusqu’au milieu de piste où elles réagiront enfin. D’autant bienvenu, que le titre était jusque là horriblement répétitif. Après ce petit déchainement, cela se stabilise et une nappe de brouillard s’empare de la piste. Tout se serait alourdi, dirait-on. Hormis quelques soli remarquables, la musique est pesante, lourde, compacte, laissant franchement à désirer.

Le pire étant sans nulle doute « Sins of the Flesh » avec ses riffs à l’arraché. Non seulement ça traîne, mais en plus le chant de Lips ne se montrerait pas du tout déterminant, assez mal maîtrisé il faut dire. Il essayera même d’usurper le fameux chant fantomatique de King Diamond peu avant le dernier tiers de piste. Lips est en vérité meilleur guitariste que chanteur, et cela est autant vérifiable que son chant sonne faux sur l’amorce ballade de « Sadness - Love Me When I’m Dead », pourtant on avait le chant des oiseaux, un très bel acoustique. Ce moment ravissant et cependant peu joyeux durera près de 2 minutes 30, enchaînant ensuite sur quelque chose de bien plus fort. Le chant, cette fois se distinguerait davantage, en devenant plus entreprenant qu’il l’avait été. Sinistre et glacial dans l’approche, le morceau approfondira plus allégrement ses mélodies sur la deuxième partie de la piste. Du heavy/doom, encore et pratiquement toujours. Les riffs sont ténébreux, on l’accorde, mais les ténèbres finissent par ennuyer fortement sur ce « Worth the Weight ». Ils auraient encore une fois puisé chez « Pentagram » à en croire « On the Way to Hell ». Le titre renoue avec les délires propres à la formation sur son milieu. Heureusement qu’il y a quelques soli pour combler cette monotonie musicale.

Remarque, ce style réussirait presque à l’étrange « A.Z. #85 ». Presque, car malgré la tonicité des guitares carnassières et de la batterie de Robb Reiner, cela restera répétitif quasiment de bout en bout. « Embalmer » pêche plus par sa longueur. Pourtant, il y avait de quoi être subjugué par son entame. Ce serait comme si un mal venait de loin et s’approcherait menaçant et effrayant. Nous aurons bien quelques très bons riffs, qui redoreront l’enclume d’ « Anvil ». La musique palpitante interagit par à coups dès que le chant se met en ordre de bataille. Il y a là de très bonnes choses. Dommage que cela finisse par perdre de son pouvoir dans la longueur. Toutefois, il y aurait bien un morceau qui ne perdra rien de sa puissance. Il serait un peu seul dans une galette à dominance et sous la houlette du heavy/doom. Le heavy speed de « Bushpig » nous rassure en tout cas. Ça tonne, il y aurait aussi beaucoup d’électricité dans l’air. Pas manqué, voila une bonne prise de jus. L’ensemble est mise en branle et se prend dans une exaltante frénésie. Ce serait pratiquement l’unique titre à retenir de l’opus.

La balance est en train de flancher. « Anvil » commence à perdre son poids en or à l’orée des années 90. « Worth the Weight » posait à l’époque un gros point d’interrogation sur le devenir du groupe. Celui-ci s’est évertué à entretenir un style qu’il ne domine pas aisément et qui ne le glorifie pas. Laissez le heavy/doom à d’autres messieurs, c’est du pur et vrai heavy metal à fond la gomme que l’on attend de vous. Le superbe « Bushpig » tendrait à le prouver. La formation, qui s’est bien rendue compte de certaines limites soulevées par ce volume, planchera aussitôt sur la question.

11/20

6 Commentaires

3 J'aime

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samolice - 13 Mars 2013: Merci pour la chro.
Je ne connais que "Sins of Flesh" sur ce disque et je le trouve très bon. Du coup, comme tu n'as pas l'air d'apprécier ce titre, je me dis que si les autres sont meilleurs, ça doit pouvoir le faire pour moi.
Tu évoques king Diamond dans ta chro (effectivement sur la dernière minute, y'a quelques montées dans les aigues) mais c'est surtout Dave Mustaine auquel j'ai pensé. Au début du titre, je me serais presque fait avoir si je n'étais pas aussi fan du Megadeth.
largod - 10 Mai 2014: Enfin réussi à le trouver à un prix décent. Plus sombre comme le Metal en ce début des 90s mais à apprécier avec le contexte. Merci Seb pour le texte
ZazPanzer - 06 Janvier 2016: Je découvre ce disque (bon sur Youtube, c'est vrai c'est honteux), et même si je réserve mon jugement pour le jour où je me le paierai, à priori je te trouve comme Pascal un poil sévère. Le ton se durcit par rapport aux précédents mais de ce que j'entends la prod' me paraît excellente et le niveau technique énorme, ils franchissent un sacré palier en donnant dans une musique quasi thrashy, plus incisive, plus précise qu'auparavant. Bon c'est une toute première impression, j'espère ne pas dire de conneries; mais j'ai l'intention de me faire la disco complète d'Anvil petit à petit cette année, on en reparlera quand j'aurai acheté le skeud. Thanx pour ton texte Seb.
AlonewithL - 06 Janvier 2016: De rien voyons. Merci à toi ^^
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