Toujours tiré par le frontman Mike Muir et son acolyte Dean Pleasants armé de son instrument à cordes tranchantes,
Suicidal Tendencies est de retour avec un nouvel album au titre plus qu'évocateur : «
World Gone Mad ». Après une aventure qui a commencé en 1981, nous pourrions nous dire qu'à 35 ans, le groupe a atteint l'âge de raison. Mais au contraire, c'est la folie d'une jeunesse lointaine qui pointe le bout de son nez. Avec 27 musiciens différents qui ont participé à cette équipée et des scènes mythiques partagées avec des groupes tel que
Slayer, voilà un autre musicien, non moins célèbre, pour qui c’est le premier album avec ce groupe légendaire ; Dave Lombardo s'installe derrière la batterie.
« Clap Like Ozzy » ouvre les hostilités. Basse-batterie attaquent le côté
Infectious Grooves et chant-guitare celui de
Suicidal Tendencies. Ce premier titre est un véritable condensé de ce que le groupe a su nous donner par le passé. Un tempo qui déménage, une batterie qui frappe à toute berzingue, une basse qui slap et qui claque à tout va et la guitare qui s'affole dès qu'elle en a l'occasion. La folie du chant est aussi là pour vous marteler avec le titre, pour qu'il devienne refrain, tel une marque de fabrique à l'effigie du groupe. À lui seul, ce morceau de choix met en évidence que le grand
Suicidal Tendencies est aussi fou que le monde qui est le nôtre
. « Living For
Life » et « Get Your
Fight On ! » nous amène sur les rivages où guitare lancinante et chant calme nous font croire que, au contraire, le monde est paisible. Mais la folie qui envahit soudainement l'espace est fait d'une voix aux tons de sirène stridente et d'une guitare qui déborde de notes démentes. On s'envole, comme souvent, vers un champ de bataille entre Thrash et Punk comme ils savent si bien le faire. Ce dernier genre est mis à l'honneur avec « One Finger
Salute », où tempo survolté et basse percutante éveillent notre âme de contestataire.
Dans le même schéma, si cher aux deux fondateurs du groupe, mais sur une intro plutôt lourde, « The New Degeneration », ou encore « Happy
Never After » vont vous écraser comme une fatalité que vous n'aurez pas vu arriver. Encore une fois, la guitare de Dean viendra piquer dans le vif avant que la cavalcade balaye tout sur son passage. L'occasion, comme sur l'ensemble des titres de l'album, de dire que le travail de Dave est totalement dingue. Accélération, break, tempo lourd, tout y passe avec une précision métronomique. La guitare rythmique est également au diapason et lorsqu'elle se fait sourde, la basse qui frappe encore et encore est un pur bonheur pour les puristes du groupe.
On pourrait parler de tous les titres tellement l'album vous retourne l'esprit dans tous les sens. A force de l'écouter, on a l'impression que notre cerveau va bouillir et que le couvercle de notre boîte crânienne va sauter. Voilà une jeunesse retrouvée avec des titres taillant dans toutes les formes et les genres que
Suicidal Tendencies a pu traverser. Mike Muir nous offre là un album qui donne un coup de pied dans la fourmilière. Après des années à décrire le « bordel qu'est devenu le monde », il a ici la volonté de faire exploser le crâne blanc d'une planète devenue noire. Nous attendons avec impatience l'EP prévu pour 2017 qui risque « d'éclater à la face du monde » le jour de l'investiture du nouveau président des Etats-Unis.
1 beau retour pour l'un de mes groupes favoris.
La chronique et le commentaire du Moustre definisse à merveille la qualité de cet album.
1 retour inesperé!
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