Suicidal Tendencies revient en septembre 1988 avec son troisième album,
How Will I Laugh Tomorrow, succédant d’une grosse année à un
Join the Army très remarqué, lui ayant notamment permis une signature avec la puissante major
Virgin Records. Recrutant un second guitariste en la personne de Mike Clark, et s’adjoignant parallèlement des services du fameux Mark Dodson derrières les consoles d’enregistrement (
Anthrax,
Metal Church), le groupe californien poursuit son évolution vers une approche de plus en plus thrash, tout en conservant parfaitement son identité.
Sur le couple basse batterie carré de Bob Heathcote & RJ Herrera, les riffs de Mike Clark sont puissants & massifs, mis en valeur par un enregistrement parfaitement calibré, s’opposant ainsi aux guitares légères et aux soli aériens de l’incroyable Rocky George, pièce essentielle de la formation de l’époque. La voix de Mike Muir est désormais très travaillée, offrant un contraste saisissant entre cette lourdeur instrumentale et la douceur de son chant, chuchoté par moment, mais débordant judicieusement dans des parties beaucoup plus hargneuses, renforcées par les voix en backing de ses acolytes.
Osmose entre puissance et émotion,
How Will I Laugh Tomorrow frappe juste, délivrant des
Trip at the Brain ou Hearing
Voices plus que mémorables, pour atteindre son apogée avec la superbe ballade éponyme, parfaitement accélérée en son milieu, se hissant parmi les titres les plus intenses de
Suicidal Tendencies, égalant sur ce terrain
Metallica et son atemporel Welcome
Home.
En outre, loin de renier ses racines hardcore, et conservant son grain de folie particulier, la bande de Mike Muir délivre en parallèle des titres très balancés, à l’image de Suicyco Mania ou Dont’
Wake Up, où le ton devient alors plus léger et plus entrainant, tout en gardant cette excellence rythmique, soutenant le jeu complètement débridé de Rocky, aux accents funk exquis (Surf and Slam) et aux soli de pure folie (Sorry).
Tour à tour furieux, intense, doux & mélancolique,
How Will I Laugh Tomorrow impressionne par la richesse & la variété de ses émotions, ainsi que par la virtuosité de ses interprètes, Rocky George en tête. L’album s’inscrit non seulement parmi les albums décisifs de l’histoire de
Suicidal Tendencies, mais hisse également le quintette californien aux portes des Big Four de l’époque (
Anthrax,
Metallica,
Slayer,
Megadeth), ainsi qu’au rang des formations incontournables de la scène thrash hardcore des eighties, plus simplement baptisée crossover depuis le troisième album de
DRI, ayant tout bonnement donné le nom au mouvement.
Fabien.
Bel album au son epaissit, plus metal/thrash...le pont ou la synthese entre 2 familles delivrant 1 crossover d excellente facture...
L'album a tourné massivement lors de mes annees lycee...j'y reviens de temps a autre et suis toujours aussi fana lors de son ecoute....
Intemporel et culte.
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