Dans la droite lignée des prétendants nés du souffle glacial divin, du talent indiscutablement exceptionnel et de l'égo tout aussi indiscutablement exécrable du grand
Yngwie Malmsteen, voici venir son équivalent saxon, à savoir, bien évidemment,
Axel Rudi Pell. Un constat sur une dévotion qui pourrait être dénoncé tant, à l'aune du début de ces années 80, elle n'est pas véritablement avérée. Cependant certains signes sont troublants. Difficile, en effet, de voir, par exemple, dans le choix du nom du premier groupe d'Axel,
Steeler, autre chose que l'expression de cette vénération lorsqu'on sait que le premier groupe d'Yngwie répondait, lui aussi, au patronyme de
Steeler. La coïncidence est trop belle pour ne pas être soulignée. Nul, si ce n'est Axel lui-même, ne pourrait affirmer catégoriquement qu'elle n'est autre chose que le fruit du hasard. Néanmoins le fait est suffisamment troublant pour être évoqué.
Quoi qu'il en soit, après ce premier épisode
Steeler qui dura jusqu'en 1988, le guitariste saxon décide de former un groupe qu'il baptisera de son propre patronyme et dans lequel il s'adjoindra les services du chanteur Charlie Huhn (Ex-
Ted Nugent), des bassistes Volker Krawczak (Ex-
Steeler), Jörg Deisinger (Ex-
Bonfire) et Thomas Bodo Smuczynski, de Georges Hahn aux claviers et du batteur Jörg Michaels (Ex-
Avenger,
Rage, ex-Der Riss, ex-100 Names, ex-The Raymen, ex-
Metal Sword,
Mekong Delta, ex-X-Mas Project,
Grave Digger) et ce afin de sortir, en 1989, ce premier méfait intitulé
Wild Obsession.
A présent, et pour être tout à fait honnête, il faudra tomber le masque et dire que cette filiation indéniable entre les guitaristes
Yngwie Malmsteen et
Axel Rudi Pell demeure évidentes aux sons de certaines élucubrations composées par l'Allemand, mais que ce n'est certainement pas sur ce premier disque que cette parenté trouvera son expression la plus évidente. Car, en effet, sur cet opus, la formation teutonne défendra davantage propos aux consonances Heavy
Metal traditionnel dans lesquels l'élément démonstratif excessif typiquement nordique n'est pas encore, et fort heureusement, un concept directif. Les inconvénients les plus affreusement liés à cette mouvance Heavy Neo
Metal Classique, si chers au suédois, ne sont donc pas, ou si peu, présent sur ce manifeste.
En analysant le contenu musical de cette œuvre plus précisément, il nous faudra, ensuite, évoquer cette production particulière. Elle nous offre, en effet, un son crû et primal. Mais après tout, un son tels qu'on nous en offrait parfois à l'époque. Nul doute qu'aujourd'hui ce traitement sonore un peu minimaliste paraîtrait quelques peu désuets. Entendons-nous bien, l'expression artistique de cet album n'est absolument pas desservi par cette production si tant est que l'auditeur pourra passer outre cet environnement un peu daté.
Au-delà de ça,
Wild Obsession nous propose un album de bonne tenue qui, s'il ne sublime pas le genre, est suffisamment séduisant pour convaincre un auditoire sans apriori. Et ainsi des titres tels que le bon et preste
Wild Cat, Call of the
Wild Dogs,
Cold As Ice, ou encore, par exemple, les remarquables Call Her Princess et Hear you Calling Me, nous ravissent.
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