Veritas Diaboli Manet in Aeturnum : Chaining the Katechon

Liste des groupes Black Avantgardiste Deathspell Omega Veritas Diaboli Manet in Aeturnum : Chaining the Katechon
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15/20
Nom du groupe Deathspell Omega
Nom de l'album Veritas Diaboli Manet in Aeturnum : Chaining the Katechon
Type EP
Date de parution 08 Décembre 2008
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album76

Tracklist

Also released as a Split LP with S.V.E.S.T. : "Le Diable est ma Raison"
1. Chaining the Katechon 22:12
Total playing time 22:12

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Deathspell Omega


Chronique @ valentheris

24 Fevrier 2010
S'il y a des groupes dans le monde du black metal qui aiment mettre leur art au repos parfois pendant plusieurs années, Deathspell Omega n'en fait pas parti ! Ne perdant jamais une occasion d'avancer leurs idées évoluées du satanisme et de troubler leurs auditeurs par une musique alambiquée, Deathspell Omega revient en 2008 avec deux mcd dont voici la présentation du premier : « Veritas Diaboli Manet In Aeternum : Chaining the Katechon ».

Malgré deux albums d'une certaine qualité et quelques splits, il faudra attendre l'arrivée du génial « Si Monumentum Requires, Circumspice » pour que le groupe atteigne un public large. Evoluant d'un black assez true à un style plus avant-gardiste DO ne cesse depuis de rendre sa musique plus profonde et plus complexe. Et cet opus, bien que dispensable aux yeux de certain, dispose d'un intérêt certain tant sur le plan musical que sur une vision interprétative des choses.

Si je parle d'interprétation, c'est pour la simple et bonne raison que ce mcd, malgré sa courte durée peut donner naissance à différents points de vue, suivant la manière de l'appréhender. Par conséquent, tout ce que vous lirez dès les prochaines lignes, ne sera qu'une vision personnelle, qui n'engage que moi, quant à la compréhension du message de DO.

Marqué du sceau de l'infini (les serpents entrelacés), cet opus, du long de ses 22 minutes, est une dissection musicale de ce que le genre humain possède de plus sombre en lui. Arborant plusieurs visages de la nature humaine, au fil de l'écoute de cet unique morceau, le groupe rabaisse l'homme, sa folie et sa stupidité, plus bas encore qu'une créature telle que le serpent (sur la pochette avant, les serpent entrelacées laissent la place à deux hommes qui se mordent les jambes). Multitude de breaks sont au rendez-vous et la compréhension de ce disque ne viendra certainement pas de suite. Mais une fois que l'on s'est pris au jeu du groupe...
Premier visage : La décadence
« In a place beyond all resistance devouring the roots of the bush of fire »

Ni préambule, ni aucun élément instrumental ne nous prépare. Le cd commence sur les chapeaux de roue. Chacun des artistes donne l'impression d'être surpris en pleine conversation musicale et donc ça commence très fort. Le riff au départ, assez rentre-dedans, laisse la place à un break dès la première minute qui refroidit nettement l'atmosphère. Le rythme est plus lent, sombre, froid et ...beau. Ces notes mélodiques semblent s'apitoyer. La voix déchirée et agressive que l'on pouvait entendre laisse place à un simili de chant clair se mariant bien avec l'ambiance. Quelque chose plane dans l'air... Comme si quelqu'un, quelque part sombrait dans la démence ou la tristesse ou venait de faire quelque chose de pitoyable et que les instruments voulaient accompagner cet acte, le dénonçant même. Cette décadence exprimée ici, ouvre la voie de manière parfaite aux autres bassesses du reste de l'album, car, avant de se laisser entraîner dans la haine, la tristesse et bien d'autres sortes de négativité il faut choir de quelque manière que ce soit.

Deuxième visage : La haine
« The slopes slaver pus towards the skies and the thorn »

Après quelques notes éthérées, la musique reprend crescendo. Ici, l'ambiance n'est pas à la mélodie. D'une voix furieuse, Mikko Aspa, nous assène des messages haineux suivi d'un riff composé de trois breaks majeures. Le tout ne suis pas vraiment de logique. Alors que l'on croît cette partie terminée le tout reprend de manière plus brutal surplombant ce qui avait été fait quelques secondes auparavant. D'un autre côté, lorsque quelqu'un est énervé, celui-ci fait il preuve d'une quelconque logique ou d'une quelconque refléxion ? Si le tout, peut avoir un côté repoussant et bête, c'est bien parce que la haine et la colère le sont elle-même. La batterie et son côté brouillon, malgré sa vitesse et sa puissance, se veut l'incarnation des pensées sulfureuses et sourdes à tout raisonnement d'une rage énorme, celles qui s'enchaînent sans ordre et la voix grondante de Aspa se prête parfaitement au rôle de la mauvaise conscience.

Troisième visage : Le pathétisme
« Unceasingly, those who can not be one exchange their rings»

Avant même d'aborder la moitié du titre voici la continuité bien connu de la haine. Incarné par une guitare au début furieuse reflétant le dégoût que l'on peut avoir pour certaines personnes, le riff évolue de manière à paraître railleur, cynique. C'est après un énième break que le rythme ralentit légèrement et que l'on peut entendre dans la manière de chanter de Mikko une sorte de jugement. Un paria est quelque part...évoqué par cette mélodie tiraillante surplombée d'une batterie infatigable qui semble envenimer les choses encore plus, poussant les huées à leur paroxysme, catharsis cependant inefficace pour apporter un repentit à l'âme en question qui a déjà sombré.

Quatrième visage : L'abandon / la fatalité
« There can be no refuge in this grotesque liquid flowing »

Le plus gros est passé, mais nous sommes loin d'en avoir fini. Quatrième dénonciation de la part de Deathspell, la faculté de l'homme à se résigner, à s'apitoyer sur son sort et parfois à en tirer du plaisir. Les lyrics se répètent, reprenant ce qui a déjà été dit auparavant, de la même façon que certains ruminent sur leur sort. On retrouve un peu de chacune des ambiances présentent depuis le départ : de la violence à la mélodie en passant par le mid-tempo, cette partie offre toujours autant de breaks comme à l'accoutumée, faisant un point à ce stade de l'album nous amenant à la dernière partie et non des moindres. On notera qu'il est quelque peu difficile de se repérer tellement la remémoration et l'annonce de la fin se mélangent. Cependant, cela s'avère nécessaire.

Cinquième et dernier faciès : La tristesse, la mélancolie et l'hypocrisie
«The act of a free connected to the balance of the world project himself into infiny »

Dernières minutes de ce mcd très riche. Le riff est lugubre, supplanté par une batterie au rythme lent et martial, rendant l'atmosphère encore plus sombre. La voix mélange les habituels grognements, mais évolue aux derniers instants en un chant clair des plus agréable, dignes d'une réelle absolution. Le tout forme une sorte de message de regret émanant des tréfonds d'un coeur endolori au terme de ses jours ou de ses actions néfastes. Cependant, on ne peut s'empêcher de se dire, par le retour du chant croassant que même si le pardon est obtenu ou la tristesse chassée la leçon ne sera pas retenue et cela recommencera éternellement...

Voici, l'aventure offerte par ce mcd s'achève. Certains diront « Mais...ils ne parlent pas de l'homme et de tout ce que tu dis dans leurs lyrics ! ». C'est vrai même s'il y a bien sûr certaines allusions. En revanche, comme je l'ai dit ce n'est qu'une interprétation personnelle et un partage avec vous, lecteurs, de ce que le mélange de la musique et des illustrations m'ont apporté. Au travers des lyrics manifestants leurs visions du satanisme, j'y vois tout de même une approche des hommes, de leurs erreurs et de leur sombre nature.
Pour ce qui est de votre propre écoute vous serez peut-être hermétique à ce morceaux de 22 minutes au départ. Mais le groupe le dit lui-même : « Le verdict ne vient pas d'un coup, le processus lui-même se transforme petit à petit en verdict ».

Sur ce, bien qu'un mcd est souvent dispensable je vous encourage tout de même à vous le procurer. La musique est bonne, la production tout à fait honnête et ça reste du bon Deathspell Omega. Sous le symbôle de l'infini, DO nous montre qu'ils ne seront jamais à court de talent et que bien des choses sont éternelles y compris les mauvaises...

Valentheris.

4 Commentaires

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fl0))) - 24 Fevrier 2010: Pas mal, mais à quand un nouveau vrai album?
Deathpair - 24 Fevrier 2010: Valentheris, ou comment écrire un pavé sur UNE chanson :o
Impressionnant, et bravo, ça me donne envie de l'écouter!
valentheris - 24 Fevrier 2010: Merci :)
D'un autre côté c'est pas une banale chanson de 3 minutes, paumée au milieu d'un cd de black quelconque :p
Matai - 24 Fevrier 2010: Pinaise, tu as disséqué tout le titre en entier comme un grand ! Bah bravo, t'es pas devenu occas' pour rien :p
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Chronique @ Mastodon

16 Septembre 2011

L'une des meilleures chansons du groupe

Pour cette deuxième chronique, je vais parler talent :

Et pour parler talent, quoi de mieux que de vous parlez de Deathspell Omega, groupe phare du metal extrême d'aujourd'hui, plus précisément, du black metal, style souvent considéré comme le plus "primitif" et "sauvage" du metal en général, à tort, car bien que la majorité des groupes de black metal revendique une pseudo misanthropie du dimanche de la race humaine, un nihilisme absolu, et une musique se voulant haineuse et diabolique, seuls quelques groupes se démarquent de la majorité et décident d'innover, et de donner un bon coup de pied à la fourmilière déjà gigantesque de cette scène, et comme vous pouvez le deviner, Deathspell Omega, fait parti de ces groupes-là.

Le groupe, originaire de Poitiers (du moins, du peu d'informations ayant filtré à leur sujet), n'en est pas avec son premier essai avec cet EP ici présent, en effet le groupe débute sa carrière au début du IIIe millénaire, passant de premiers albums assez primitifs et sans grande originalité, à quelque chose de malsain et original qui révolutionnera la scène, au moment de la sortie de Si Monumentum Requires, Circumspice en 2004, véritable apogée du groupe, qui réussit à lier des thèmes théologique à la musique véritablement haineuse, mais aussi avec un grand souci mélodique, c'est pourquoi le groupe composera notamment des chansons inoubliables et épiques.
Depuis 2004, cela va sans dire, le groupe semble touché par la grâce à chacune de ses sorties, mutant à chaque essai, sans tomber dans le piège de la réédite, et plus le temps passe, plus groupe se perfectionne dans sa maîtrise instrumentale, maîtrise qui connait ici, son apogée.
Chaining the Katechon est une longue chanson comme DsO sait bien les composer, passer presque maître dans l'art je dirai (à voir Kénôse, Diabolus Absconditus, Mass Grave Aesthetics).

Dès les premières secondes, la chanson plonge directement l'auditeur dans le monde oppressant du groupe, guitares dissonantes et magnifiquement orchestrées comme d'habitude, batterie rythmique et puissante, le chant de Aspa toujours aussi cadavérique et lancinant, puis peu après la chanson se calme, ou semble se calmer, sous des airs jazzy, récemment présents dans la musique du groupe (depuis le dernier album en date plus exactement Fas Ite Maledicti In Ignem Aeternum), puis ça repart de plus belle et monte en puissance jusqu'à l'apogée de la chanson que je situe vers 11 minutes, ou l'on comprend là tout le souci mélodique du groupe, la recherche de la beauté épique, avec ce riff de guitare dissonant qui se répète durant deux minutes, puis qui connait une énième variation, d'ailleurs c'est bien le mot clé de cette chanson, la variation.

Que ce soit d'une minute à l'autre, la chanson évolue sans cesse, on pourrait croire que le groupe ne sait pas du tout où se placer, mais non, le résultat est bien là, Deathspell Omega fait passer 22 minutes intenses à son auditeur, et Chaining the Katechon se place dorénavant comme l'une des meilleures chansons du groupe, un aboutissement de plus dans le chemin que l'on souhaite toujours le plus long au groupe.

En conclusion, votre chroniqueur vous présente un des groupes les plus raffinés du black metal, ces artistes-là ont un souci de la perfection sonore, et leur musique transpire celle de gens passionnés tout simplement, un raffinement que l'on pourra finalement comparé à celui d'Opeth.

Indispensable pour l'amateur de metal ouvert à tout !

6 Commentaires

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Sanctuary - 17 Septembre 2011: @demoncy : ben non, une chanson c'est pas quelqu'un qui chante.
c'est le chanteur qui chante...
Et que penses tu des cigales ?
Chantent elles ? Le debat est lancé.
Mastodon - 17 Septembre 2011: Ecris ta propre chronique si ça t'insupportes.
 
fl0))) - 27 Septembre 2011: Un peu branlette quand même ce Chaining, je baille au bout de 10 minutes. Dommage, y avait de super idées...
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