Alors, là, c’est radicalement différent. L’album commence sur une intro aux claviers qui n’est pas sans rappeler «
Salvation » de
Funeral Mist, ou « Draco Sit Mihi
Dux » d’
Ondskapt. Très suédois dans l’esprit, cet album est beaucoup plus sombre que les deux précédents. Les ambiances sont ultra morbides, la pestilence est présente tout le long de l’album, les cadavres en décomposition avancée jalonnent les plages comme des bornes kilométriques… c’est boonnn !
En changeant de label,
Deathspell Omega s’est donné une nouvelle jeunesse : fini le temps du true black à gogo, voici venu le temps des fleurs… euh non ! des mouches, des larves et des vers. C’est plus ça.
La présentation générale du CD fait assez musique classique (surtout le tracklisting). Assez originale, cela apporte une teinte « ancienne » à cette pièce. Puisqu’on en est dans la présentation des titres, c’est le moment d’en dire un ou deux mots : ils sont complètement différents de ceux des précédents opus dans leur intitulés : ils imitent les titres de morceaux classiques célèbres, et tout le long du disque on retrouve des « prières », qui sont en réalité des titres plus courts que les autres et la plupart du temps presque uniquement instrumentaux. En tout cas, ils assombrissent drôlement l’ensemble car ils contiennent des petits bonus comme des chants grégoriens ou des petites parties aux claviers atmosphériques.
Les autres titres ne sont pas violents. En tout cas, pas musicalement. C’est plutôt du mid-tempo quasi permanent… On sent tout de même une haine ultime ramper sous ces airs calmes… beaucoup plus efficace que dans un déchaînement de blasts et de hurlements démoniaques - je ne dis pas par là que la voix du chanteur n’est pas déjantée, mais elle est plus particulière que d’habitude… plus cadavérique.
Le son des guitares est proche de celui que l’on entend sur le titre «
Decadence » d’ «
Inquisitors of Satan », donc relativement comparable à
Blut Aus Nord. Ceci rend l’écoute de cet album assez ardue (il dure tout de même 77 minutes !) pour des oreilles peu habituées, mais on s’y fait assez rapidement.
Il arrive aussi assez souvent que les titres soient coupés – je veux dire que le thème principal change, plus ou moins brutalement en cours de lecture. C’est du meilleur effet ! On a toujours une petite dose d’inattendu comme ça, comme dans le titre «
Carnal Malefactor », qui dure 11 minutes 45 et qui est coupé en son milieu par un très beau passage de chants religieux – le comble de l’ironie quand on voit les paroles (je me demande toujours comment les auteurs de tels textes peuvent toujours être en liberté…) !
Il est aussi indispensable de parler du livret : c’est très rare de voir ça ! Toutes les paroles sont imprimées noir sur blanc (ce n’est pas une image) dans des polices de caractères lisibles, entourées de quelques photos (dont celle du pendu que l’on voit sur la jaquette du premier
Forgotten Tomb), mais le tout dans une forme très proche des éditions de CD de musique classique. C’est joli, mais c’est surtout un foutage de gueule magistral !
Voilà, je pense que ce très bon album est à prendre au second degré – ce qui ne le fait pas perdre en qualité, bien au contraire – même si tel n’était pas le but des musiciens, c’est tout à leur honneur. Bien supérieur au deux premiers albums du groupe, il D.I. faire partie de la discothèque de tout amateur d’Art Noir.
Nattskog
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