Fas - Ite, Maledicti, in Ignem Aeternum

Liste des groupes Black Avantgardiste Deathspell Omega Fas - Ite, Maledicti, in Ignem Aeternum
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17/20
Nom du groupe Deathspell Omega
Nom de l'album Fas - Ite, Maledicti, in Ignem Aeternum
Type Album
Date de parution 15 Juillet 2007
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album157

Tracklist

1.
 Obombration
 04:48
2.
 The Shrine of Mad Laughter
 10:37
3.
 Bread of Bitterness
 07:49
4.
 The Repellent Scars of Abandon and Election
 11:40
5.
 A Chore for the Lost
 09:15
6.
 Obombration
 02:07

Durée totale : 46:16

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Deathspell Omega


Chronique @ Corwin

09 Septembre 2007
Le DSO nouveau est arrivé, Alléluia, Are Krishna, et tout et tout. Comme on ne pouvait de toutes façons en douter au vu des productions précédentes, le trio français nous a pondu un disque monstrueux.

Le groupe, qui a quitté les terres du true depuis le monumental Si Monumentum Requires, Circumspice, continue de s'enfoncer dans sa voie unique, celle d'un black qui explose les codes et s'écarte toujours plus du droit chemin. Suivant un chemin parallèle sans jamais croiser vraiment celui de Blut Aus Nord, DSO se forge encore et toujours une identité propre et que personne ne peut leur contester. Alors, qu'est-ce qu'il y a dans les entrailles de ce disque ? Prenez Diabolus Abscontidus et Kénôse II. Mélangez-les. Mettez le métronome au plus haut. Greffez un deuxième cerveau à chaque musicien. Poussez le concept vers une froideur abyssale et labyrinthique plus appuyée. Voilà, vous avez Fas - Ite, Maledicti, in Ignem Aeternum.

FIMIA (oui, j'abrège, ce titre prend trop de place, cette parenthèse aussi d'ailleurs mais suivez un peu au lieu de protester, voulez-vous ?) est donc le disque le plus compliqué et, de fait, aussi le plus difficile d'accès de DSO. Il faut plusieurs écoutes pour bien en prendre la mesure, contrairement aux bien plus directs Kénôse et Si Monumentum, quoi qu'eux même n'aient rien de facile (non, je ne me contredis pas, mauvaises langues). Je parlais de labyrinthe plus haut, et c'est bien ce qu'est ce disque. Si on excepte les deux ″Obombration″, titres plus posés et ambiants ouvrant et fermant le disque, chaque composition est chargée de cette technicité hallucinante, de ces riffs qui se suivent et se ressemblent sans se copier, laissant bien peu de points d'appui à l'auditeur, chargée de ce rythme frénétique et presque constant (contrairement à Kénôse qui alternait plus de deux tempos, FIMIA tend à se poser sur un concept binaire de mouvements lents/tempo dit du métronome affolé). Ces lignes extrêmement rapides, couplées avec ces riffs éclopés et malades qui tournent en boucles désordonnées, donnent à la musique de DSO, plus que jamais, cette impression d'essayer d'avancer, de lutter de toutes ses forces pour progresser, et faire du sur-place, rester embourbé dans quelque chose de trop énorme pour qu'on puisse penser lutter avec succès. Et malgré ce chaos gluant, DSO ne perd pas une fois le contrôle de sa musique. Ou plutôt si, une seule et unique fois, à la toute fin de ″A Chore Of The Lost″, où une très étrange incursion mélodique vient perturber l'auditeur perdu dans les méandres du disque et extirpé sans qu'il le veuille de l'ambiance impossible du groupe. Seule erreur du groupe sur le disque.

Donc, FIMIA est un disque techniquement, structurellement à peu près irréprochable. Le son est parfaitement adapté, un peu moins distinct que Kénôse dont l'efficacité reposait sur ses riffs plus percutants, ici de toutes manières noyés dans la masse et donc inopérants, et cette production un peu moins claire (pas beaucoup non plus) soutient entièrement la structure des morceaux. DSO joue aussi beaucoup avec les silences, les blancs de changement de pistes étant considérablement rallongés, et les poses ambiantes approchant parfois du néant sonore, pour mieux réintroduire sa folie sous la forme d'un assaut d'une brutalité rare. Le découpage des morceaux reste dans la droite lignée de ce qu'a pu faire le groupe sur des morceaux comme ″Carnal Malefactor″ ou ″Diabolus Abscontidus″, introduisant des breaks là où on ne les attend pas et les coupant court là où on ne l'attend pas vraiment non plus, voir l'entrée d'″Obombration 1″, par exemple.

Reste qu'on perd un peu d'ambiance, dans tout ça. FIMIA est froid, froid, froid, technique, technique, technique, voire même très très froid. Bon, DSO l'a toujours été, et la technique est venue sérieusement avec Kénôse, mais finalement, FIMIA est moins putride que Si Monumentum Requires, Circumpsice, Diabolus Abscontidus ou Mass Grave Aesthetics, et un peu moins... Un peu moins quoi, je ne sais pas trop, mais un peu moins que Kénôse du côté ambiances. Comprenez bien : FIMIA reste un disque particulièrement hypnotique, dont on s'arrache difficilement une fois que l'on a su pénétrer au coeur. C'est juste que les sommets qu'étaient les deux albums et les deux splits précédents n'ont pas été égalés.

Bref, Fas - Ite, Maledicti, in Ignem Aeternum (oui, je l'ai écrit en entier, c'est la conclusion, il faut que je fasse un effort quand même) est un bon disque de DSO. Le meilleur techniquement, mais pas le meilleur d'un point de vue ambiances. Et un bon disque de DSO, à défaut d'être le plus intense, est, forcément, un excellent disque. Un très légère déception pour le connaisseur de DSO, déception qui ne m'empêchera pas de prendre mon pied avec ce disque pour autant et qui ne change rien à ses qualités formelles indéniables. Bon, évidemment, si vous êtes bloqué sur le true, vous n'aimerez pas. Si vous considérez que Kénôse était une débauche inutile par rapport à Si Monumentum Requires, Circumspice, vous n'aimerez pas. Si vous n'êtes pas prêt à encaisser un déluge déconstruit monstrueux, vous n'aimerez pas. Notez que ce serait bien dommage, tout de même. Très bon à défaut d'être géniallissime. A écouter particulièrement : ″The Shrine of Mad Laughter″.

7 Commentaires

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KVARFORTH - 05 Novembre 2007: Oui on sait de toute facon t'aimes rien...
wOLF - 08 Juillet 2008: Je suis d'accord avec ta chronique et ta note, même si j'ai mis plus.
Il n'y a rien a ajouter.
Abyssion - 28 Fevrier 2009: Excellente chronique pour un groupe tout simplement divin! Permets moi cependant de te corrigé, ce n'est pas "A chore of the lost" mais "A chore for the lost".
Encore bravo pour la chronique.
 
fl0))) - 24 Fevrier 2010: Bizarrement, c'est celui que j'aime le moins. Trop expérimental, trop trituré...d'accord l'ambiance est là, la nouvelle direction est intéressante, le tout reste très noir etc. Mais un poil lassant car trop de trop tue le trop.
Donc voilà, un disque qui reste selon moi largement surestimé et bien en dessous de Kenose et bien sûr de SMRC (attention j'ai pas dit qu'il était mauvais pour autant).
Indispensable pour le fan, mais les autres passeront leur chemin. Superbe édition vinyle cela dit.
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Chronique @ 8AZERTY8

23 Juin 2013

comme si vous rencontriez la pire monstruosité dans une forêt en pleine nuit…

Deathspell Omega, c’est le genre de groupe qui met tout le monde d’accord. Vous êtes épuisés par les 638 groupes de « true » black metal qui naissent et disparaissent tout aussi vite chaque mois aux quatre coins du globes, vous ne supportez plus ces Darkthrone-like qui pullulent plus vite que des larves sur un cadavre en décomposition avancée, vous êtes exaspérés par cette vague ultra-dark-dépressivo-suicidaire qui nous pond des titres de 24 minutes en enchaînant deux power-chords en boucle, le tout enregistré avec un portable dans un garage, bref, vous cherchez du talent, pourquoi pas de l’originalité, allez, rêvons un peu, une musique unique.

Unique, la musique des Français de DSO l’est depuis « Mass Grave Aesthetics » parût sur le split « From the entrails to the dirt », mais encore plus depuis le sublime « Kénôse », summum, à mes yeux, de la folie artistique du groupe avec le marécage sonore tortueux, puant, et horriblement morbide qu’est ce « Fas – Ite… ». En effet, même s’il croulait, à juste titre, sous les éloges des blackeux, unanimes, « Si Monumentum Requires, Circumspice » restait relativement classique dans la construction de ses morceaux pour du black, et ne faisait qu’amorcer doucement, par le biais de ses atmosphères maladives, le virage que prendra le groupe peu de temps après.

Ce virage, c’est celui qui mène à une musique intrinsèquement progressive, pas par l’apport d’éléments externes au « milieu métal », mais bien par son extrémisme musical, basé sur la science du dissonant, du maladif, de l’horrible. Ici la musique de DSO est mouvante, organique, jamais vraiment stable, les accords et autres arpèges crispant sont martelés pour créer des riffs labyrinthiques et terriblement sombres, entrecoupés de breaks parfois très atmosphériques, pouvant durer plusieurs minutes ( rappelons-nous du grand « carnal malefactor » ) et étant terriblement prenants. Mais paradoxalement, l'album conserve un côté froid et clinique ( dans le bon sens du terme) dû à une technique irréprochable et à la prod parfaitement adaptée au style particulier du groupe. D’ailleurs le disque s’ouvre et se referme par deux « petite » pistes principalement atmosphériques, comme sait si bien le faire le groupe, renforçant l’impression de pénétrer un lieu hostile. On finit par se perdre dans ce dédale terriblement inquiétant mais irrémédiablement cohérent. C’est aussi ça DSO, la cohérence, rien n’arrive par hasard car oui, sur « Fas-Ite, Maledicti » les riffs ne s’écoutent pas, ils vous tombent dessus comme si vous rencontriez la pire monstruosité dans une forêt en pleine nuit…

La batterie n’est pas en reste, blastant souvent, et frappant opiniâtrement et par moment de manière extrêmement syncopée par-dessus ces riffs pour créer un tourbillon, un chaos indescriptible mais parfaitement maîtrisé. Enfin, que serait DSO sans Mikko Aspa vomissant des textes souvent hautement théologiques, contrastant avec l’anti christianisme bas de gamme auquel nous ont habitués la plupart des groupes de black d’hier et d’aujourd’hui.

L’une des grosses surprises à la première écoute de ce cd, c’est le niveau technique remarquable des musiciens et tout spécialement du gratteux, la guitare n’étant généralement pas mise en avant dans ce genre musical. Ses riffs extrêmement saccadés sur les parties blastées sont comme une lame sortant puis rentrant à nouveau dans la chair, s’obstinant, frappant, assénant sans cesse ses dissonances métalliques. On a même ici droit à plusieurs interventions mélodiques très bien senties (« The repellent scars of abandon & election »), et parfois très subtiles ( le début de « The shrine of the mad laughter ») renforçant cet aspect progressif, certains parleront de post-black. Eh puis que dire de l’intro du premier morceau pré-cité, ou même du suivant sur la galette, « A chore for the lost », ces mélodies terribles s’immisçant dans les cervelles comme pour les corrompre…

La complexité des compositions nécessitant évidemment un son ayant un minimum de propreté, on est bien loin des productions raw habituelles, sans sombrer pour autant dans l’aseptisé (loin de là).Ce « Fas – Ite maledicti » est sans doute l’album le plus complexe et difficile d’accès du groupe, mais peut être (surement) le meilleurs, entre un « SMRC » finalement assez classique même si génial, et un « Paracletus » amorçant une marche arrière dans la démarche engagée avec Kénôse,( l’intention manifeste d’aller vers une complexification et un avant-gardisme musical) et revenant vers des structures plus classiques tout en conservant l’aspect très dissonant. Les deux premiers albums du groupe n’étant quant à eux en rien mémorables contrairement à leurs petits frères.

Je ne suis pas un habitué des éloges et compliments gratuits, et je n’élève que très rarement un disque au rang de chef d’œuvre, mais ce disque en est un à mes yeux, de par ce qu’il dégage, mais aussi de par son avant-gardisme, et son approche instrumentale. Si vous ne l’avez pas, courrez l’acheter, oui, l’acheter, même l’objet est superbe !

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