Trois ans après
Songs of Love and Hate, revoilà
Godflesh avec
Us and Them. On remarque tout de suite le retour de la boîte à rythmes et un coté plus sec et plus incisif dans leur musique. I Me Mine déboule par une intro Drum
And Bass et la basse, industrielle, flirte diaboliquement avec les graves. Le chant enragé et la guitare planante nous confirment un retour à des sonorités plus mécaniques par rapport a
Songs of Love and Hate, plus organiques, avec un batteur en chair et en os et une approche plus humaine de la notion de groupe.
Us and Them enchaîne avec un riff martial accompagné par un chant lointain. Le chant se fera plus enragé pendant le refrain. Ici le rythme revient à ses premières amours et la comparaison avec leur album éponyme de 1988 saute à l’esprit même si l’évolution est flagrante.
Le break en sonorités claires est juste superbe et entraînant. Broadrick trouve ici une belle façon de regrouper pas mal de choses qu’il exprimait par des projets parallèles.
Endgames continuera de flirter avec des rythmes DnB et une basse toute en distorsion. Typiques de ce groupe, on y retrouve les ingrédients d’un metal indus et entraînant, le travail de la guitare à la wha wha est hypnotique. Witchunt sera plus sombre et plus violent avec son rythme lourd. Ce morceau vient vous aplatir la bouche par terre avec sa basse tournante. Le chant encore une fois, surgit, enragé. On regrettera peut-être l’absence de prises de risques mais, en revanche, on appréciera son coté maîtrisé. On sent bien que l’on n’a pas affaire à des jeunots pleins de sève et d’hormones qui viennent déverser leur colère. A l’image de cette boite à rythmes, le coté mécanique est omniprésent, implacable. Moins hypnotique, très ancré dans l’indus froid, telle est l’ambiance posée par cette galette. Whose Truth is your Thruth paraît un peu plus fade mais toujours entraînant.
Defiled par contre explose comme un des meilleurs titres de l’album avec son rythme aux sonorités filtrées et son chant renfermé. La guitare stridente contraste avec la chaleur du chant. On regrettera tout de même un coté trop froid, un peu moins de maîtrise et un peu plus de folie aurait été bienvenue.
Bittersweet est comme un retour à un côté contemplatif, surtout avec son break magnifique. Nail est très torturé en comparaison. Son allure rampante le rend oppressant. Le jeu de Broadrick complètera cette impression. Descent s’étirera de tout son long par l’effet d’écho d’un chant lointain.
Pas ennuyeux du tout, ce titre vous plonge dans le côté mélancolique de
Godflesh. En fait, il sert de contraste entre Nail et Control Freak qui suivra. Sur ce dernier, le chant rageur de Broadrick s’exprimera encore une fois avant de céder en un final aux sonorités claires.
The Internal et
Live To Loose sonnent comme un au revoir. Ils paraissent rassurants par rapport au côté rageur des autres titres. Tout deux sont terminés par des breaks beaucoup plus mélodieux et mélancoliques.
Un album maitrisé, abouti, mais bien moins marquant que ses prédécesseurs, peuplé de rythmes Drum and Bass. Ici, la place est donnée à une guitare qui se charge de toutes les ambiances au détriment des samples, presque absents. La basse, très mécanique, a perdu tout son coté organique. Au travers du chant, on peut sentir un changement d’orientation d’un Justin Broadrick qui semble déjà chercher ailleurs. Avec le recul, on se rend compte de cet imperceptible tâtonnement en écoutant ce qu’il fera au sein de
Jesu, groupe qu’il formera après la fin de
Godflesh.
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