Godflesh…. Ce groupe désormais mythique s’est formé en 1988 au Royaume-Uni (Birmingham).
Composé de Justin Broadrick ( ex
Napalm Death) à la guitare, N.G Green à la basse et d’une boîte a rythmes. D’entrée, ils s’imposent comme les pionniers du metal industriel par leurs ambiances froides, brutales et déshumanisées qu’ils n’auront de cesse de faire évoluer, y incluant des rythmes DnB, des nappes envoûtantes et des mélodies favorisant l’introspection. Il faut dire que J. Broadrick est doué pour ça. Il continuera de le prouver avec son nouveau groupe
Jesu et de multiples participations a des projets parallèles.
Cet album est le premier du groupe, sorti en 1988. D’entrée de jeu,
Avalanche Master Song annonce la couleur. La boîte à rythmes est implacable, le rythme lent, la basse omniprésente, la guitare vous assène des notes seules virant au larsen, le chant…… ce chant primaire, plein de rage vous impose cette vision froide d’un univers froid où l’humain n’a plus sa place. On a l’impression d’être dans un grand hangar où l’humanité sera parquée, rasée, exterminée.
Pas de place pour la couleur ou la chaleur hormis peut-être celle d’un lance-flammes.
Ici, c’est le gris qui prédomine, le béton, la froideur du métal.
La reverb' omniprésente y est pour beaucoup ainsi que le coté dépouillé de leur musique.
Veins, plus rythmée, est marquée par des coups de cymbales répétitifs et un chant plus lointain.
Godhead commence là ou finit Veins, par un passage aérien et froid. Le tempo ralentit pour laisser la voix se poser sur ce rythme accompagné d’une sorte d’écho. On se sent comme à des âges reculés où règnent la massue et les outils en pierre.
Spinebender est porté par une basse où la distorsion crée une atmosphère plus chaude, la guitare, en retrait, lâche toujours ses dissonances tandis que le chant, lascif et rassurant, semble vous apaiser et vous invite a vous plaire dans ce monde pourtant hostile.
Il en sera tout autrement avec Weak
Flesh qui va vous écraser la bouche comme un marteau compresseur. Le kick est plus rapide mais pas le rythme, le chant vomit ses phrases plus nauséabondes pour passer en retrait et laisser la boîte à rythmes vous marteler à grands coups de cymbales. Le break monstrueux est
Purement jouissif et on a droit au seul soli de l’album. L’ensemble basse-batterie est remarquablement bien entrelacé et il vous prend une soudaine envie de vous lever pour slammer.
Ice Nevershatter est du même acabit que Veins niveau tempo suivi de
Wounds, très métronomique, où la boîte à rythmes impose l’ambiance mécanique.
Streetcleaner2 représente à lui seul ce côté déshumanisé dont je parlais plus haut, on sent vraiment que l’humain n’a plus la main et que les carottes sont cuites en ce qui le concerne.
Le bruit assourdissant des machines et les cris achèveront cet album froid et mécanique.
Je conseille à ceux qui aimeront cette galette le Industrial de Pitch Schifter qui en est une copie conforme, un clone même. J’ai découvert
Godflesh avec cet album et je me rappelle qu’à l’époque, on n’avait jamais entendu un truc aussi massif, aussi primaire.
Un album en particulier que tu retiens?
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