On ne peut le nier, le talent n‘est plus, et ce depuis bien longtemps…
Dire qu’il n’y a jamais eu de talent à aucun moment serait faux, il est vrai, car en effet l’avant-gardiste "
Hvis Lyset Tar Oss" m’avait vraiment envoûté, et reste encore pour moi aujourd’hui une œuvre magnifique même si je ne l’écoute pas souvent. Cependant, hormis cela il est vrai que je n’ai jamais trouvé un quelconque intérêt dans la musique de monsieur Vikernes. L’éponyme "
Burzum" ne m’avait pas séduit, "
Det Som Engang Var" m’avait laissé sur ma faim. Mais "
Hvis Lyset Tar Oss" était vraiment bon, en fait le jour et la nuit.
Tout ce qui s’en suivra (pour le reste des années 90) que ce soit "
Filosofem", "Daudi Baldrs" ou "Hlidskjalf" ne traduiront tous trois qu’un manque d’inspiration. Manque d’inspiration dont ne peut résulter qu’un certain ennui, qui m’amenait (car je n’écoute plus de
Burzum depuis des années) à me demander comment lui-même ne s’endormait pas en composant ses albums. Peut-être est-ce là son génie.
Pour faire taire les réacs qui commencent à s’insurger devant une nouvelle chronique qui semble bien négative, je leur dis qu’il ne s’agit ici que de mon point de vue, que je ne considère pas avoir la parole divine, et qu’il est donc inutile de ressasser toujours les mêmes critiques. De mon côté je ne dirais pas que la musique de
Burzum est à chier, mais plus subtilement qu’elle souffre d’une absence d’inspiration, de talent, et d’une absence de passion de la part de son créateur qui se ressent fortement.
D’où mon étonnement quand je vois qu’autant de personnes voue un tel culte à cet homme. Bon, vous allez me dire, pourquoi chroniquer un
Burzum alors ?
Et pourquoi n’ai-je toujours pas dit un mot sur l’album ? J’y viens justement !
Umskiptar (traduisez "Métamorphose") arrive donc en cette année
2012 après deux albums, "
Belus" qui ne m’as pas convaincu, et "
Fallen" que je n’ai pas écouté. Ce qui m’a attiré avec
Umskiptar c’est l’artwork, que je trouvais (pour la première fois depuis longtemps chez
Burzum) magnifique, et inspirant ! Inspirant, oui ! Donc inspiré, sûrement ! C’est en tout cas ce que je me suis dit. La pochette, additionné à la tracklist (qui présageait enfin une inspiration) me laisser espérer un tournant dans la musique de
Burzum, comprenez une "Métamorphose". Tiens, c’est le titre de l’album justement !
C’est donc la première fois (réellement !) que j’attendais la sortie d’un album de
Burzum ! Oui, j’attendais cet album, et c’est pourquoi j’ai tenu à le chroniquer. Pochette sympa, titres inspirants, malgré cela, n’aimant pas les travaux précédant je n’allais quand même pas acheter le cd (persévérant mais pas fou !). Il y a aussi cette impression que j’aurai, en achetant un album de
Burzum de soutenir ses idéologies, et d’avoir participé indirectement à ces incendies criminels qui l’ont fait connaître. J’ai donc ouvert Spot’, branché mon casque et me suis lancé, avec une certaine conviction je dois le dire, dans l’écoute de cette "métamorphose" !
L’ouverture se fait donc avec "Blóðstokkinn", une petite intro qui ne casse vraiment pas des briques! S’en suis le premier morceau "Jóln" ! Et je dois avouer que j’ai été assez surpris par l’apparition de petites influences, traces (appelez ça comme vous voulez) folklorique ! La piste n’est pas trop longue, et se révèle assez sympa, bien que ne restant pas en tête (je ne m’en souvenais même plus une fois le cd terminé !!)
En parlant de terminer, j’arrêterai d’ailleurs le track-by-track dès la deuxième piste, en effet le reste ne se démarquera pas, pire sa platitude, ses longueurs, ses morceaux qui semblent tous les mêmes, n’auront eu comme effet que de me plonger dans une phase de somnolence (bâillement, mouvements lents, yeux qui se ferment,… absences).
Je m’avoue vaincu.
D’une certaine manière la métamorphose a eu lieu, les sonorités sont différentes sur quelques morceaux, témoignant d’une lueur de nouveauté. Le chant aussi, ces abominables cris font place ici à du chant clair, belle initiative, mais malheureusement tellement faux qu’il me réveillait et m’empêchait finalement de passer dans la phase de sommeil. Enfin, le jeu des guitares ne varie pas beaucoup d’une piste à l’autre, et étant très présent c’est ce qui au final confond et dévalorise toutes les pistes. Au final, l’album qui dure plus d’une heure aurait gagné à durer moitié moins de temps.
Malgré la belle pochette, les titres aux noms inspirés, la semi métamorphose, la musique se révèle lente, pauvre, et sans âme.
De plus, l’inspiration de la Völuspá aurait dû créer une atmosphère particulière, un
Burzum nouveau, mais non, grosse tromperie sur la marchandise.
Burzum a changé sur la forme (imagerie, "inspiration", chant,…) mais pas sur le fond (musique soporifique, et au final non inspirée) Le tout manque (comme d’habitude) de fraîcheur, d’inspiration, de justesse, bref, il manque beaucoup de choses pour en faire un bon album.
Mais quelle importance diraient certains, le principal c’est l’image justement, pas le contenu !
Il s’inspire de la Völuspá ! Oui, génial, mais pour en faire quoi ? Strictement rien. Une simple récitation aussi peu habitée et communicative que la musique qui l’accompagne.
Je m’avoue vaincu.
On ne peut le nier, le talent n‘est plus, et ce depuis bien longtemps…
Encore une preuve que ce statut d’icône, de dieu, de génie que certains donnent à Vikernes est usurpé. Tout cela confirme ma pensée que seul ses méfaits bien connus de tous lui ont permis d’obtenir ce statut. Les fans de
Burzum (au moins une partie d’entre eux) s’en défendront toujours, mais ne nous leurrons pas, si ces événements n’avaient pas eu lieu (incendies criminels et meurtre) il n’y aurait aujourd’hui pas un dixième des ses fans qui écouterait
Burzum, pour la simple raison qu’ils n’en auraient jamais entendu parler.
Et c’est bien la raison pour laquelle
Burzum sera toujours associé à cela. C’était sa campagne de pub ! Et cela à bien marché. Le Krist(ian) se prend maintenant pour le Christ, et au fil des années une horde de fidèles s’est formée, sans doute pour assister à sa résurrection, qui n’aura jamais lieu.
Dieu et Vikernes auront bien un point commun, celui de n’être à mes yeux que des légendes.
Mais je suis vaincu, je me fais une raison. Les fidèles continueront à distribuer des "
Filosofem" aux "ignorants", comme on distribue des Bibles aux enfants dès leur sortie du berceau, dans un même but, formater et enrôler dans une sorte de pensée unique.
Pour conclure, si j’ai l’honnêteté de dire que lui reconnais une œuvre, il y a de ça 18 ans, je n’ai jamais été fan de la musique de
Burzum, encore moins du personnage bien sûr (que je trouve de plus en plus ridicule), et cet énième exemple "
Umskiptar" me conforte dans mon idée, aussi je ne me pencherai pas sur ses prochaines sorties.
Vikernes, malgré ses nombreuses tentatives toujours ratées, n’atteindra jamais le génie, et le talent de ces hommes, qui il y a près de 900 ans, ont bâti l’œuvre qu’était l’église de
Fantoft.
Après avoir lu la chronique je me suis dis que je n'allais pas écouter et encore moins acheter cet album, car contrairement à presque vous tous, je l'ai bien aimé. Etant totalement indifférent au personnage de Vikernes, j'ai trouvé cette chronique pertinente et pas du tout anti-Vikernes comme certains l'ont comprise.
Cependant après avoir lu les commentaires enflammés (du moins tenté pour les pavés redondants), je me suis dis que j'allais y jeter une oreille, même si je crains fort que l'auteur ait raison. Mais je peux peut-être espérer!
En tout cas, je ne sais si c'est un compliment ou une critique, mais c'est le premier album de musique (début du moins) que j'ai trouvé et même ressenti comme vraiment malsain, ce qui est assez désagréable. Après je ne connais pas tous les groupes de black, mais par exemple à côté, la musique d'Impaled Nazarene (que j'apprécie beaucoup) ne me fait rien de tel.
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