Trident Wolf Eclipse

Liste des groupes Black Metal Watain Trident Wolf Eclipse
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15/20
Nom du groupe Watain
Nom de l'album Trident Wolf Eclipse
Type Album
Date de parution 05 Janvier 2018
Labels Century Media
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album127

Tracklist

1.
 Nuclear Alchemy
 03:10
2.
 Sacred Damnation
 04:41
3.
 Teufelsreich
 04:26
4.
 Furor Diabolicus
 04:43
5.
 A Throne Below
 04:09
6.
 Ultra (Pandemoniac)
 04:01
7.
 Towards the Sanctuary
 04:54
8.
 The Fire of Power
 04:42

Bonus
9.
 Antikrists Mirakel
 07:09

Durée totale : 41:55

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Watain


Chronique @ Icare

27 Janvier 2018

Watain ne réinvente pas le style, mais nous en offre un condensé pur, racé, puissant et efficace magistralement exécuté

Lorsque Watain a débuté en 1998, il vomissait un black metal noir, habité et sans concession et semblait se foutre de sa popularité, paraissant se fixer comme seul objectif de tout annihiler sur son passage sans se poser de question, d’ailleurs la trilogie Rabid’s Death Curse/Casus Luciferi/Sworn to the the Dark a marqué au fer rouge bon nombre de metalleux au début des années 2000.
Aujourd’hui, les choses ont bien changé : Watain est un groupe incontournable de la scène black metal, une institution presque aussi populaire que Cradle of Filth ou Dimmu Borgir dont le but avoué est de répandre la parole du Malin au plus grand nombre via leur musique. Promo médiatique monstrueuse, tournées incessantes, satanisme virulent clamé haut et fort et agissant évidemment comme une vitrine sulfureuse auprès du grand public, le groupe ne recule devant rien pour rester sur le devant de la scène, et a amorcé depuis Lawless Darkness un virage vers ce que l’on pourrait qualifier de black « mainstream », surtout avec The Wild Hunt, qui poussait les expérimentations jusqu’à la ballade gentillette, laissant sur la touche pas mal de fans de la première heure. Alors, quid de ce sixième album de la horde suédoise dont la lourde tâche consiste à succéder au controversé The Wild Hunt qui avait un peu le cul entre deux chaises ?

La réponse est directe et sans fioriture, à l’instar de la musique du trio, qui expédie pied au plancher huit titres en 34 petites minutes. La plage d’ouverture, Nuclear Alchemy, nous explose directement aux tympans avec une sauvagerie jouissive, sur ce riff thrashy infernal très vite appuyé par un blast fulgurant de rapidité et des hurlements bestiaux pour un début à s’en décrocher les cervicales. L’accélération après la reprise est assassine, et même si cette intensité rythmique ne dure pas, l’ensemble du morcif reste rapide, violent et délicieusement agressif. Ce petit brûlot de black thrash, torché en 3,08 minutes à peine, se permet même un break central mid tempo plus posé, avant de repartir sur le riff de départ rehaussé par un bref solo hurlant et chaotique et les aboiements d’Erik Danielsson.
Sacred Damnation démarre aussi sur les chapeaux de roue, avec un gros blast qui tâche et un riff guerrier à la Marduk, mais dans l’ensemble, le titre est moins direct, variant plus les tempi, alternant passages rampants aux relents de souffre et attaques frontales, se chargeant de ces petites dissonances à la noirceur vénéneuse dont Watain s’est fait l’un des plus redoutables ambassadeurs, et allant jusqu’à offrir une fin de morceau particulièrement mélodique dans ce déluge de décibels.
Oui, finies les digressions épiques ou les pseudo ballades pour grimés, Watain envoie huit titres puissants, noirs et haineux de pur black metal qui entremêlent habilement brutalité, groove (Furor Diabolicus) et mélodies (Teufelsreich qui fleure bon le vieux Dissection des familles) avec un savoir-faire éprouvé. Le son est juste comme il faut, un peu crade et abrasif mais pas trop, donnant un côté sale et primitif à la musique des Suédois sans en sacrifier la puissance. A ce propos, les riffs sont généralement simples et efficaces, parfaitement irrésistibles ou envoûtants, et H. cogne comme un sourd sur ses fûts, se fendant de rythmiques majoritairement basiques, rapides et destructrices qui appellent inévitablement au headbang (le début de Towards the Sanctuary), tandis que le frontman scande les refrains de manière véritablement possédée.

Car oui, le véritable point fort de ce disque, c’est qu’en plus d’être compact, direct, très efficace, puissant et accrocheur, il a une véritable âme, une aura satanique qui suinte tout le long de ces 34 minutes (A Throne Below aux mélodies ensorcelantes et noires qui se consument comme un brasier infernal, l’insidieux The Fire of Power aux guitares hypnotiques et lancinantes). Les morceaux ont beau être impeccablement travaillés - comme toujours avec le groupe - on parvient parfois à ressentir ce délicieux sentiment d’urgence cher au style qui s’était perdu sur les albums précédents, renforcé par quelques influences thrash bien senties (Nuclear Alchemy, Ultra (Pandemoniac)). Certes, Watain ne réinvente pas le style, mais il nous en offre un condensé pur, racé, puissant et efficace magistralement exécuté.

Vous n’avez pas aimé ce Wild Hunt ? Aucun problème, ce Trident Wolf Eclipse, qui revient aux fondamentaux de Watain et nous offre une bonne branlée de black suédois comme on les aime, à la fois subtil et destructeur, pourrait bien vous réconcilier avec le groupe. Il semblerait finalement que la chasse sauvage ait commencé avec cinq ans de retard, et vous feriez bien de vous mettre à courir sans tarder, car visiblement, c’est vous qui en êtes la proie…

6 Commentaires

22 J'aime

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CRUACH - 29 Janvier 2018:

Bête et méchant: très recommandable donc.

devil_reject - 30 Janvier 2018:

Très bonne chronique Icare, cette fois je te rejoins complètement sur la qualité de l'album ! :) Certains l'ont qualifié de Reign in Blood du black metal... je serais étonné qu'il devienne aussi culte mais il est en tous cas irréprochable.

666belzebuth - 18 Fevrier 2018:

Du lourd cet album, on ressent tout l'altruisme du groupe dès les premieres secondes. Ensuite l'amour et la compassion siègent aimablement pendant 40min. A offrir à tout humaniste avec une boite de chocolat et du lait

Sperma_frost - 02 Décembre 2018:

Une trentaine de minutes de pure agressivité, c’est clair, ils vont à l’essentiel et ça fait mouche!

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