Watain est vraiment
Satan à l'état pur. Cela se voit. Après un
Sworn to the Dark qui le prouvait très bien, et qui franchement, était assez difficile à écouter intégralement deux fois d'affilée, musique plate, sans variation précise, crade, crue, le chant plus hargneux que jamais, les guitares, n'en parlons pas, mais vraiment très très bon à entendre. Certains morceaux paraissaient interminables, toutefois. Avec une telle durée d'album, c'était principalement pour cette raison que c'était difficile d'écouter un tel album deux fois de suite.
Il aura donc fallu 3 ans à
Watain pour sortir son quatrième album. En effet, en cette année de 2010, les suédois se sont décidés à sortir un nouvel album, appelé banalement "
Lawless Darkness". On peut déjà constater, vu la pochette, que ce nouvel album sera dans la veine de son prédécesseur, l'obscurité, le fidèle logo, toujours aussi adroit, les couleurs crades. Après l'aspect visuel, passons à l'auditif.
Donc, premièrement, je ne m'étais pas trompé. La musique est aussi fluide que dans l'album précédent. Après une courte intro de trente secondes, "Death's
Cold Dark" débute d'une force rarement exploitée. Nous avons directement affaire à un couplet grogné par Erik Danielsson, des blasts accompagnés de temps à autre par des breaks où la caisse claire est maître, des sons de guitares toujours aussi tranchantes, avec ce son si sombre. Tous ces arguments font de ce premier morceau une très belle preuve que
Watain a conservé sa façon de jouer si intense. "
Reaping Death" est également du même genre. Une musique toujours aussi rapide, des ambiances toujours sombres, obscures. Le morceau débute par le chant, qui amènera toute sa troupe à suivre sa trace, conduisant à une musique pleine de haine. Nous aurons également un des rares solos de guitare de l'album (un autre également présent dans le dernier morceau "Waters Of
Sin"), mais quel solo !!! C'est une vraie tornades de notes des plus aiguës, tremblantes, qui fait passer un moment des plus tendus de l'album. Très belle démonstration, qui classera "
Reaping Death" comme LE meilleur morceau de l'album.
"
Lawless Darkness" cache aussi des morceaux qui font plus résonner la haine et les pensées satanistes des membres à l'extrême, plutôt que du bourinage inutile sans conviction (comme "
Malfeitor", par exemple, que l'on aurait pu supprimer du tracklist de l'album ou peut être placer plus vers les derniers morceaux), je pense que vous avez pensé au même morceau que moi, n'est ce pas ? Oui, c'est bien "Four
Thrones" qui commence avec un riff très lent, de longues notes, une caisse claire qui résonne dans toute la salle, qui aboutit à un couplet d'enfer, avec un Erik Danielsson plus maléfique que jamais. Nous avons également des riffs qui hurlent l'amour des membres pour certains démons, tout comme
Belial,
Leviathan,
Lucifer et Beelzebuth. Un peu geignard, mais potable, tout de même.
Le titre éponyme est quand à lui une partie instrumentale des plus convaincantes. Cela démarre tout de suite avec une très belle mélodie jouée à la guitare, pendant que le batteur s'acharne sur son charleston et sa cloche de cymbale ride. Tout ceci est suivi par un riff plus lourd que son précédent. La double pédale résonnera plus dans la suite du morceau, accompagné par des descentes de toms exécutées à merveille. Le reste du morceau sera dans la veine des évènements cités ci-dessus, tout en gardant son intensité.
Les autres morceaux aussi seront du même style que les autres, certains apporteront des moments de rengaine (le morceau le plus gênant étant "
Hymn To Qaiyn), d'autres se laisseront écouter avec très grand plaisir ("Total
Funeral"). Pour son quatrième album,
Watain nous aura sorti le grand jeu. Quelques points sont encore à améliorer, comme l'excès de blasts qui en deviennent un peu lourd, à force, mais le principal est déjà accompli : l'intensité, les variations, la haine, certains moment nous donnant des frissons, et j'en passe. Espérons qu'ils garderont tout ceci pour les années à venir.
Moi je trouve que les ambiances fabuleuses font totalement oublier la longueur et font qu’on ne s’ennuie pas un instant à l’écoute de cet album. Mais bon, les goûts et les couleurs...
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