Totalitarian Black Metal

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Nom du groupe Ad Hominem
Nom de l'album Totalitarian Black Metal
Type Album
Date de parution 28 Fevrier 2025
Style MusicalBlack Industriel
Membres possèdant cet album25

Tracklist

1.
 Snort the Ashes of God
 02:00
2.
 Gas Mask Devastation
 03:33
3.
 Totalitarian Black Metal
 02:20
4.
 Choke the Woke
 04:29
5.
 The Nuclear Solution
 03:56
6.
 Black Stone Circle Pit
 03:14
7.
 Dekontamination
 04:25
8.
 Saturday Night Gulag
 03:54
9.
 Stairway to Oven
 03:26

Durée totale : 31:17

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Ad Hominem


Chronique @ BEERGRINDER

13 Juin 2025

Totalitarian Black Metal est l’étincelle qui va rallumer le feu, ou plutôt le four.

Ne tournons pas autour du pot, qu’on approuve ou désapprouve, nous avons tous pu constater un entrisme de gauchistes dans la scène Metal (ailleurs que dans le Grindcore et des gauchistes punk à chiens qui ont toujours fait partie du décor, j’entends), auparavant c’était des gens extérieurs et les autorités qui s’inquiétaient du Metal extrême, qui vilipendaient, qui se scandalisaient, qui censuraient, qui interdisaient. Désormais ça se passe de l’intérieur, les petits bobos universitaires qui ressemblent à Yann Bartès sont aux aguets, et tout ce qui est soupçonné d’être plus à droite qu’Olivier Faure doit être reporté, dénoncé, empêché, invisibilisé, boycotté, éliminé, exterminé, déporté, et à ce titre le Black Metal est particulièrement scruté par les petits commissaires politiques du politburo.

Le Black Metal, censé combattre la pensée dominante (à ne pas confondre avec la pensée majoritaire) et l’establishment, s’est à ce titre quelque peu compromis depuis longtemps, sans même s’en apercevoir d’ailleurs. En effet, à l’heure où l’influence du christianisme dans le monde occidental est de plus en plus restreinte, qu’y a-t-il de sulfureux à critiquer les églises dont la moitié tombent en ruine ? Où est la gloire à critiquer Jésus ou le ridiculiser alors que le seul risque est que Jean-Eudes vienne mollement protester avec son pull Jacquard et ses mocassins ? Déjà lorsque Marduk le faisait en 2001 sur le morceau Jesus Christ... Sodomized, cela commençait à être redondant et convenu, mais en 2025 c’est complètement obsolète.

Fort heureusement il existe encore des combos qui prennent le risque d’aller à contre courant et résister aux injonctions, car ironiquement ces dernières sont désormais dispensées en masse par les progressistes, les autoproclamés tolérants qui appellent à la liberté d’expression (comprenez : uniquement la leur) et non les conservateurs comme dans les années 80.
Ad Hominem avait dans tous les cas défrayé la chronique dès son premier album de 2002 Planet ZOG (cherchez la signification de l’acronyme et vous serez vite fixés), et a entretenu soigneusement cette réputation sulfureuse jusqu’à aujourd’hui. Musicalement les derniers albums étaient de bonne facture, ça ronronnait un peu, il manquait un petit quelque chose pour s’imposer, mais laissez-moi vous dire que Totalitarian Black Metal (2025) est l’étincelle qui va rallumer le feu, ou plutôt le four.

L’instrumental de départ Snort the Ashes of God propose un Black Metal quelque part entre la scène norvégienne et la première vague, un peu façon Urgehal, et le féroce premier véritable morceau Gas Mask Devastation embraye dans le même style, assez proche du monstrueux Goatcraft Torment. Totalitarian Black Metal fait monter la violence d’un cran tel un Marduk / Tsjuder martial et impitoyable, un morceau qui porte très bien son nom, on se croirait sous un bombardement aérien, le Kaiser a considérablement musclé son jeu sur ce septième album.

Choke the Woke ! Musicalement un bon morceau mid-tempo lourd avec des rythmiques entêtantes presque Black‘n’Roll, mais l’essentiel est ailleurs : envoyer symboliquement paitre cette nuée de fragiles, d’homme-soja, de donneurs de leçons, leur adresser un doigt au travers d’un morceau, quoi de plus Black Metal en 2025 ? Rien. Il n’est pas prêt de jouer en live en France en tous cas.
The Nuclear Solution est quant à lui l’un des morceaux les plus brutaux et rapides de l’album, et je suis toujours ému par la brutalité, tabasser avec conviction, rien de mieux.

Production plus costaude, compositions plus inspirées, intensité supérieure, le Kaiser a monté ici tous les curseurs, on sent l’envie d’en découdre et ça fait plaisir.
Il n’y a pas de livret avec paroles dans le CD, et c’est dommage, je parie que celles de Black Stone Circle Pit sont amusantes et ont de quoi provoquer un AVC à certains religieux si ça parle bien de ce que je pense, en plus d’être un super mid-tempo rouleau compresseur.

Totalitarian Black Metal est irréprochable musicalement et dans l’état d’esprit, parfait pour éloigner les hispters et les néo blackeux de pacotille qui se sentent offensés à chaque instant. Et comme c’est l’album des jeux de mots, il se termine en beauté avec un Stairway to Oven dévastateur, merci beaucoup pour ce moment tonton Kaiser, vivement le passage au Hellfest ! Ah non pardon, au temps pour moi.

BG

6 Commentaires

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BEERGRINDER - 14 Juin 2025:

Un pet de travers suffit à les mobiliser ces enfoirés là, mais la chasse au K lol, leur folie va au-delà de ce que j'imaginais, et pourtant j'ai de l'imagination ! Sadistik Exekution sont donc des nazis....

krakoukass56 - 15 Juin 2025:

Beh c'est con à dire, mais ce sont aussi des questions que je me suis posées. Où est la subversion en 2025 de faire de l'antichristianisme pantouflé et sans risques ? L'Islam en prendait-il autant pour son grade que le catholicisme dans les 90's ? Cap' ou pas cap' en gros ?

Destroyer 666 (à vrai dire que je connais à peine, je suis bien loin d'être leur avocat) annulés au dernier Samain, presque annulés fièrement j'ai envie de dire, bah dans ce cas pourquoi les programmer ? Avec en prime d'autres groupes qui se désolidarisent fièrement là aussi, mais c'est un festoche ou un meeting politique le truc ?

Et là tout récemment, rien de moins que Mediapart qui vient se mêler des affaires du Hellfesse (à cause de Faust si j'ai bien compris), on en regretterait presque Christine Boutin.

En attendant, vas-y donc caguer sur l'Islam (rappelez-vous Dimmu Borgir qui jetait une Bible dans un chiotte, ils feraient pareils avec un Coran ?), maintenant c'est Tonton-Moustache qui surveille, putaiiiiiin... Vais p'têt' me mettre à Ad Hominem moi... Rien que pour Choke the Woke et le jeu de mots du dernier morceau j'ai envie d'écouter.

PhuckingPhiphi - 16 Juin 2025:

Les chrétiens ayant une moindre inclination pour l'attentat suicide, le plantage à l'aveugle et le rafalage de salles de concerts, on comprend qu'il reste à ce jour plus tentant de se donner des airs de rebelles en leur chiant dessus que sur d'autres sectes un peu plus… disons… réactives. Mais il est tellement plus confortable de camoufler la lâcheté derrière le discours de la fausse bienveillance et de l'inclusivité de circonstance, que de s'ériger contre un totalitarisme qui, lui, tire à balles réelles.

Quand on n'a plus la main sur le chaos, il ne reste plus qu'à faire semblant de l'avoir souhaité.

Merci pour la kro (merde, encore un K !) ! :)

adrien86fr - 17 Juin 2025:

Contre Imane Khelif, nous avons Kaiser W. Merci pour l'article inspiré. 

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Chronique @ Icare

23 Fevrier 2025

Retour aux bases : destruction, haine, violence et provocation partousent sans capote sur fond d'apocalypse nucléaire.

Quoi qu’on en dise, la sortie d’un nouvel album d’Ad Hominem est toujours un petit évènement dans le microcosme du black français. Groupe sulfureux animé par une idéologie nihiliste et une musique dévastatrice - à moins que ce ne soit l’inverse ! - , reconnu pour son sens de la provocation et son majeur éternellement tendu aux adeptes du politiquement correct, le one-man-band lyonnais est devenu l’un des fers de lance de cette mouvance de black martial à tendances industrielles qu’il a lui-même rebaptisée black metal totalitaire.
Cependant, sur les deux derniers enregistrements Antitheist et Napalm for All, le Kaiser s’’était assagi et avait considérablement ralenti le tempo, nous servant un ensemble un peu convenu et mollasson pas toujours très inspiré, faisant faire la grimace à bon nombre d’adorateurs du combo.

C’est donc de pied ferme qu’on attendait ce septième full length, sur lequel il semblerait que Kaiser Wodhanaz ait décidé de revenir à ses fondamentaux : la destruction, la haine, la violence et la provocation qui partousent sans capote sur fond d’apocalypse nucléaire. En effet, de l’artwork qui rappelle New Race For A New World au titre des morceaux, sans évidemment oublier le nom de l’album lui-même qui semble à lui seul résumer l’esprit Ad Hominem, cette volonté de renouer avec quelque chose de plus extrême semble manifeste…
Et après un court Snort the Ashes of God introductif froid et déshumanisé qui affiche fièrement son affiliation au mouvement indus, le terrible Gas Mask Devastation nous en donne une confirmation explosive. C’est simple, on y retrouve le Ad Hominem que l’on connaît et que l’on aime, avec ce pilonnage intensif et infatigable qui nous décape la tronche, ces aboiements autoritaires dégueulant un chant éructé comme un glaviot et crachant des refrains hymniques parfois à la limite du punk (on pense à Impaled Nazarene), ainsi qu’une pléthore d’excellents riffs charbonneux et destructeurs éjaculés par des guitares sous-accordées comme autant de giclées d’acide. On constatera d’emblée que la production est encore meilleure que sur l’album précédent, toujours froide mais bien plus puissante, décuplant l’impact d’une musique survitaminée qui ne demande qu’à être amplifiée pour tout défoncer sur son passage. D’ailleurs, à ce propos, aucun répit, on enchaîne sur un morceau éponyme encore plus brutal et rapide pour une annihilation totale, qui sait malgré tout préserver un soupçon de mélodie malsaine rendant l’ensemble encore plus accrocheur et jouissif. C’est un fait, Ad Hominem n’a rarement été aussi radical, boostant sa musique d’une bestialité retrouvée magnifiée par un sens de la mélodie glaciale qui fait mouche, à l’instar d’un Anaal Natrakh qui applique une recette plus ou moins similaire pour un rendu sonore cependant bien différent, entendons-nous bien.

Si la violence de ces neuf nouvelles pièces a monté d’un bon cran, Le Français ne laisse pas pour autant totalement de côté l’aspect n’ roll largement développé sur ses dernières réalisations (Choke the Woke, morceau sympathique au riff central simplissime mais bien troussé qui fait taper du pied, un Dekontamination efficace en diable avec cette fin de morceau particulièrement lente à la mélodie glauque et désespérée qui enfonce le clou et reste bien gravée dans la boîte crânienne), mais le tout est mieux équilibré, ce côté plus groovy étant naturellement intégré à des compos formant un ensemble suffisamment hargneux et rentre-dedans pour pleinement convaincre. Surtout, ce nouveau cru d’Ad Hominem sonne plus sombre, avec le retour de quelques tremolo picking du plus bel effet qui confèrent à ces 31 petites minutes l’aura très froide et menaçante qui manquait aux enregistrements précédents.
Pour le reste, la provocation facile et de mauvais goût est toujours de la partie (il n’y a qu’à écouter l’intro hilarante de Choke the Woke ou se régaler des titres de morceaux que sont Saturday Night Gulag ou Stairway to Oven) et Ad Hominem fait du bon Ad Hominem, un black ultra agressif, sombre et efficace qui se scande le poing levé en pissant sur les ruines fumantes d’un monde atomisé, mais plus subtil qu’il n’y paraît et redoutablement composé. Alors certes, le musicien ne se renouvèle pas beaucoup, recyclant le même type de riffs et de patterns de BAR pour des morceaux qui peuvent parfois sembler un peu paresseux ou redondants, et l’ensemble est honteusement court après sept ans d’attente. Ceci dit, on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière en prime, et de toutes façons Kaiser Wodhanaz ne s’est jamais distingué pour la variété, la richesse ou la longueur de ses compositions, alors respirez un bon coup, serrez les fesses, fermez les yeux, subissez la bourrasque et ramassez vos membres, cette demi-heure suffira amplement pour vous pulvériser allègrement les oreilles et le cervelet.


Bon, vous l’aurez compris, Totalitarian Black Metal est un album plus extrême que ses prédécesseurs, volontairement régressif dans son approche, qui certes ne réinvente rien mais devrait combler sans problème les nostalgiques de la vieille époque, remontant largement le niveau d’un Napalm for All décevant. Un très bon retour en somme, qui vient nous péter à la gueule comme une ogive nucléaire sonore.

Raise the banner of extermination
Leave nothing behind but fear and demise
Raise the banner of domination
Everlasting absolute power !

14 Commentaires

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adrien86fr - 14 Mars 2025:

:)

tormentor - 15 Mars 2025:

Hail! Kaiser\../ Vraiment bon cet album.

Et je te rejoins Adrien dans ton long com. Merci aussi à Osmose où je vais surement le commander si je ne le trouve pas chez mon disquaire.

Vraiment du black haineux comme j'aime qui transpire l'intégrité et la vérité.

Hail ! Ad hominem !!

fufupue - 16 Mars 2025:

Le monde où je vis n'est qu'un énorme tas de merde!!! Je n' étalerai pas ici le millième de ce que je pense, mais mon plus grand plaisir dans la vie est de partir promener en forêt (tant qu il y en a) avec mon chien en écoutant la musique qui nous rassemble au sein de ce site. Le jour où cela disparaîtra, ce sera également mon cas. Hail Ad hominem, Hail Osmose, Hail extrême metal, Hail death!!!

adrien86fr - 02 Mai 2025:

Super Alex, moi aussi le disque tourne très régulièrement depuis sa sortie, d'ailleurs je me suis laissé entendre dire que "Choke The Woke" allait devenir le tube de l'été :)

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