Napalm for All

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15/20
Nom du groupe Ad Hominem
Nom de l'album Napalm for All
Type Album
Date de parution 13 Avril 2018
Style MusicalBlack Industriel
Membres possèdant cet album28

Tracklist

1.
 AMSB
 04:04
2.
 I Am Love
 03:13
3.
 Consecrate the Abomination
 03:50
4.
 Napalm for All
 01:51
5.
 Goatfucker
 04:01
6.
 V. Is the Law
 04:19
7.
 Imperial Massacre
 04:35
8.
 Bomb the Earth
 02:34
9.
 You Are My Slut
 05:08
10.
 Vatican Gay
 05:15

Durée totale : 38:50

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Ad Hominem


Chronique @ Icare

06 Mai 2018

Un napalm qui pique un peu, certes, mais qui est bien loin de nous décoller la peau des os…

Bon, mettons les choses au clair tout de suite avant d’attaquer cette chronique : c’est un fait, Ad Hominem est un groupe à la réputation sulfureuse, aux idéologies douteuses, et qui a un goût prononcé pour la provocation. Cette aura particulièrement dérangeante est sans doute pour beaucoup dans le malaise et la froideur palpables qui se dégagent de sa musique, et dans le cas présent, il me paraît superflu d’essayer de démêler metal et politique, puisque ce totalitarisme haineux et jusqu’au boutiste transpire par tous les pores de l'art black metal de Kaiser Wodhanaz et contribue à son identité profonde, formant un bloc unique. Pour Ad Hominem, le fameux adage « Extreme Music for Extreme People » semblait donc plus qu’approprié, jusqu’à la sortie d’Antitheist du moins, qui ralentit le tempo et propose un black n’ roll certes bien branlé mais bien plus classique, moins froid, méchant et autoritaire que les sorties précédentes, gommant ainsi en grande partie cette atmosphère nocive qui en faisait d'AH un groupe infréquentable.
Qu’en est-il donc de Napalm for All, sixième album au titre plus qu’évocateur bien dans la lignée de ce qu’on connaît du groupe ? Va-t-il rectifier le tir – de mortier - de l’album précédent que beaucoup ont jugé trop quelconque et consensuel, ou au contraire continuer à creuser la tranchée vers cette nouvelle voie musicale plus accessible ?


Début de réponse avec AMSB qui démarre les hostilités, s’ouvrant sur un bruitage industriel et envoyant décemment la sauce, avec ces guitares tranchantes et cliniques au riffing sombre, cette batterie déshumanisée aux patterns tout militaires et cette voix glaciale, autoritaire et haineuse qui claque comme un fouet. Le son est très métallique et puissant, conférant une froideur bienvenue à la musique, mais on constate rapidement que le côté black n’ roll de l’album précédent est toujours aussi présent, composant désormais indéniablement la nouvelle identité d’Ad Hominem, avec son lot de riffs directs et headbangants (la deuxième partie d’AMSB, Consecreate the Abomination, Goatfucker…). En effet, le combo franco-italien privilégie définitivement un metal lourd, mid tempo et groovy aux attaques frontales et destructrices qui le caractérisaient, et Napalm for All propose dix titres la plupart du temps directs et efficaces aux structures simples ayant pour but de faire taper du pied et secouer la tête. Ce côté catchy est même renforcé par quelques chœurs virils bien sentis type hooligans bourrés en quête de carnage (la fin d’AMSB, Vatican Gay). En ce sens, ce sixième album est la continuité parfaite d’Antitheist, et ceux qui n‘avaient pas apprécié ce dernier risquent de faire la grimace : forcément la double pédale est plus présente que le bon blast qui tâche, le rythme général est au vieux mid tempo des familles, et Ad Hominem envoie même quelques… mélodies (le petit solo sympatoche mais décalé du morceau éponyme), bref, d’aucuns trouveront certainement cet album un peu – voir beaucoup ? – mou, surtout pour un groupe qui a fait sa réputation en balançant des titres sous forme d’ogives nucléaires.

Ne nous y trompons pas cependant, l’ensemble est bien composé et propose des titres calibrés mais très bien foutus qui font parfaitement le taf, et Napalm for All est un bon album dans l’ensemble. Ceci dit, force est de reconnaître que le tout sonne convenu et manque cruellement de personnalité, de froideur et d’agression (les riffs de Consecreate the Abomination et Goatfucker sont presque similaires, et ressemblent eux-mêmes à des centaines de riffs d’autres combos du genre). Certes, Kaiser nous gratifie tout de même de deux titres plus explosifs, le très court éponyme d’1,55 minutes à peine, dont le début furieux rappelle inévitablement Achtung, et Bomb the Earth, plus rapide et rentre-dedans que l’ensemble de la galette, mais à part ça, peau de ZOG, et les amateurs de brutalité risquent de rester cruellement sur leur faim. On reconnaît néanmoins le groupe via quelques caractéristiques immuables, à savoir ces titres de morceaux bien méchants à la provocation délicieusement puérile (Napalm for All, Goatfucker, Vatican Gay, ha ha !), un groove intact, un chant hurlé bien méchant et tout plein de réverb’ ainsi que la tentative d’instaurer une ambiance sombre sulfureuse, cependant presque paradoxale avec cette volonté affichée de proposer des compos toujours plus easy listening.

Car oui, sur cet album, Kaiser Wodhanaz semble vouloir travailler d’avantage les ambiances, offrant de temps en temps une respiration au milieu de cette débauche de décibels (I am Love, morceau d’indus glauque et lourd qui démarre sur ce riff lent et traînant, mettant particulièrement en avant la basse et se fendant d’effets électroniques assez surprenants pour le groupe, V. is the Law, au break composé de larsens, basse et batterie, Your Are My Slut, qui fait évidemment écho à I Am Love, avec ces chuchotements narrés et graves, ce rythme lent et ces boucles de guitares répétitives), ceci dit, la sauce ne prend que moyennement, car ne nous le cachons pas : l’Ad Hominem qu’on aime, c’est le groupe politiquement incorrect et sans pitié qui fonce dans le tas et dégomme tout sur son passage à coups de riffs tranchants et de batterie hystérique.


Vous l’aurez compris, malgré une qualité certaine, Napalm for All n’est pas l’album de l’année, et certainement pas la plus grande réussite du Lyonnais. Le Français se recycle avec plus ou moins de réussite, poursuivant le virage musical amorcé sur l’album précédent et tentant quelques timides innovations, mais ce nouveau full length sonne un peu mou et convenu par rapport aux standards du groupe. Ce sixième album n’en reste pas moins une sortie sympathique avec des titres accrocheurs, et la franchise Ad Hominem présente encore et toujours un art bien rôdé joué par des musiciens irréprochables, mais le tout manque clairement de haine et d’émotion. S'il veut une guerre totale comme il semble le clamer, Kaiser Wodhanaz devrait donc changer de marchand d'armes, car voilà un napalm qui pique un peu, certes, mais qui est bien loin de nous décoller la peau des os…

5 Commentaires

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Icare - 06 Mai 2018:

Fade et pas très inspiré, oui, je suis d'accord, même si j'irais pas jusqu'à dire que c'est de la merde, loin de là. Les compos se tiennent dans l'ensemble et certaines sont même sacrément efficaces. Ceci dit, ça ne va pas plus loin, et en fin de compte, c'est bien trop gentil et lisse, surtout quand on connaît le passé du groupe...
Grosse déception pour ma part donc, même si l'album reste largement écoutable si on fait abstraction que c'est du Ad Hominem.

PhuckingPhiphi - 06 Mai 2018:

"Peau de ZOG" : j'ai ri (bêtement, mais j'ai ri quand même!) ;D

J'ai "Antitheist" qui patiente sagement sur mes étagères depuis des mois, j'ai donc du mal à faire le comparatif étant donné que je ne l'ai  pas encore écouté. Cela dit, le genre désormais dit du "Black'n'Roll" trouve grâce à mes zoreilles et il n'est donc pas impossible que ce Napalm dilué à la grenadine soit finalement à mon goût.

Merci pour la kro ! :)

tormentor - 07 Mai 2018:

Mince ça donne pas tres envie vu ta chro et vu les commentaires ci-dessus... Mais je suis curieux donc je vais me faire mon propre avis sur YT avant.

Merci pour la chro en tous cas

 
haggar - 12 Mai 2018:

Album sans saveur, comme le précédent. Pourtant ils sont capables de faire beaucoup mieux et c’est rageant.

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