Originaire de Springfield, dans le Massachusetts, Stain fut créé en
1994, puis renommé
Staind en 1995. C'est en 1996 que le groupe obtiendra les 2 500 $ nécessaires pour pouvoir enregistrer "
Tormented". L’album leur a notamment permis de conclure un contrat avec le chanteur de
Limp Bizkit, Fred Durst, mais aussi avec le label Flip Records. Durst fut d’abord consterné par la pochette de l’album, mais changea d’avis et signera
Staind après avoir été impressionné par la performance du groupe.
Ce premier disque auto-produit est resté très peu connu, faute tout d'abord à une production petit marché et à une distribution locale exclusive. Et même encore aujourd'hui, cet opus reste dans l'ombre de la formation. D'ailleurs, depuis 2002, aucune chanson ne se retrouvera dans leurs setlists., exception faite de "Mudshuvel" qui sera réenregistrée plus tard, et connaîtra même un succès mondial.
Nous sommes au tout début du Néo métal,
Korn sort son 2e album, pendant que d'autres commencent à émerger, comme Slipknot avec "Mate. Feed.
Kill. Repeat." ou
Deftones avec le single "Bored". Période au cours de laquelle
Staind a initialement repris des chansons de groupes tels que
Korn,
Tool, Alice in Chains,
Rage Against The Machine,
Stone Temple Pilots,
Pearl Jam,
Deftones et
Helmet. Et toutes ces sources d'influence se ressentent, même si j'aurais tendance à synthétiser
Staind comme du Néo grunge.
Ce "
Tormented" est loin d'être une grosse démo d'un groupe manquant de maturité. Il contient, d'ailleurs, de super titres néo metal, collant parfaitement à l'époque de leur création. Ce faisant, "Come
Again", "Break" ou encore "
Question" ont tous les marqueurs du genre, et
Korn ressort dans beaucoup de passages. A l'instar de ces pistes, on décèle un réel talent de composition et surtout une voix musicale toute nouvelle et peu empruntée.
Par ailleurs, le jeu d'écriture des paroles ne s'est pas avéré plus malhabile, De plus les chansons de "
Tormented" traitent de sujets aussi variés que tragiques ; la douleur, l’animosité, le suicide et la dépression sont autant de sujets qui reviendront souvent chez
Staind.
L'opus est, certes, loin d'être parfait, certains titres étant même oubliables, à l'aune de la clôture de ce "
Tormented", très difficile d'écoute ; "Four Walls" la ballade finale, très triste, s'enchaîne avec 19 min d'une nappe de son ambiant parsemée de monologues dignes de grands thrillers. Il n'en reste pas moins un album pour les curieux et les fans du groupe, loin d'être anecdotique ; plus encore, il s'agit-là d'une page d'histoire du néo metal ayant son lot de chansons non négligeables.
C'est effectivement un album qui m'est parfaitement inconnu, mais en même temps c'est parce qu'il n'existe nulle part en CD ni n'a bénéficié d'aucune réedition ou promotion (clip vidéo, single,...). Il n'existe même pas de manière officiel dans les plates-formes de streaming, je n'ai jamais compris cette absence complète d'intérêt du groupe envers cet album. Merci pour la chronique, musicalement ça semble très intéressant.
Par contre l'histoire de Fred Durst qui se scandalise par la pochette, je n'ai jamais pigé, Limp Bizkit est le dernier des derniers groupes auquel je m'attends à ce que l'un de ses membres ait ce genre de réaction, ils sont à des kilomètres d'être de bon puritains eux. C'est à se demander si ce n'est pas une légende urbaine.
J'ai lus aussi que F.Durst pensé que c'était un groupe de black metal mais bon. Je n'ai jamais compris comme toi pourquoi il ne l'ont pas réédité, l'album est loin d'être une bouze. tout comme le tout premier Papa Roach.
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