Un personnel stable, et après de grosses tournées, voici "
Chapter V" que deux ans séparent du précédent opus. Il faut savoir qu'aux Etats-Unis l'album était très attendu, et ce, malgré les faiblesses de "
14 Shades of Grey" ; le disque sera même certifié Or en 2003 puis platine plus tard avec 1 million de ventes rien qu'en Amérique (aujourd'hui bien dépassées).
Aaron Lewis déclara d'ailleurs : "
Chapter V est le meilleur disque que le groupe ait sorti à ce jour, et l’album continue l’évolution des messages sur "
14 Shades of Grey" vers des messages d’espoir et d’incertitude". Il met également en valeur un côté plus lourd du groupe sur des pistes sélectionnées (rappelant certains contenus sur "
Dysfunction"), et souligne un équilibre entre les deux styles de son du groupe.
Ce qui marque d'entrée de jeu est la production de l'album : le son est plus clair, plus radiophonique en somme, rappelant ainsi celui de beaucoup d'autres groupes envahissant les ondes américaines. Pour le côté "
Dysfunction" dont parle Aaron Lewis, on repassera (à une exception près), et même s'il y a quelques riffs appuyés, on en est loin. Il s'agit d'une suite logique à "
14 Shades of Grey", avec la partie Rock made in USA de l'époque en plus concentré.
Globalement, l'album tient ses 12 titres, aucun n'est vraiment mauvais, et, chose importante, nous n'avons-là aucun remplissage.
Plus varié, moins triste et mou que le précédent effort, ce "
Chapter V" s'écoute plus facilement. Paradoxalement, je n'y trouve pas de hits. Fait d'autant plus surprenant que
Staind jusqu'à présent a toujours su sortir du pur tube sur chacun de ses opus. Ici, il y a quelques bonnes compositions, mais aucune à placer dans les charts, au final.
Tout d'abord, on retrouve de la grosse guitare, et cela rassure, car je pensais que le groupe allait s'enterrer dans des ballades ou semi-ballades perdant alors petit à petit toute sa substance. Deux morceaux nous démontrent bien le contraire : "
King of All
Excuse", qui est l'exception, seul ce titre a du vrai relent de "
Dysfunction". Et "Falling" se défend bien aussi, recelant un refrain sympa avec un riff bien grave et lourd.
Parmi les titres qui sortent du lot, je choisirais "Run Away" en ouverture et "Please" qui est plutôt original pour du
Staind, où la mélodie est assez recherchée, je veux dire par là que c'est plus complexe, voire plus abouti, que ce qu'ils font d'habitude. D'ailleurs, c'est ce qui apporte cette variation, les morceaux se distinguent bien mieux les uns des autres, gommant quelque peu les défauts du précédent opus.
Malheureusement, en ce qui concerne les restantes, elles sont assez "bateau" dans le genre, mis à part "Paper Jesus" plutôt énervée et originale, mais la sauce ne prend pas.
Au final, on a un album bien mieux sur certains points, avec certes 12 chansons au lieu de 14, mais pas de réel raté ; se dessine alors un album plus clair, varié et recherché que son aîné, in fine. Par contre, pas de compositions aussi percutantes et entêtantes. Dommage.
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