Quatrième album de
Staind, un album très attendu après le succès de "
Break the Cycle". La vie des musiciens évolue : Aaron Lewis a eu un enfant et s'est marié, tout comme le guitariste. Et, d'après une interview de 2003, c'est précisément ce qui explique le nom de l'album. Mike Mushok a décrit le titre : "je pense que c'est une sorte de référence à la façon dont dans la vie il y a le noir et le blanc et puis il y a cette zone grise. . . Je pense que plus on vieillit, plus on se rend compte que les choses sont grises et qu'il n'y a pas tellement de noir et de blanc."
L'entrée en matière est parfaite, avec le single "
Price to Play", une compo puissante réunissant tout ce qui a propulsé
Staind en haut de l'affiche, ce fameux mélange Néo Grunge. D'ailleurs, si on ne le retrouvera absolument plus, c'est sans surprise que le post grunge va devenir le style principal de ce "
14 Shades of Grey".
Jusqu'au 4e morceau, "Yesterday ", c'est la qualité que l'on attendait de la part de
Staind. Avec par exemple "
So Far Away", une semi-ballade qu'on ne peut s'empêcher de fredonner, le refrain est tout simplement imparable.
La suite.... Mais pour beaucoup, vous le savez déjà, c'est en dessous, moins inspiré, déjà entendu, mou...
Je m'explique, tout d'abord l'opus comporte 14 morceaux, pour 1H de durée totale. Y aurait-il un dernier titre qui traîne en longueur avec d'interminables nappes de son ? Non, 14 vraies chansons, pas de remplissage. Un système plutôt casse-gueule, car, avoir autant de titres qui tiennent la route, c'est de l'ordre de l'exploit! Mais continuons l'écoute.
Staind va s'enterrer dans son grunge mélancolique, et tous les couplets et refrains sont du même acabit. Avec autant de morceaux, il aurait fallu consentir à davantage de variations ; ici, on reste à patauger dans le même bain. Les 5e et 6e morceaux, "Fray" et "
Zoe Jane", viennent même mettre un coup de frein à l'écoute, générant de l'ennui plus qu'autre chose. Enfin, apparaissant en 8e position, La chanson "Layne", un bel hommage à Layne Staley, le défunt chanteur d'
Alice In Chains, me fait l'effet d'une clôture d'album, ce qui est loin d'être le cas. Il reste même 6 morceaux derrière! Que cela est mal fichu !
Les compositions qui suivent, quant à elles, peuvent se résumer ainsi :
"Falling down et "Reality" s'avèrent éminemment insipides ; seuls "Tonight", "Could It Be" et une précédente "Fill Me up" possèdent une mélodie entêtante, dont
Staind a le secret. Et là.... Non ce n'est pas encore terminé, et comme si cela ne suffisait pas, "Blown Away" et "Intro" vont venir clôturer de la pire des façons. Comment détruire son œuvre? Facile ! Avec de la longueur, des émotions qui ne fonctionnent pas tellement, un jeu banal et prévisible de la part des musiciens, et s'embourber dans une lenteur qui vous plonge dans un profond sommeil.
On ne retient pas grand-chose, au final ; passés les 4 premiers titres, c'est le désert, et à part les 3 refrains précités et le riff de "Fill Me up", puissant, mais qui reste tout de même aucunement original, il n'y a rien. Le gros flop, je trouve, réside au niveau des couplets, un vide impressionnant d'inspiration.
Ce côté sombre et triste, grungy, qui revient en boucle, à force de piocher dedans, on retrouve inévitablement les mêmes sonorités. Du coup, des mots comme "banal" et "
Fade" vont venir sceller le destin de ce "
14 Shades of Grey". Un parfait demi-teinte, pour moi, dont je ne garderai que 7 compositions.
Clairement une déception de la part de Staind. Le paradox avec cet album, c'est qu'il contient ce qui est probablement la meilleure chanson de toute leur carrière, le montrueux Price To Play qui m'a foutu une baffe mémorable, cette chanson est d'une puissance musicale et d'une intensité émotionnelle unique dans le groupe, elle me procurait des émotions de fou je l'écoutais plusieurs fois de suite ! La voix d'Aaron est incroyable dans celle-ci ! J'avais acheté l'album uniquement grâce à Price To Play, le reste de l'album n'a rien à voir ! Le tout est mielleux au possible, les chansons se ressemblent en tout points et accuse de longueurs, une baisse net d'inspiration,... Ouais, la douche froide.
Quelques chansons s'en sortent bien, comme le très bon et mélancolique Blow Away, mais l'ensemble est trop homogène et trop ennuyeux, sur ce point je te rejoins. Comment peut-on foirer un album avec une entrée aussi fracassante que Price To Play ? Je n'arrive pas à le comprendre ! Merci pour la chronique !
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