1984, une des années figurant parmi ceux de l’âge d’or du heavy metal. Période fastueuse où les guitares électriques et les « long hair » ne semblaient n’avoir la scène que pour eux. Les meilleurs producteurs et les gros contrats étaient pour eux. De ce paysage musical luxuriant et survolté a germé au milieu de tout ça une petite plante, qui a très vite prix forme pour devenir très vite une grosse plante carnivore dans la scène du heavy/glam. Place à «
Dokken ». Arrivés en 1984 donc, les heavy/glameurs américains en sont à leur 2ème stade de croissance. «
Tooth and Nail » fait ainsi suite à «
Breaking the Chains », qui avait reçu un accueil courtois. Mais à 1 an tout juste du premier opus, rien n’aurait pu laisser croire que le groupe allait autant progresser. Peut-être est-ce dû au changement de bassiste? Jeff Pilson avait remplacé entre temps Juan Croucier parti chez «
Ratt », et le bonhomme s’est livré assidument à la composition aux côtés de
George Lynch et Don
Dokken. Petit compte-rendu de cette pousse accélérée:
Et petite partie instrumentale pour commencer.
Pas ce genre d’introduction qui nous fait patienter dans la salle d’attente avant de passer à la roulette. Non! Quelque chose de bien plus élaborée cette fois, avec un superbe long croisement entre deux guitares. Un léger aperçu de la capacité purement technique du groupe. On aura pas du tout patienter, car les deux titres à suivre comptent comme de véritables perles dans la longue discographie du groupe: «
Tooth and Nail » fait dans le grand jeu de construction avec un assemblage un peu plus progressif et tellement différent des productions de glam habituelles. Un ensemble ferme et élaboré incorporant en son sein un énorme et éblouissant soli de
Lynch, d’une maîtrise rare, qui vous fait tout de suite appeler « maître ».
Bien plus consensuel, mais touchant toujours le haut du plafond, «
Just Got Lucky » offre un son glam déhanché, jouant son va-tout dans la séduction. Des riffs qui surprendront de facilité en comparaison au titre « à travers champs » qui l’a précédé. Mais il a dans son atout un refrain entêtant, de ceux que l’on chanterait à tue-tête.
Autres titres dans le versant glam, on notera «
Heartless Heart », un titre FM, qui conçoit son rythme comme un véritable battement de cœur, et « Into
Fire », titre type, avec son chant tempéré, ces petits pics de guitare pour donner juste ce qu’il faut d’agressivité au titre, afin de ne pas tomber trop dans le kitch. Les chœurs ont remplacé la batterie, rangée à côté, car beaucoup trop insolente pour un morceau qui se veut des plus candides.
Don
Dokken, au milieu de tout ça, aura vraiment donné tout ce qu’il était capable de faire. Il sait donner de sa voix, effleurant la maturité, sans que celle-ci perde son authenticité glamour. Sensibilité et conquête amoureuse obligent. Elle est en permanence relancée par les chœurs, mais peut aisément s’en passer comme sur l’étourdissant «
Alone Again » où elle fait bien ressortir toute la force de ses émotions. « I’m
Alone Again without you. », phrase extrêmement banale, qui prend une importance considérable lorsqu’elle est prononcée par Don
Dokken.
Mais il n’y a pas que de la tendresse à ce que je saches, sur cet album. Il ne faudra pas perdre de vue (ou plutôt d’ouïe) l’électrisant « Don’t
Close Your Eyes ». Un heavy rock dynamique où les guitares lancent des salves qui ont effet de tout détruire. Dans le vigoureux également, « Turn On the
Action » n’est pas mal non plus. La batterie de Mick Brown donne assurément de la caisse, mais le morceau en lui-même et surtout le chant feraient bizarrement penser à du «
Saxon ». Allez savoir pourquoi.
Ce n’est pas l’album du début, mais c’est sur «
Tooth and Nail » que «
Dokken » a vraiment commencé. C’est du moins ce que l’on serait en état de comprendre, rien qu’en voyant les chiffres de vente de l’opus qui ont dépassé les 3 millions de disques vendus à travers le monde. Un peu dommage par contre que ce monument ait du mal à vieillir et passe de moins en moins bien les années.
16/20
J ai acheté au pif cet album à la convention vinyles de Nancy chez un exposant bien sympa.
J'ai lu en diagonale la chro, et j'ai donc pris ce 33t. Je dois reconnaître que ce disque est bien dans son époque 80s,Calibré et tellement Us.
Ces redecouvertes sont excellentes.
Vous connaissez surement l'anecdote géniale du clip "Just got lucky" avec Lynch en train de shredder avec un volcan (quasi) en activité autour de lui. Je la raconte pour ceux qui n'en ont pas entendu parler. Parce que je l'adore. Dokken, le groupe, est à Hawaii pour jouer avec Dio. Lynch s'emmerde et décide d'embarquer un cameraman et un pilote d'hélico pour aller voir au sommet du volcan s'il n'y a pas moyen de tourner un truc. Evidemment Don était archi contre et le sommet du volcan était d'ailleurs interdit d'accés car l'éruption était imminente. L'hélico se pose, Lynch s'approche du gouffre et commence à fair son air shred tout en sentant que ses pompes commencent à fondre sous l'effet de la chaleur de la roche ! Matez donc le clip, ça sent le souffre! Apparemment, ils se font rapidement dégager par les gardes du parc mais c'est bon, tout est dans la boite. Le lendemain, le volcan entre en éruption. Il a eu grave chaud au cul ce félé de Mr Scary.
Je ne connaissais pas, merci pour cette anecdote sympathique. Lynch était effectivement assez inconscient ...
Sam je viens de regarder le clip et franchement que c'était kitch le Hard us des 80s bordel .
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