Au delà des presque 2 min de ce Prologue instrumental dont la fadeur lui donnera l'air d'en faire le triple, dès les premières mesures donc de ce The
Storm (
Ulysses), premier morceau de ce
Time of Truth, troisième opus des Ultramontains de
Martiria, un sentiment nouveau nous envahira à l'égards de ce collectif. L'impression, qu'enfin, l'idée de ne pas sortir d'œuvre sans l'avoir doté d'une production, même à minima, digne de ce nom aura fait son chemin. Il nous aura donc fallu attendre trois albums pour découvrir que cette formation comptait un bassiste en ses rangs. Désormais avec la place qu'il prend dans le rendu final (même peut-être un peu trop d'ailleurs), difficile de l'oublier.
Bien sûr, le chanteur de ce groupe, à savoir Rick Anderson, aura toujours encore quelques difficultés à nous convaincre avec cette voix manquant de particularités, d'ampleur et de puissance. Un organe s'exprimant de manière, sans doute, un peu trop douce même si, reconnaissons-le, le vocaliste aura, ici encore, pas mal progressé. Dommage en revanche qu'il s'approche parfois un peu dangereusement de ces lieux maudits où la frontière entre justesse et fausseté est ténue (les entames de Your Law et du moyen Prometeus). Reconnaissons néanmoins que ces instants où il s'égare dans ces endroits sont plutôt rares.
Si autrefois les interventions de claviers auront pu nous heurter fort de leur aspect totalement erratique et incongru, et fort, aussi, de leurs sonorités très pauvres et anémiques, sans véritablement exceller, elles ne sont pas ici de nature à nous faire cet effet là. Tant mieux.
Notons, à regret, l'abandon des chœurs orchestraux masculins de basses "à la" Christopher Lee au profit d'autres féminins aigus certes plus classiques mais qui, tout de même, fonctionnent relativement bien donnant aux titres où ils interviennent un peu de nuances supplémentaires bienvenues.
Forcément ainsi traité, avec un mixage plus propre et plus précis donc, les morceaux de ce
Time of Truth gagnent en intérêt même si, soyons tout à fait honnêtes, le Heavy
Power Metal "Symphonique" de ces quatre là ne sera pas vraiment la source d'un plaisir tel qu'il vous fera oublier tous les autres artisans de cette mouvance.
Pas plus d'ailleurs qu'il ne vous fera douter de vos convictions les plus profondes concernant un genre que vous apprécierez ou non. Néanmoins, force est de constater, que les chansons de ce nouvel opus, sans nous séduire tout à fait, nous accompagnent plutôt agréablement (13th Of October 1303, le lancinant et inquiétant
God Knows, As
Far as We Can See ou l'intéressant Give me a Hero aux variations plutôt bien amenées).
Time of Truth est sans aucun doute possible, au moment de sa sortie, l'album le plus abouti de ces Transalpins. Il nous offre toujours encore l'expression d'une musique qui n'aura pas de messages révolutionnaires à faire passer mais qui, au moins, fera ce qu'il a à faire avec application, soin et une certaine forme de maitrise.
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